Quelle est la chose la plus précieuse que vous possédez ? Quelque chose qui serait très difficile de voir englouti dans une coulée de boue ? Quelque chose auquel il vous serait très difficile de renoncer, qu’il serait difficile d’abandonner si vous deviez fuir subitement votre maison et votre pays à cause d’une guerre ?
Réfléchissez : la chose la plus précieuse que vous possédez !
Certains vont peut-être répondre, ma maison, mon appartement, ma voiture, mon violon, mon nouvel ordinateur.
D’autres diraient ma femme, ou mon mari, mes enfants, ma famille, mes parents !
Ça pourrait être votre travail, votre réputation, ou le sentiment de sécurité tout simplement. Difficile d’y renoncer.
Répondre honnêtement à cette question permet de savoir à quoi notre cœur est attaché.
Je vous pose cette question parce que tout au long de sa vie terrestre, tout au long de son chemin vers la croix, Jésus a invité les gens à tout quitter pour le suivre. Tout quitter ! Maison, famille, travail, abondance, sécurité, TOUT. Certains ont dit « oui » comme les apôtres, les disciples, et ils se sont engagés sur ce chemin étroit et difficile, d’autres ont poursuivi leur propre chemin.
Le récit que nous allons lire nous montre que l’attachement aux biens terrestres constituent un grand obstacle au salut, même pour un homme dont la conduite est apparemment irréprochable.
Pour recevoir le Salut il est nécessaire de suivre Jésus, et suivre Jésus impose d’être prêt à renoncer à tout.
Nous trouvons ce récit de la rencontre de Jésus avec un homme riche dans les Evangiles de Matthieu, Marc et Luc. Et nous allons le lire et l’étudier dans l’évangile de Luc, au chapitre 18.
Le chapitre 18 est marqué par une maxime que l’on trouve au v.14 : « quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé ». C’est un chapitre où Jésus nous invite à l’humilité, où il nous met en garde contre le danger de la foi orgueilleuse, quand on se croit juste et que l’on méprise les autres, comme le pharisien de la parabole du pharisien et du publicain qui vont au temple pour prier. On a étudié ce passage il y a quelques semaines (vous pouvez trouver l’enregistrement audio de la prédication sur Luc 18.9-14 sur ce site internet)
Et puis Jésus donne deux exemples, deux rencontres qui illustrent cette maxime « quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé » :
- La première rencontre est celle avec les enfants qui sont naturellement faible, fragile et dépendant et qui n’ont rien à offrir. Jésus conclut v 17 « Quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera point ».
- Et la deuxième rencontre qui va nous intéresser aujourd’hui, c’est celle avec l’homme riche. Lui il ne veut pas recevoir le salut comme un petit enfant.
Luc nous dit que cet homme est un chef, qu’il est riche et Matthieu nous dit dans son évangile qu’il est jeune. Ce jeune chef religieux juif et riche se présente devant Jésus car il a certainement entendu parler de la Sagesse de Jésus, et de ses enseignement digne d’un maitre à penser, d’un rabbi de son temps. Il a une question pressante qui l’obsède. Il veut savoir quoi faire pour hériter la vie éternelle. Et il se précipite devant Jésus. Marc nous dit : « un homme accourut, et se jetant à genoux devant lui » dit « Bon maitre que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? ». Il court devant Jésus, il se met à genoux. Ces détails des différents évangiles sont importants parce qu’ils nous montrent que ce n’était pas n’importe qui, c’était un notable, et qu’il était travaillé par cette question de sa destinée éternelle. Pour courir devant Jésus et se jeter à genoux, il devait se demander : où irai-je après la mort ? Comment avoir l’assurance de la vie éternelle ? On peut louer sa démarche sincère. Si seulement nos contemporains, nos amis, nos familles se posaient cette question essentielle de leur destinée éternelle, du sens de leur vie ?
Cet homme a dû entendre que Jésus passait par là, Il profite de sa présence et il se précipite pour l’interroger sur ces questions.
Mais en une question, il révèle lui-même son problème. Il n’a pas demandé comment peut-on recevoir la vie éternelle ? Comment obtenir la vie éternelle ?
Sa question est plutôt que puis-je FAIRE pour mériter la vie éternelle ?
Il veut faire quelque chose. Il désirait sincèrement la vie éternelle, mais il pensait pouvoir l’obtenir par ses mérites, par ses bonnes œuvres, par sa piété.
Mais il aurait dû savoir par sa connaissance des Écritures saintes que la vie éternelle est réservée aux justes. A ceux qui sont trouvés justes par Dieu. Et la Bible nous dit, Psaumes 14.3 : « Tous sont égarés, tous sont pervertis ; Il n'en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul. » Conclusion : Il n’y a pas de juste !
Sa question aurait donc dû être : d’où viendra le Salut annoncé dans les Écritures ? Comment être juste devant Dieu ? Comment être pardonné de mes péchés ? Comment David a-t-il pu dire dans le Psaume 32.5 « tu as effacé la peine de mon péché » ? Comment cela est-il possible ?
Jésus commence sans répondre à sa question mais en pointant du doigt son problème. Cet homme avait un GROS problème, que nous avons peut-être nous aussi aujourd’hui, que nos amis, nos familles ont peut-être, un problème qu’a beaucoup de nos contemporains, un problème que l’on retrouve même dans les églises chrétiennes, même dans les églises évangéliques. Il n’avait pas conscience de son péché et de la gravité de son péché. Pas conscience que son péché le disqualifiait totalement pour obtenir la vie éternelle, pour vivre l’éternité dans la présence de Dieu parce que Dieu qui est parfaitement saint ne peut pas supporter le péché dans sa présence. C’est comme si vous essayez de rapprocher deux pôles d’un aimant qui s’opposent. Vous avez peut-être déjà essayé de forcer pour les rapprocher. Mais impossible de les mettre en contact. Dieu il est comme un aimant avec un champ magnétique tellement puissant que les petits aimants que nous sommes sont repoussés, ne peuvent pas rentrer dans son champ magnétique, dans sa présence.
La réponse de Jésus du v 19 à 22 consiste à insister sur l’incapacité de l’homme à être bon. Et oui il n’y a de bon que Dieu seul (cf.v.19). L’homme peut faire des choses qui sont bonnes en soi mais la nature de l’homme n’est pas bonne. Il ne peut donc pas par nature s’approcher de Dieu et vivre l’éternité en sa présence.
En lui disant il n’y a de bon que Dieu seul, Jésus n’est pas en train de nier Sa propre divinité, mais il lui dit que l’homme n’est pas bon et que seul Dieu est bon. Ce n’est qu’à Dieu que l’on peut donner cet attribut. Jésus montre ainsi à cet homme qu’il est pécheur. Que lui, ce chef religieux, est pécheur.
Peut-être qu’il avait conscience qu’il était pécheur, mais il pensait certainement qu’il pouvait compenser son péché. Je suis pécheur mais si je ne mens pas, que je fais l’aumône aux pauvres et que je jeûne deux fois dans la semaine. Ça devrait compenser et racheter mes péchés. On a peut-être aussi tendance à faire ça, j’ai menti cette semaine mais comme je vais à l’église dimanche donc ça devrait satisfaire Dieu.
Mais ça ne marche pas, parce que ça suppose que l’homme peut être bon, Et Jésus dit que l’Homme ne peut pas être bon. Il confronte ensuite le jeune homme avec son péché, pour qu’il comprenne qu’il a besoin du Salut, qu’il a besoin de pardon, qu’il a besoin de la miséricorde de Dieu. Ce chef veut FAIRE quelque chose pour gagner la vie éternelle, mais la vie éternelle n’est pas un truc qu’on obtient comme un ticket de cinéma ou de loterie. Il n’y a rien que nous puissions faire pour l’obtenir, parce que le prix est trop grand. Heureusement il y a une solution qui vient de Dieu et on parlera plus loin.
Jésus dans sa réponse aurait pu être encore plus cash, plus direct. Il aurait pu répondre en un mot.
Que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? réponse : RIEN. Tu ne peux rien FAIRE pour mériter la vie éternelle. Il n’y a rien que tu puisses faire qui te permettrait d’arriver devant Dieu à la fin des temps pour lui dire, regarde Seigneur avec ce que j’ai fait, le minimum c’est que tu m’accordes la vie éternelle. Impossible ! Impossible aux hommes !
C’est comme si on nous donnait une feuille blanche et que Dieu nous demande de lui rendre la feuille blanche au jour du jugement alors que tous les jours il y a des taches de toutes les couleurs qui viennent colorer la feuille. L’homme ne pourra pas se présenter devant Dieu avec sa feuille toute tachée et multicolore en disant : à la base c’est quand même une feuille blanche. Oui mais ce n’est plus une feuille blanche. Et même de bonnes œuvres ne peuvent pas effacer une tache existante. La tache elle reste. Personne n’a de feuille blanche à présenter à Dieu. Personne n’a de cœur pur à présenter à Dieu.
Jésus est très pédagogique dans sa réponse. Tu veux savoir quoi faire ? : Applique la loi ! Et il lui rappelle les commandements, en tout cas ceux qui concernent les relations avec les hommes.
Jésus se place à son niveau. Il cherche à lui faire comprendre que les exigences de Dieu sont trop élevées pour qu’il espère trouver son salut en les respectant. Jésus se sert de la loi pour lui montrer qu’il est pécheur.
Cet homme s’intéressait à la justice par les œuvres. Jésus lui montre que nul n’est juste devant Dieu, sauf s’il accompli la loi point par point, ce qui est impossible ! Jacques 2.10, qui a fait l’objet d’une prédication il y a à peine un mois nous dit : « Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous ». Soit la feuille est blanche soit elle n’est pas blanche.
On ne peut rien faire pour acquérir la faveur de Dieu, pour effacer les tâches sur la feuille. Pourtant je pense que nous sommes souvent tentés de vouloir FAIRE des choses pour plaire à Dieu. En se disant que si l’on fait tel ou tel chose Il sera fier de nous. Si je donne 10% de mes revenus à l’église, il sera content. Si je ne médis jamais il sera content. Mais on pourrait partir comme missionnaire en Corée du Nord ou travailler dans un hôpital au Togo, que cela ne nous rendrait pas plus favorable à Dieu.
Attention je ne veux pas nous pousser à l’inaction et la léthargie, mais il faut regarder nos motivations lorsque nous pensons faire quelque chose pour Dieu. Il voit notre cœur et si c’est pour se glorifier de ses actions ou penser que l’on méritera une récompense, ou que ça effacera une tâche, mieux vaut ne pas le faire ou demander à Dieu de réorienter nos motivations.
Souvenez-vous de la parabole du pharisien et du publicain qui se trouve juste avant ce passage. Le pharisien pensait qu’il était clean, en règle avec Dieu, parce qu’il faisait des choses pour Dieu, mais ce que Dieu voulait c’était le cœur humble et repentant comme celui du publicain qui reconnait qu’il est pécheur. Dieu veut premièrement que nous ayons une attitude humble et repentante devant lui.
Quand le jeune homme répond fièrement « j’ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse », il confirme encore qu’il n’a pas conscience de ces manquements, de ces erreurs, de ses fautes, de son péché.
C’est facile de ne pas faire des choses, d’éviter des comportements : Ne pas tuer, ok ! Ne pas mentir, ok ! Ne pas voler : ok ! Honore ton père et ta mère : C’est une question d’interprétation, on va dire ok ! C’est un peu cela qu’a fait l’homme dans son cœur.
Face à cette réponse prétentieuse, Jésus ne le reprend pas, il ne le contredit pas. Il aurait pu lui répondre : Ah bon, et le 21 avril 2010 lorsque tu t’es moqué de ton père devant tes copains, tu as respecté le 5e commandement ? Et le 13 mars 1998 quand tu as pris un biscuit dans le paquet de Julie quand elle avait le dos tourné, tu as respecté le 8e commandement ? etc etc …
Jésus aurait aussi pu le renvoyer à ses pensées en lui montrant que regarder une femme avec envie c’est avoir déjà commis un adultère avec elle dans son cœur, qu’insulter son frère dans son cœur et avoir de la haine pour lui c’est comme l’avoir tué. Mais Jésus est pédagogique et comme cet homme est dans le FAIRE, il le renvoie à quelque chose qu’il peut faire, mais qui va finalement révéler le péché de son cœur, son attachement aux richesses, son manque d’amour pour son prochain.
Quand Jésus lui demande de donner toutes ses richesses pour les pauvres, il ne peut pas s’y résoudre. Jésus voulait pointer du doigt ses motivations intérieures, le fait qu’il avait des idoles dans son cœur, que Dieu n’avait pas la première place, qu’il n’aimait pas son prochain au point de tout donner.
Jésus montre à cet homme qu’il est pécheur et qu’il ne peut pas payer le prix pour obtenir la vie éternelle. Même quelque chose à sa portée (tout vendre et tout donner, il aurait pu le faire), il n’est pas prêt à le faire. Même la petite marche, le sacrifice que Jésus lui demande il n’est pas prêt à le faire. Le problème vient de son cœur
C’est la première leçon qu’il donne à cet homme. Il est pécheur, et il est disqualifié au regard de la loi. Il lui manque quelque chose. Et il manque toujours quelque chose, et c’est vrai pour chacun d’entre nous car nous sommes imparfaits.
La deuxième leçon que Jésus donne à cet homme c’est qu’il doit renoncer à tout. Le deuxième obstacle de cet homme pour obtenir le salut, était son attachement aux richesses de ce monde.
La leçon que Jésus lui donne et qu’il donne aussi à ses disciples au passage, et à nous qui lisons ce texte aujourd’hui, c’est qu’on obtient la vie éternelle en devenant son disciple. Et pour être qualifié pour le suivre, il faut être prêt à renoncer à tout. Etre son disciple a un prix.
Attention, renoncer à tout n’est pas le MOYEN par lequel on est sauvé, mais c’est l’attitude que Dieu attend de ses disciples. Il faut bien faire la différence entre le moyen du Salut et l’attitude du disciple. Il ne dit pas que le salut se trouve dans la philanthropie, dans le don de toutes ses richesses. Jésus ne dit pas que cet acte (tout vendre et tout donner) était un moyen par lequel l’homme riche pouvait être sauvé. Mais la réponse à la question initiale (que dois-je faire pour hériter la vie éternelle) se trouve dans la dernière partie du v22. Tu veux recevoir la vie éternelle ? Viens et suis-moi : voilà la réponse à sa question: suis-moi ! Ce que tu dois faire, c’est me suivre. Renonce à tout et suis-moi. Il lance un appel à la foi. Jésus l’invite à être son disciple.
L’homme riche voit que cet engagement lui couterait très cher, parce qu’il est riche. Et pourtant ce prix est sans commune mesure avec le prix que Jésus a payé pour que nous ayons la vie éternelle. Juste après le passage que nous étudions aujourd’hui, des v.31 à 34, Jésus annonce une nouvelle fois à ses disciples qu’il va mourir et qu’il ressuscitera au 3e jour.
Jésus nous a montré l’exemple parfait du renoncement. Il a renoncé à la gloire du ciel pour venir sur cette terre, naitre dans une étable, vivre pauvrement, humblement. Il s’est dépouillé de tout, en tant qu’homme il a vécu dans la pauvreté, il a vécu la faim et le dénuement, Il dira même en Luc 9.58 : « Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids. Mais le Fils de l'homme [Jésus] n'a pas un lieu où il puisse reposer sa tête. ». Il a vraiment tout sacrifié, tout abandonné pour nous. Il a aussi vécu la persécution, les outrages, les crachats, les moqueries, les coups et finalement la mort sur une croix, un supplice insupportable.
Cet homme ne comprend pas que ce que Jésus lui demande c’est rien du tout à côté de ce que Lui Jésus va subir pour offrir le salut à ceux qui reconnaissent leur péché et leur besoin d’un Sauveur.
Le moyen par lequel nous pouvons être sauvé, par lequel nous pouvons être pardonné et ainsi recevoir la vie éternelle, c’est par la mort de Jésus à la croix, qui est mort à notre place. Le voilà le moyen. Il a offert sa vie gratuitement pour que nous ayons la vie éternelle. C’est ça l’Evangile, la bonne nouvelle, le cœur de la révélation de Dieu.
C’est comme si le ticket pour la vie éternelle coutait un prix infini, mais que Jésus l’avait payé à notre place. Le prix était hors de notre portée, mais il était à Sa portée à Lui qui est parfait. Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. Ce n’est pas en vendant tous ses biens que ce chef religieux aurait obtenu ce ticket. Mais Jésus lui a montré que même quelque chose à sa portée (renoncer à ses richesses) il n’était pas prêt à la faire.
Céline Dion dit dans sa célèbre chanson S'il suffisait d'aimer :
Qu'on me dise mes fautes mes chimères aussi
Moi j'offrirais mon âme, mon cœur et tout mon temps
Mais j'ai beau tout donner, tout n'est pas suffisant
Tout n’est pas suffisant ! Quel constat lucide de Céline Dion et de Jean-Jacques Goldman qui a écrit cette chanson. Pour mériter la vie éternelle, même ce que l’on peut offrir n’est pas suffisant. Même le renoncement à tout (à son âme, à son cœur, à son temps) n’est pas suffisant.
Dans le refrain elle dit :
S'il suffisait qu'on s'aime, s'il suffisait d'aimer
Si l'on changeait les choses un peu, rien qu'en aimant donner
S'il suffisait qu'on s'aime, s'il suffisait d'aimer
Je ferais de ce monde un rêve, une éternité
Et bien non, Céline Dion on ne ferait pas de ce monde un rêve, une éternité. Il ne suffit pas d’aimer et de donner, même si ces deux attitudes sont très bonnes. Ce ne serait pas suffisant.
Jésus invite cet homme à aimer son prochain, au point de tout perdre, de tout donner par amour. Mais ce ne serait pas suffisant pour mériter la vie éternelle. La vie éternelle ne se mérite pas ! Dieu la donne gratuitement au pécheur repentant, celui qui reconnait son péché et qui demande pardon. Dieu le pardonne parce que Jésus a déjà payé le prix de ses fautes en mourant sur la croix à sa place.
Dieu peut nous pardonner si nous avons conscience de notre péché et qu’on lui demande pardon. Il peut nous accorder le Salut, nous donner le ticket de la vie éternelle, parce que Jésus a payé le prix de ce ticket en mourant à la croix. « Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu »
Dieu sauve par la foi les humains qui ne peuvent se sauver par leurs œuvres. « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu ». Jésus utilise l’ironie. C’est une image pour montrer qu’il est impossible aux hommes d’obtenir le salut par des efforts humains. Un chameau ne passera jamais par le trou d’une aiguille !
Pour les Juifs à l’époque, les richesses étaient le témoin de l’approbation de Dieu. La richesse était synonyme de bénédiction divine. Si les riches ne peuvent pas rentrer dans le royaume de Dieu, alors qui peut être sauvé ? C’est la réaction logique des disciples au v 26 : « Qui peut être sauvé ? »
Voilà la vraie question ! Le message est bien passé ! Pas auprès du chef qui est déjà parti tout triste, mais auprès de ceux qui écoutaient Jésus.
Le prix est impossible à payer, et Dieu ne peut pas baisser ses exigences et juste dire : je fais 50% de réduction pour tout le monde. Quand il est question de perfection, la réflexion est binaire : soit on est parfait soit on ne l’est pas. Il n’y a pas d’entre deux.
Jésus commence par dire qu’il est difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu v.24, puis il dit que c’est impossible au v.25
Il y a deux niveaux de compréhension dans cette image du chameau. Jésus parle à la fois du danger des richesses pour ceux qui sont riches, mais il dit aussi que c’est impossible pour tout le monde d’entrer dans le royaume de Dieu, que l’on soit riche ou pauvre.
Le pauvre aussi ne peut pas rentrer dans le royaume de Dieu par ses propres efforts. Le pauvre aura une plus grande facilité à se confier en Dieu, c’est ce que Jésus veut dire.
Quand on n’a rien, on est prêt à recevoir. Un pauvre a donc plus de facilité à accepter la grâce de Dieu, parce qu’il ne peut pas de se confier, comme le riche, dans ce qu’il a. Le riche est tenté de se dire, j’ai besoin de rien.
Nous sommes tous concernés par cette image et cette affirmation du verset 25, du chameau qui ne peut pas passer dans le trou de l’aiguille. Personne ici ne peut dire, ce n’est pas pour moi cette parole, je ne suis pas riche. Il n’y a rien sur mon compte à la fin du mois. Je n’amasse pas de trésor sur cette terre, je n’arrive pas à économiser. Nous vivons tous en occident dans un certain confort. Même si la pauvreté et la grande misère existe en France, comparé à bien d’autres pays, nous sommes riches, parce que nous sommes au bénéfice d’un certain confort ici en France. Considérons donc tous que nous sommes riches. Nous risquons nous aussi de ne pas voir notre besoin de Jésus, c’est le danger qui nous guette dans nos sociétés matérialistes.
Ce que Dieu attend en réponse à l’Amour qu’il nous a manifesté en donnant sa vie pour nous, c’est que nous le suivions, et que nous soyons prêt à renoncer à toutes nos richesses, à tout notre confort, pour nous attacher à Lui et à Lui seul, pour trouver notre contentement, notre joie, en Lui et en Lui seul, en Lui et en la grâce infini qu’il nous offre gratuitement et qui vaut tellement plus que tout ce que ce monde peut nous donner. C’est un abandon et un renoncement qu’il nous demande, mais c’est un coût qui vaut le coup !
- Sommes-nous prêt à renoncer à toutes possessions par amour pour notre prochain et pour Dieu ?
- Sommes-nous prêt à faire de Dieu notre seul trésor plutôt que de chercher à s’amasser des trésors sur la terre ?
Entre Dieu et le monde, il faut choisir. Jésus nous demande de tout abandonner. Abandonne tout, puis viens, suis-moi, laisse-moi diriger et contrôler ta vie. Pour un chef qui a l’habitude d’être en position de leadership, c’est devenu trop exigeant. Choisir de détrôner son moi moi moi pour placer Jésus comme le Roi de sa vie, c’était trop pour ce chef religieux. Il n’était pas prêt à tout abandonner pour suivre Christ. Le prix était trop élevé pour lui.
Si Jésus nous posait la question, serait-il si facile de tout quitter, de tout abandonner pour le suivre ? de renoncer à soi-même, à sa famille, à son confort. Est-ce qu’on aurait vraiment répondu différemment du jeune homme si Jésus nous avait dit la même chose. Là maintenant abandonne tout et suis-moi.
Quelle est la chose la plus précieuse que vous possédez ? …. Abandonne-le et suis-moi.
Il y a aussi dans ce texte une invitation à la générosité. L’idée n’est pas juste de se débarrasser de ses richesses comme si la richesse était par nature mauvaise, mais de voir nos biens comme une richesse qui vient de Dieu et qui peut servir à bénir beaucoup, à se souvenir des pauvres, à soutenir l’œuvre de Dieu dans le monde.
- Des milliers de gens meurent de faim chaque jour, que faisons-nous ?
- La moitié de l’humanité n’a jamais entendu l’Evangile ? que faisons-nous ?
- Nos richesses peuvent servir aujourd’hui à soulager la pauvreté physique et spirituelle des hommes. Que faisons-nous de nos richesses ?
L’exemple de Christ nous incite à nous faire pauvres pour que d’autres soient enrichis. La brièveté de la vie et l’imminence du retour de Jésus nous poussent à consacrer aujourd’hui même nos biens. Après son retour ce sera trop tard.
Jésus ne veut pas dire non plus qu'il faut être pauvre pour le suivre. Si nous avons des richesses et que nous les mettons à la disposition de Dieu, sachant que nous n'en sommes que les gérants et qu'elles sont une grâce de Dieu dans nos vies, alors nous suivons Jésus.
Dieu peut transformer un homme riche, avare, cupide et sans pitié et remplacer son amour de l’argent par un authentique amour pour le Seigneur. Nous voyons cet exemple juste après au chapitre 19 avec l’histoire de Zachée. Il était un chef des collecteurs d’impôt et il était certainement beaucoup plus riche que le jeune homme riche. Zachée a spontanément distribué aux pauvres la moitié de ses biens et il s’est engagé à rendre à ceux qu’il avait arnaqués, 4 fois plus que ce qu’il leur avait pris. Vous voyez la différence entre ces deux hommes riches. En plus Jésus n’avait rien demandé à Zachée. Mais Zachée a compris les conséquences pratiques de l’enseignement de Jésus dont il a bénéficié.
Cette transformation de Zachée est un miracle de la grâce divine. Zachée a compris que ces biens terrestres n’était rien à côté de ce que Jésus lui offrait.
Ce que Jésus nous offre, les récompenses qu’il offre à ses disciples, sont sans communes mesure avec les renoncements, les sacrifices exigés pour un disciple de Christ.
Pour encourager ses disciples dans le renoncement, Jésus aborde la question des récompenses du disciple. Le disciple c’est celui qui a accepté la grâce de Dieu par la foi en Jésus, en son Sacrifice. Le disciple, c’est celui qui a accepté de renoncer à beaucoup de choses pour suivre Jésus.
Le jeune homme riche n’a pas vu que ça valait le coup. Les disciples, certainement sous l’action du Saint Esprit, ont vu que ça valait le coup. Et ils ont tout quitté pour suivre Jésus quand il les appelé un par un, au début de son ministère public.
C’est pour ça que Pierre au v.28, s’exclame « nous nous avons tout quitté et nous t’avons suivi. »
Tu dois être fier de nous ?, pense Pierre qui voulait que Jésus les félicite. Ce jeune homme riche n’a rien compris mais nous seigneur nous avons tout quitté.
Pierre en loupe rarement une pour se mettre en avant. Mais en même temps Jésus venait de leur dire qu’il est impossible aux hommes d’être sauvé et ça fait peur d’entendre cela.
La réaction logique de Pierre, c’est de dire : Nous, nous avons tout quitté. Pouvons-nous recevoir la vie éternelle ?
Jésus ne fait pas leur louange, il ne les flatte pas. Mais il leur promet des récompenses. Et la plus grande d’entre elles qui justifie tous les sacrifices, c’est la promesse de la vie éternelle (v30).
La vie éternelle c’est la récompense ultime du disciple : passer l’éternité dans la présence de Dieu, du Père, du Fils, et du Saint Esprit. Dans la présence de celui qui nous a racheté de nos péchés par son sang, celui qui a donné sa vie par amour pour nous.
J’espère que vous n’avez pas une vision nulle de la vie éternelle. On est parfois pollué par la vision populaire du paradis : une image avec des petits anges sur des nuages, avec chacun une harpe, en train de chanter des cantiques devant un vieillard sur un trône. Ce n’est pas du tout ça la vie éternelle ! Mais le problème c’est que nous ne pouvons tellement pas nous l’imaginer avec notre intelligence limitée, et que nous n’avons pas de mots pour la décrire et pour se la représenter. Rien que l’idée de quelque chose d’infini, d’éternel, qui n’a pas de fin. Nous n’arrivons pas à l’imaginer.
Il y a dans la Bible des descriptions très poétiques des nouveaux cieux et de la nouvelle terre, de la nouvelle Jérusalem. Nous en avons quelques descriptions poétiques, dans le livre de l’Apocalypse par exemple.
Mais retenez que ce sera 10.000 fois mieux que tout ce que vous pouvez imaginer. Et en fait on ne peut pas se l’imaginer, mais ce que la Bible nous dit c’est que c’est vraiment une récompense, un cadeau, qui vaut le coup de renoncer au match de foot du dimanche pour venir plutôt à l’église, ça vaut le coup de renoncer à des vacances et choisir de rendre service dans un camp où l’évangile sera prêché et où des jeunes se tourneront vers Christ, ça vaut le coup de renoncer à un petit copain ou une petite copine non chrétienne pour choisir de suivre Jésus et ne pas se détourner de Lui. Oui ça vaut le coup de renoncer à une soirée au bar ou à une soirée tranquille chez soi pour choisir de venir au groupe de maison où l’on peut vivre la communion fraternelle. Oui ça vaut le coup de renoncer à son addiction à la pornographie, ou à l’homosexualité pour choisir d’avoir des pensées pures devant Dieu.
Ce sont des coûts qui valent le coup. Des sacrifices et des renoncements qui valent le coup.
Ce que nous gagnons en Christ vaut tellement plus que ce que nous pouvons être amené à quitter pour le suivre. Certains payent le prix fort pour leur foi. Certains sont rejetés par leur famille, par leurs enfants, par leur femme, par leur mari, par leurs amis parce qu’ils ont choisis de suivre Christ comme le Seigneur et Sauveur de leur vie et parce qu’ils veulent honorer Christ et lui donner la première place. Suivre Christ suppose de renoncer à tout et de mourir à soi-même. Et les récompenses que Dieu offre sont sans communes mesure avec le prix que cela coûte.
Les Évangiles de Matthieu et de Marc précisent que Jésus a dit « Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle. » Le centuple, 100 fois plus, cela fait un taux d’intérêt à 10.000% ! ça vaut le coup !!
Dans ce verset, Jésus n’est pas en train de dire que les liens familiaux et les possessions ne sont pas légitimes et qu’il faut quitter sa famille, ses enfants et tout ce que l’on possède. Jésus n’encourage pas la démission sociale ou familiale, il n’encourage pas à l’irresponsabilité, mais il souligne la nécessité d’un choix lorsque ces réalités s’opposent à la relation qu’il veut avoir avec son disciple.
Quand il cite le fait de quitter sa femme au v 29. Messieurs, Il n’est pas en train de dire qu’il faut quitter sa femme pour suivre Jésus. Il nous dit ailleurs dans la Bible en parlant du mariage « que personne ne sépare ce que Dieu a uni ». Ce qu’il faut comprendre quand il parle de quitter sa femme c’est que cela peut arriver qu’un conjoint non-chrétien quitte son mari ou sa femme qui est devenu chrétien. C’est une situation qui peut exister. Suivre Jésus peut coûter un mari ou une femme, et il faut être prêt à cela. (Paul parle de cette situation dans 1 Corinthiens chapitre 7). Je pense aussi à l’histoire de Jim et Elisabeth Elliot. Jim est parti avec une équipe pour annoncer la Bonne nouvelle de Dieu à une tribu d’Equateur en 1952. Les guerriers de la tribu ont tué Jim en 1956, dès le 1e contact. Il était marié depuis 2 ans avec Elisabeth. Ils avaient tous les deux une passion, un appel pour ces peuples d’Equateur. Leur passion pour les perdus a coûté à Elisabeth son mari. Ça peut coûter cher de suivre Jésus, mais ça vaut le coup.
Les récompenses dont parlent Jésus ne se limitent pas à la vie éternelle dans le siècle à venir. Le disciple qui a quitté à cause de Christ, sa famille, ses enfants, sa maison, ses terres, recevra beaucoup (au centuple) dans ce siècle-ci. Regardez le v. 30 « dans ce siècle-ci ». La bonne nouvelle de Jésus c’est que les sacrifices, les pertes, les renoncements dans ce monde sont aussi récompensés dans ce monde, dans ce siècle-ci.
Dans l’évangile de Marc, il est dit : « il n'est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres »
Ce que nous perdons nous le retrouvons dans ce siècle au centuple sous une autre forme.
Oui nous pouvons perdre des maisons mais en Christ nous pouvons trouver des foyers chrétiens chaleureux où être accueilli. Oui nous pouvons perdre des frères et sœurs selon la chair, mais nous pouvons trouver en Christ des frères et sœur spirituels qui seront comme un baume au cœur et un encouragement par la communion et l’intimité que nous pourrons vivre avec eux. Oui nous pouvons perdre ou renoncer à des enfants, mais nous pouvons trouver en Christ des enfants spirituels à aimer et à accompagner sur le chemin de la foi. Oui nous pouvons perdre des terres, être chassé de notre pays, mais nous pouvons trouver en Christ des terres et des pays à conquérir par la foi pour L’Evangile, pour le Roi des rois.
Vous savez qu’un musulman qui se converti au christianisme il perd sa maison, ses frères, ses sœurs, ses terres ; mais en Christ il doit trouver une famille.
Soyons donc vigilants en tant que chrétiens à être une famille pour ceux qui ont perdu cela pour prix de leur foi. Se voir le dimanche, se dire bonjour et partir chacun de son côté ce n’est pas cela une vie d’église. C’est vivre comme une famille. Nous devons prier que ce soit une réalité au moins pour ceux qui ont perdu beaucoup à cause de leur foi.
Si vous avez peut-être été déçu par l’église ou par des frères et sœur dans l’église, ne reprochez pas à Dieu ce qu’on put vous faire des Hommes. Regardons cette promesse de Dieu aussi comme une invitation, comme un objectif à poursuivre. C’est une promesse à recevoir mais aussi une promesse dont on peut être acteur, en invitant chez soi un frère ou une sœur qui est seule, et je vous laisse réfléchir à la manière d’être acteur de cette promesse.
Jésus ne veut pas non plus livrer un message angélique.
Marc cite dans son Evangile « ne reçoivent des mères, des enfants, des terres, avec des persécutions ». Oui il y a des persécutions et il y aura des persécutions. Le discours de Jésus n’est pas celui de l’évangile de la prospérité. Quitter tout, donner tout, et vous recevrez au centuple. Il est aussi lucide et réaliste ! Il y aura des persécutions, des douleurs, des difficultés des souffrances. Mais de grandes épreuves accompagnent souvent de grandes bénédictions, et Jésus termine avec la promesse de la vie éternelle. Quoi de mieux ?
Pour conclure, nous n’avons pas à laisser physiquement nos maisons pour le suivre sur les chemins de la Galilée comme l’on fait les disciples, mais Jésus nous appelle encore à le suivre comme le Seigneur de tout. Le choix de suivre Jésus se renouvelle quotidiennement pour nous.
- Avons-nous repris graduellement des domaines de notre vie que nous lui avions soumis ?
- Notre argent et nos biens matériels demeurent-ils à sa disposition pour l’œuvre du Royaume de Dieu ? - Jésus s’est fait pauvre pour nous enrichir : vivons-nous selon ce modèle d’être prêt à tout quitter pour suivre Jésus ?
Il sonde encore nos cœurs, il nous confronte encore pour nous rappeler ce que signifie être un disciple. Nous avons encore besoin de nous souvenir que s’il n’est pas Seigneur de tout, il n’est pas Seigneur du tout !
Abandonner tout au Seigneur ne veut pas dire perdre tout, mais rendre Jésus propriétaire et Seigneur de tout, c’est lui donner nos titres de propriété et le rendre maître d’en faire ce qu’il veut.
Deux réponses possibles à l’appel de Jésus :
- soit celle de s’engager sur ce chemin étroit et difficile qui mène à la vie éternelle,
- soit de poursuivre nonchalamment son propre chemin sur la voie large qui mène à la perdition éternelle.
Que notre réponse soit celle des douze : « Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi »
Jésus dit en Jean 6. 40 :
« La volonté de mon Père, c'est que toute personne qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et moi, je la ressusciterai le dernier jour. »