Luc 15.11-32
Pour commencer une question : Est-ce que ça vous est déjà arrivé de perdre quelque chose de précieux ? Je suis sûr que vous avez tous une anecdote à raconter, comme une enveloppe remplie d’argent liquide égarée on ne sait où et que l’on cherche pendant plusieurs heures en famille, une alliance qui a glissée du doigt et que l’on recherche dans l’eau boueuse d’un lac, la Bible à laquelle vous êtes très attaché car elle accompagne votre vie spirituelle depuis ses débuts et qui s’évapore subitement. Quelques ’uns dans l’église ont dû se reconnaître dans mes propos. C’est dur de perdre quelque chose de précieux.
Quand on perd quelque chose auquel on est attaché, quelque chose qui a une valeur financière ou sentimentale, on en est catastrophé, triste, voir dévasté, anéanti.
Maïlys, mon épouse, a un jour perdu sa bague de fiançailles, qu’elle avait pourtant mise dans sa poche. Mais la poche avait un trou et la bague était tombée. Pour elle c’était une catastrophe, (pour moi aussi) on n’était même pas encore marié. Elle en pleurait. (Mais je vous raconterai la suite de cette histoire tout à l’heure.)
Dans de telles circonstances, il est normal d’être triste. Alors quelle joie et quel soulagement lorsque l’on retrouve l’enveloppe remplie d’argent, l’alliance perdue, ou la Bible égarée.
Notre Dieu aussi éprouve de la joie. Le Créateur de l’univers et de tout ce qui vit, éprouve une joie immense lorsqu’un homme perdu est retrouvé. Et c’est en affirmant cela que Jésus répond aux responsables religieux de l’époque qui lui reprochent d’accueillir les gens de mauvaise vie, de porter un regard favorable sur la prostituée qui lave ses pieds avec ses larmes, et qui y verse du parfum en Luc 7 par exemple. Il y aurait de multiples exemples à citer, parce qu’il y avait souvent des pécheurs notoires qui venaient à la rencontre de Jésus pour écouter ses enseignements : des collecteurs d’impôts, des prostituées, des gens très éloignés de la foi et de la religion. Mais il y avait aussi un autre type de personnes qui venaient voir Jésus : des pharisiens, des scribes, des docteurs de la loi, en bref des responsables religieux, des gens très attachés aux principes, aux lois. Ces deux groupes n’avaient pas l’habitude de se côtoyer, mais ils se trouvaient réunis devant Jésus, car Jésus intriguait et attirait ces deux types de personnes.
En Luc 15.1-2 nous lisons : « Tous les publicains et les gens de mauvaise vie s'approchaient de Jésus pour l'entendre, Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant: Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux. »
Face à ces reproches, Jésus répond avec 3 paraboles, 3 histoires fictives, qui expliquent pourquoi il les accueille. Ces trois histoires témoignent de la joie de Dieu lorsque des pécheurs se repentent, lorsqu’une personne perdue est retrouvée.
La première parabole est celle de la brebis perdue où il raconte l’histoire d’un berger qui a perdu une brebis sur 100, mais qui abandonne toutes les autres pour aller chercher cette seule brebis perdue, et il lorsqu’il l’a retrouvé et ramené dans la bergerie, il se réjouit avec ses amis. Puis il raconte l’histoire d’une femme qui a perdu une pièce de monnaie sur les 10 qu’elle possède, et lorsqu’elle la retrouve, elle se réjouit avec ses amies d’avoir retrouvé sa pièce qui était perdue, et Jésus de conclure :
«De même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent ».
Puis il raconte une 3e parabole qui va nous occuper aujourd’hui, encore une fois pour illustrer la joie que Dieu a lorsqu’un pécheur se repend mais aussi pour dénoncer l’attitude des gens religieux qui lui font ces reproches. C’est un texte bien connu, que vous connaissez peut-être presque par cœur. C’est la parabole du fils prodigue, et on la trouve en Luc 15.11-32.
Cet homme avait deux fils, deux fils qui reflètent chacun l’un des groupes de personnes qui se trouvent devant Jésus. Le jeune frère symbolise les pécheurs notoires, et le frère aîné, les responsables religieux. La première partie de cette parabole nous décrit le désespoir du pécheur, la misère à laquelle conduit le péché du jeune fils, des v. 11-19. Puis Jésus nous raconte la joie immense de Dieu lorsqu’il accorde son pardon à un pécheur qui reconnaît ses fautes des v. 20-24. Et enfin il termine avec une mise en garde envers le conformisme moral, à travers l’attitude du grand frère des v. 25-32.
1/ le désespoir du pécheur (v. 11-19)
Nous allons commencer par le désespoir auquel conduit le péché du jeune frère. C’est celui auquel on peut s’identifier plus facilement parce qu’à travers son attitude, Jésus décrit l’histoire de tout homme. Même si notre rébellion n’est pas aussi extrême que le jeune fils qui est allé très loin dans la débauche. Son attitude de cœur reflète tout de même l’attitude de cœur de tout homme face à Dieu, face au Père.
Le jeune fils demande à son père son indépendance. Il veut vivre la liberté. Pourtant le Père a l’air d’être un bon père, on le voit par la suite dans son attitude lorsque le fils revient. Avant de partir, le jeune fils devait être entouré d’amour, ne manquer de rien, et pourtant il demande à partir, à quitter ce cocon protecteur et béni. Il n’a aucune raison de partir, sauf de courir après une hypothétique liberté, s’affranchir de la relation avec son Père. Et pour cela, il a besoin d’argent, pour vivre sa conception de la liberté, sa conception du bonheur. Si j’ai de l’argent et si je suis loin de mon père alors je serai heureux et libre, pense-t-il.
Il aurait pu simplement partir de la maison, ce qui était déjà une offense et un déshonneur pour son père dans le contexte de l’époque, mais il pousse le comble à demander sa part d’héritage. Il ne peut pas être plus insultant envers son père qu’en demandant son héritage, car cela signifie qu’il considère son père comme mort. C’est à la mort de ses parents que l’on reçoit leur héritage. Lui il le demande de leur vivant. C’est profondément insultant et blessant envers le Père. Le jeune fils méprisait tellement son père qu’il le considérait déjà comme mort.
À notre grand étonnement, le Père accepte ! « Et le père leur partagea son bien » (v. 12). Le père ne discute pas et il accède à la demande de son fils ce qui était une preuve d’amour énorme. Il aurait pu refuser : c’était une offense ! Mais il ne veut pas l’enfermer, il veut le laisser libre de faire ses choix. Cela a dû coûter très cher au Père, déjà financièrement, de lui donner sa part d’héritage, mais aussi au niveau émotionnel, ça a dû être un déchirement tellement fort, une tristesse tellement profonde.
Dans cette histoire le père représente Dieu, et le jeune fils, tout homme pécheur. Il y a un lien de filiation entre les deux. Tout homme est créé à l’image de Dieu. On ne peut pas renier le lien avec un père biologique, on peut pas non plus renier la filiation avec Dieu. On peut faire comme s'il n’existait pas, et ne jamais se soucier de lui, mais on ne peut pas effacer la relation de filiation avec lui. Il ne suffit pas, comme le philosophe Nietzsche, de considérer que Dieu est mort pour faire disparaître le lien qui nous unit à Lui, celui d’une créature avec son Créateur. Il ne suffit pas de gommer tous signes religieux d’un pays laïque pour faire disparaître Dieu. Qu’on le renie ou pas, il reste notre Père, il reste notre Créateur. Nous sommes tous des enfants de Dieu ! Je parle là d’un point de vue créationnel et non spirituel. Les vrais enfants de Dieu sont ceux qui reviennent à la maison, ceux pour qui la relation est rétablie avec le père, ceux qui acceptent son pardon et sa grâce (mais on verra cela dans la 2e partie).
Nous voulons notre indépendance ? Dieu nous la donne. C’est ce qui est arrivé dans le jardin d’Eden. L’attitude de désobéissance d’Adam et Ève est une déclaration d’indépendance envers Dieu. Comme le jeune homme de notre parabole ils ont dit à Dieu "nous voulons vivre notre vie comme on veut, sans toi, en méprisant tes préceptes et notre relation avec Toi". C’est ça le péché ! C’est la déclaration d’indépendance de l’homme qui veut vivre sa vie comme il l’entend. Et une déclaration d’indépendance c’est toujours douloureux. Il y a un sentiment de liberté de la partie qui prend son indépendance, mais c’est un acte douloureux qui a beaucoup de conséquences. On le voit en ce moment avec la situation entre la Catalogne et l’Espagne. Ce désir de liberté a un coût, elle coûte la stabilité, elle coûte l’harmonie, elle entraîne des blessures. Ce n’est pas un message politique que je délivre là. Je constate juste l’instabilité, la souffrance et les blessures qui en découlent.
L’attitude du fils cadet symbolise celle de tous les pécheurs qui choisissent de considérer que Dieu est mort, qui fuient la relation avec Lui, qui lui tournent le dos et qui vivent leur vie comme bon leur semble, une vie consacrée à leur propre plaisir. Le jeune fils ramasse tout son bien, en fait tout l’argent du Père. Il n’avait rien en propre, il a tout reçu de son Père. Tout comme la totalité de ce que nous possédons, le temps, l’argent, nos dons, nous les recevons de Dieu. Nous en devenons les gestionnaires et il faudra rendre des comptes.
Puis il quitte son père et sa maison, et il va loin dans un pays éloigné, il faut comprendre là une nation païenne. Et il gaspille tout en vivant dans la débauche. Il va aussi très loin dans l’immoralité, dans la transgression des valeurs qu’il avait reçues, dans le péché. Il devient un pécheur pratiquant. Il pense que c’est ça la liberté, que c’est ça qui va le rendre heureux.
Je vais m’adresser plus particulièrement, aux jeunes, aux enfants, aux adolescents, aux étudiants. Sachez qu’il n’y a pas besoin de faire toutes les expériences dans la vie. Il n’y pas besoin d’essayer la drogue pour savoir que c’est mauvais (vos parents et les médecins peuvent vous le dire). Quand on vous dit qu’un four chaud ça brûle, il n’y pas besoin de le vérifier et se brûler, parce qu’une brûlure ça fait des cicatrices. Le monde, vos copains non chrétiens, les médias vous diront toujours « Vis ta vie, fais toutes les folies et les expériences que tu veux, et puis si tu tiens vraiment à te poser des questions sur ta destinée éternelle, tu le feras plus tard. » C’est faux !!
Pas besoin d’essayer, on connaît déjà les conséquences.
Dieu nous demande de fuir le péché parce que le péché pollue notre corps et notre esprit. C’est vrai aussi pour nous les adultes, mais la tentation est peut-être plus grande pour les jeunes, pour les étudiants. Ne vous laissez pas avoir par ces mensonges, par ces menteurs qui vous disent qu’il faut tout essayer.
Faites confiance à Dieu pour savoir ce qui est bon et juste. Faites confiance à Dieu, c’est lui qui nous a créés et qui connaît le mode d’emploi de nos vies.
Si je vous donnais un aspirateur avec un mode d’emploi qui vous explique à quoi sert un aspirateur et comment l’utiliser. Il n’y a pas besoin de chercher une autre utilisation, de se demander s’il ferait un bon skateboard dans la descente de la colline de Fourvière, ou s’il résisterait à une chute de 10m ou à un grand coup de marteau. Non je peux vous le dire à l’avance. Une chute de 10m ou un coup de marteau ça va le casser, et dans la descente de Fourvière, vous allez vous casser (un bras, une jambe, la tête). Alors n’essayez pas. Avec Dieu c’est pareil. Il nous a créés et il nous donne un mode d’emploi (la Bible), faites-lui confiance. Il sait ce qui contribue à notre bonheur, il sait mieux que quiconque ce qui est bon et mauvais.
Par exemple : les expériences sexuelles avant le mariage, je peux vous dire que ça vous blessera, parce que c’est ce que la Bible nous dit, et c’est ce que j’ai déjà vu autour de moi. S’engager dans une relation amoureuse avec une personne qui ne partage pas votre foi chrétienne, et même imaginer vous marier avec cette personne, je peux vous dire que ce ne sera pas bon pour vous, pour votre foi et pour votre relation avec Dieu. C’est ce que la Bible dit. Et pour certains péchés, je peux vous dire que c’est mauvais parce que la Bible le dit, mais malheureusement aussi parce que j’en ai fait l’expérience douloureuse, comme ce fils perdu.
La conséquence de ces choix, c’est la misère. Après que le fils a tout dépensé, une grande famine survient dans ce pays, et il commence à se trouver dans le besoin. Et il commence à vivre les conséquences désastreuses de ses choix. Il va se mettre au service d'un des habitants du pays, qui l'envoie dans ses champs garder des porcs. Il n’y a rien de pire pour un juif que de devoir garder des cochons. C’est l’animal impur par excellence. Au lieu de l’abondance il trouve le dénuement, au lieu de la liberté il trouve l’esclavage, au lieu du bonheur il trouve la misère. Il aurait bien aimé que quelqu’un se soucie de lui et lui donne à manger des carouges dont se nourrissaient les cochons. C’est comme si je vous proposais de manger des glands ! Mais personne ne lui en donne. Il se retrouve vraiment seul pour affronter la vie. Il est privé de toute consolation paternelle. Il nous montre à quel point l’homme est trompé par le péché. Il pense trouver la liberté et la jouissance, mais il ne trouve que la destruction et la frustration.
Un four chaud ça brûle, le péché ça fait mal.
L’homme privé de la relation avec Dieu ne devrait pas s’étonner de constater comme le monde va mal. C’est l’homme lui-même qui a choisi son indépendance, qui a choisi de mener sa vie comme bon lui semble, loin de son Créateur. Galates 6.7 nous dit :
« Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi ».
L’homme récolte ce qu’il a semé. La situation désespérée du fils témoigne de la situation désespérée du pécheur éloigné de Dieu.
Le jeune fils aurait pu rester dans la boue avec les cochons, mais cette situation le pousse à la réflexion. J’aime bien cette expression « étant rentré en lui-même » ou « étant revenu à lui-même » au v. 17. Il réfléchit enfin. Il se réveille, comme un lendemain de fête, comme un lendemain de cuite quand l’adrénaline retombe et qu’on se dit mais qu’est-ce que j’ai fait ?. Il se met à réfléchir, à analyser sa situation, à regarder objectivement sa vie et son expérience. Il se dit à juste titre que même les ouvriers étrangers (ou les mercenaires dans certaines traduction) qui travaillent pour son père ont du pain en abondance alors que lui il meurt de faim. C’est purement objectif. Il a été trompé par le péché, par son envie de liberté et de jouissance, et il découvre avec amertume à quel point sa situation est désespérée, et à quel point il a gâché et gaspillé toutes les bénédictions dont il bénéficiait. Il commence à avoir en horreur ce qu’il avait recherché, et à désirer ce qu’il avait fui.
C’est souvent dans les moments d’épreuve que l’on prend une nouvelle direction dans sa vie. Et c’est ce qu’il va faire. Son attitude témoigne d’une véritable repentance, d’une conversion. Il constate qu’il n’a pas seulement offensé son père mais qu’il a offensé le ciel, son Dieu, son Père céleste. Le péché est avant tout une offense envers Dieu.
« Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils; traite-moi comme l'un de tes ouvriers » (v.18). Il reconnaît qu’il est indigne d’être réintégré comme un fils, il demande seulement à bénéficier du statut de travailleur étranger. Il a l’attitude de repentance qui est un préalable indispensable pour s’approcher de Dieu.
Demander pardon à Dieu ou à quelqu’un, n’est pas une situation agréable à vivre.
Comme me le faisait récemment remarquer Yvette, « Se repentir, c’est comme vomir ». Vomir n’est pas agréable en soi, personne n’en a envie, personne ne se réveille le matin en se disant qu’aujourd’hui il aimerait bien vomir un bon coup. Mais quand on a la nausée, quand on ressent un poids sur l’estomac, le vomissement, qu’est-ce que ça soulage. C’est un moment difficile à passer mais pour atteindre un soulagement tellement bénéfique. Qu’est-ce que ça fait du bien après. Ça m’est arrivé une fois de me retenir de vomir après avoir consommé un repas avarié. Je suis resté 24h avec une pesanteur sur l’estomac, alors que si j’avais pris mon courage à deux mains (ou plutôt à deux doigts, au fond de la gorge) on n'en parlait plus. Pardonnez-moi d’utiliser cette image pas très ragoûtante mais je trouve qu’elle est parlante. La repentance c’est pareil. Demander pardon a quelqu’un c’est difficile, demander pardon à Dieu c’est difficile, mais qu’est-ce que ça soulage. On se sent libéré d’un poids, le poids du péché, de la culpabilité, de la condamnation.
Pas étonnant que la suite du récit, ce soit des réjouissances. La démarche du jeune fils est difficile, humiliante, coûteuse, mais vous voyez le bénéfice qu’il y a après ! Ça valait le coût !
Sa démarche lui demande beaucoup de courage. Il se lève, il produit un effort, il rentre de son pays lointain, il marche probablement des jours et des jours. Ce n’est pas juste une prise de conscience éphémère sur un coup de tête, c’est quelque chose de mûrement réfléchi. Il réfléchit puis il agit. Il prend son courage à deux mains, et il y va.
Après avoir décrit la tristesse de l’homme sans Dieu, le désespoir du pécheur qui déclare son indépendance envers Dieu, Jésus décrit la joie du Père face à la repentance de son fils. La joie du Père qui accorde son pardon gratuitement.
2/ la joie du pardon (v.20-24)
Il se lève, il va chez son père, et là contre toute attente c’est le festival de joie. Il n’était même pas encore arrivé « il était encore loin » nous dit le texte, que son père ému de compassion, se précipite hors de la maison et court à sa rencontre. Son père l’attendait. Son amour pour son fils était resté intact, malgré les blessures, malgré la douleur et la tristesse de la décision du fils de le quitter. Vous voyez, Dieu n’est pas décrit comme quelqu’un qui attend passivement dans sa maison, mais il se précipite à sa rencontre. Cela reflète le fait que Jésus est venu à notre rencontre, que Dieu est à l’initiative pour rétablir la relation. Il y a certes une décision à prendre de la part du fils, mais son Père le précède. Dieu n’a pas attendu que nous venions à lui, il est venu jusqu’à nous en prenant une forme humaine, en s’incarnant en Jésus pour venir sur cette terre à notre rencontre.
Le père n’hésite pas à courir, il n’hésite pas à soulever sa robe, dénuder ses jambes et à courir. Franchement, est-ce que vous imagineriez le président de la République courir comme ça dans les champs pour se rendre à un rendez-vous. Ce serait une situation cocasse, presque ridicule, humiliante. Dieu n’hésite pas à s’humilier pour montrer son Amour immense. Jésus a été humilié.
Dans la parabole, c’est le Père qui se jette à son cou et qui l’embrasse. Les rôles sont totalement inversés.
Pourquoi une démonstration d’amour aussi spectaculaire, digne d’une scène de cinéma ? Parce que notre Dieu se réjouit lorsqu’un pécheur revient à lui, parce que c’est la joie dans le ciel lorsqu’un pécheur se repend.
Mais vous conviendrez avec moi que l’attitude du père est choquante. Que penseriez-vous de notre pasteur Alex, si vous le voyiez un jour courir sur le trottoir, se précipiter au cou d’une jeune fille qui a quitté l’église depuis plusieurs mois, et qui maintenant se livre à la prostitution. Que penseriez-vous de notre pasteur ? Imaginez-le courir et se jeter à son cou parce qu’elle vient d’arriver au coin de la rue : « Oh quand même, il exagère, un peu de retenue ! ». Le père ici, n’a pas attendu la confession du fils, il n’a même pas attendu sa repentance pour partir en courant, il ne l’a même pas laissé finir sa phrase. Il n’a pas le temps de dire « traite moi comme un ouvrier », qu’il est interrompu par le pardon, l’amour et la joie de son père.
C‘est hyper choquant. Ce fils qui se vautrait avec les prostituées, il est réintégré comme fils dans la maison. C’est hyper choquant. Où est la punition ? C’est justement l’effet que veut produire Jésus en racontant cette parabole. La grâce de Dieu, le pardon accordé est un scandale ! Le pardon est gratuit et immérité. Et le fils aîné va être scandalisé. Mais la joie de Dieu surpasse tout, son amour dépasse les codes de conduite de la société, et notre propre conception de la justice.
Je vais répéter ma question du début : Est-ce que ça vous est déjà arrivé de perdre quelque chose de précieux ? Oui ça vous est nécessairement arrivé un jour ou l’autre.
Je vous parlais de la bague de fiançailles de ma femme qui était tombée de sa poche trouée. Après avoir beaucoup pleuré, après avoir retourné tout le service hospitalier où elle travaillait, après être allée chercher dans les poubelles du service, et j’en passe … je vous laisse imaginer sa joie, son soulagement, et le mien, lorsqu’elle a découvert que la bague était tombée ... dans sa chaussure. Quel soulagement et quelle joie !
Imaginez maintenant que ce que vous avez perdu n’est pas un objet ou de l’argent, mais une personne, un être humain ! Pour vous faire saisir l’intensité émotionnelle de telles retrouvailles, pour que nous puissions saisir et comprendre l’attitude du Père, je vais vous raconter un épisode de la vie d’un membre de notre assemblée. Denise m’a donné l’autorisation de vous raconter ce qu’elle a vécu en l’an 2000. Denise est originaire de la République du Congo, le Congo-Brazzaville. En 1997 lors de la guerre civile, elle a dû fuir avec sa famille et il se trouve que dans l’affolement et les bombardements, elle a perdu son fils. Ils sont partis dans deux directions différentes. Et tenez-vous bien, pendant plus de deux ans, elle n’a pas eu de nouvelles de son fils. Je vous laisse imaginer la souffrance de ne pas savoir si son fils est vivant ou mort. Ceux qui ont des enfants peuvent certainement imaginer, perdre un enfant dans un contexte de guerre civile, sans moyens de communication.
Mais je vous laisse aussi imaginer l’intensité émotionnelle du jour où deux ans plus tard, deux ans sans aucunes nouvelles, ce fils perdu réapparaît dans le petit café où elle buvait un verre avec une amie. Est-ce que vous pouvez imaginer l’intensité émotionnelle de ce moment ?
L’effet que cela produit sur Dieu quand un pécheur se repend est encore plus intense que les retrouvailles que je viens de décrire entre Denise et son fils. Quand une personne morte spirituellement revient à la vie, par la repentance et le pardon que Dieu accorde. Pour Dieu ce n’est pas juste une vague satisfaction du genre « eh bien c’est pas trop tôt, enfin, allez maintenant tu vas rentrer dans le rang ». Non, c’est une émotion tellement intense. C’est une joie tellement intense. C’est un feu d’artifice émotionnel. C’est une fête. C’est les trompettes, c’est la sono à fond, c’est les boules à facettes. Je ne sais pas comment vous vous représentez la fête. Mais c’est la fête !
Ce n’est pas étonnant que juste derrière, le père organise à l’improviste une grande fête, qu’il fasse tuer le veau gras qui était prévu pour une grande occasion. La voilà la grande occasion ! Il est question de vie et de mort, le père dit : «mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir » (v. 24).
Cela doit nous rendre zélés pour répandre l’évangile autour de nous, cela doit nous rendre zélés pour proposer des parcours découverte de la Bible à nos voisins et nos amis, cela doit nous rendre zélés pour soutenir des missionnaires, ici en France, ou plus loin à l’étranger. Oui ça vaut le coup, parce qu’il est question de vie et de mort, quand une personne découvre le salut en Jésus Christ, il est question d’une personne qui passe de la mort à la vie, qui était perdue et qui est retrouvée. Et lorsqu’elle est retrouvée, c’est la fête au ciel !
Notre mission, notre vocation chrétienne est de semer la parole de Dieu, la Bonne nouvelle de l’évangile.
Alors posons-nous ces questions : qu’est ce qui nous rend frileux dans notre témoignage envers certaines personnes ? Est-ce que c’est la timidité ? Est-ce que c’est parce que nous ne réalisons pas l’enjeu, qu’il est question de vie et de mort ? Est-ce que c’est parce que l’on ne voit pas l’urgence, et l’imminence du retour de Christ ? après il sera trop tard. Est-ce que c’est le découragement d’avoir déjà essayé de semer mais sans avoir vu de fruits ? Est-ce que ce sont des préjugés ? Non, pas ce punk, pas ce skinhead, pas ce hipster avec son casque sur les oreilles, il ne sera pas intéressé par le message de l'évangile : méfions-nous des apparences !
Il y a urgence, c’est une question de vie et de mort. C’est ce que nous rappelle cette parabole.
Ils commencent donc à faire la fête et ils tuent le veau gras. Certains commentateurs comme Saint Augustin voient dans le veau gras qui est tué, une image du sacrifice de Jésus. Pourquoi pas, mais ce veau gras il est tué pour faire la fête, pour des réjouissances. Il n’est pas tué en sacrifice pour expier les péchés du fils. Il n’est pas question dans cette parabole d’expiation, de sacrifice pour les péchés. Il est seulement question de grâce, d’amour, de pardon et de joie. Mais il est vrai que le moyen par lequel un pécheur est pardonné, c’est par le sacrifice de Jésus à la croix. Par le sacrifice substitutif de Jésus à la croix. Le jeune fils, et nous avec, nous devrions mourir pour prix de nos péchés. Mais Jésus a payé le prix à notre place en mourant à la croix. Il s’est substitué à nous pour recevoir la condamnation que nous méritions. C’est ça la bonne nouvelle de l'évangile qui est en filigrane derrière cette parabole. Le jeune fils n’a pas dû comprendre la réaction du père car il l’a trahi, humilié, il mérite la honte et une punition. Mais Dieu n’a pas de raison de le punir, de nous punir : il a déjà puni Jésus à notre place !
Au lieu de la punition, le fils trouve l’amour, le pardon gratuit et même la joie.
Le fils aurait peut-être pu rembourser son père à force de travail, mais il y a une chose qu’il ne pouvait pas rétablir lui-même, c’est la RELATION. Ce que le fils avait gaspillé en quittant son père, bien plus que l’argent, c’était la relation. Seul le Père pouvait décider de rétablir la relation par son pardon. Le père a répondu au-delà de ce que le fils demandait et imaginait. Le jeune fils ne devient pas un esclave ou un ouvrier, comme il s’y attendait. Son père lui fait revêtir, la plus belle robe au v. 22 à la place de ces vieux vêtements déchirés et sales, il lui donne des souliers pour ses pieds. Les esclaves ne portaient pas de souliers. Il lui montre qu’il est réintégré dans sa position de fils. Il le revêt des signes extérieurs de son nouveau statut. Cette robe est, là encore, une image de Christ qui nous revêt de sa justice et de son pardon. Cette image de la robe et des vêtements neufs est utilisée à plusieurs endroits dans la Bible. Je vous cite un exemple en Esaïe 61.10 :
« Mon âme sera ravie d'allégresse en mon Dieu; Car il m'a revêtu des vêtements du salut, Il m'a couvert du manteau de la délivrance. »
Il ne pensait même pas être traité comme un esclave, et le voilà redevenu fils ! Le père lui passe une bague au doigt, signe de son alliance et de sa fidélité. On a l’impression d’assister à un mariage. Il y a les beaux vêtements, la bague au doigt, ils mangent le veau gras et se réjouissent. C’est un mariage, une alliance fondée sur la grâce et le pardon. Comme dans un mariage, il y a un engagement réciproque, Dieu attend de nous la repentance, la fidélité et aussi le désir de le servir, le désir de marcher en nouveauté de vie, le désir de ne plus pécher et de lutter contre le péché dans nos vies, parce que ça lui a coûté très cher.
La fête commence, et le fils aîné arrive.
3/ le danger du conformisme moral (v.25-32)
Le fils aîné dans tout ça ? Il est choqué, il est jaloux.
L’attitude du fils aîné reflète le conformisme moral des autorités religieuses. Le conformisme moral peut paraître un concept abstrait et compliqué, mais cela veut simplement dire se conformer à la morale, adopter un comportement qui correspond à ce qui est attendu, sans dévier des règles. C’était l’attitude du frère aîné qui est donc choqué du pardon que le père offre à celui qui n’a respecté aucunes règles, qui les a toutes transgressées. Alors que lui ce grand frère, il pense qu’il fait tout bien et qu’il n’a rien à se reprocher. Et pourtant c’est le jeune frère débauché qui est honoré ! C’est choquant.
Jésus s’adresse aux pharisiens dans cette parabole, et il veut leur montrer que le fait de se conformer à des règles ne leur donne pas d’avantage par rapport aux pécheurs notoires. Le responsable religieux a autant besoin de grâce et de pardon. Ses péchés ont juste une forme différente. Il pense que parce qu’il a respecté scrupuleusement la morale et un certain nombre de règles, cela lui donne des droits sur son père. Il pense qu’il a le droit de l’influencer et de lui dire comment il devrait utiliser le veau gras.
Ce que Jésus essaie de faire comprendre aux pharisiens, c’est qu’il mange avec les personnes de mauvaise vie parce qu’eux au moins ils ont conscience de leur péché, eux au moins ils sont prêts à accepter la grâce et le pardon, eux au moins ils ne cherchent pas à se justifier en faisant valoir de bonnes œuvres. Donc oui Jésus les accueille et il mange avec eux parce que quand une seule brebis est retrouvée, quand une seule pièce de monnaie est retrouvée, quand un seul enfant est retrouvé : C’est la joie au ciel ! Voilà l’explication que Jésus donne en réponse aux critiques formulées au v. 2. La conclusion de la parabole de la brebis perdue au v. 7 est « Il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance » ou plutôt qui pensent ne pas avoir besoin de repentance, comme c’est le cas des responsables religieux.
Franchement si votre père avait été insulté à ce point par l’un de vos frères, vous auriez envie qu’il paye pour son affront. Comme le fils de Noé, Cham, qui s’est moqué de son père qui était ivre et nu, au lieu de le couvrir. On trouve ça normal qu’il ait eu une punition, parce qu’il avait déshonoré son père en Genèse 9. Le fils aîné de la parabole n’accepte pas que son père pardonne. Il fait penser au prophète Jonas qui est envoyé vers une nation païenne, à Ninive, il va prêcher la repentance mais quand le peuple se repend de son péché, il est déçu que Dieu ait accordé son pardon. Et il se met en colère contre Dieu lui aussi ! Il n’a pas compris qui était Dieu. Il n’accepte pas que Dieu pardonne à des pécheurs.
Y a-t-il des personnes que nous refusons d’aller voir, à qui nous refusons d’annoncer la bonne nouvelle de l'évangile, parce que nous pensons qu’elles ne méritent pas la grâce et le pardon ? Est-ce que nous sommes jaloux et choqués quand nous voyons une personne se repentir peu de temps avant de mourir ? Il aura lui aussi la récompense de la vie éternelle, comme le brigand sur la croix, alors que nous avons servi Dieu fidèlement et nous avons beaucoup sacrifié pour Dieu toute notre vie. Ce sont des pensées dangereuses qui peuvent nous endurcir comme ce grand frère. Soyons vigilants.
J’ai déjà pris cet exemple dans une autre prédication : Est-ce que nous accepterions que Dieu fasse grâce à un terroriste de l’état islamique ? Il y en a déjà qui se sont convertis. Nous ressentons peut-être de l’indignation et de la colère à l’idée que Dieu fasse grâce à un tel assassin. Oui c’est choquant, de voir des pécheurs notoires, des meurtriers, des voleurs, des idolâtres, des impudiques, des menteurs, rentrer dans la maison, dans le royaume de Dieu. Et je ne décris pas là les terroristes de l’état islamique. L’apôtre Paul nous dit après une liste qui ressemble à celle que je viens de faire en 1 Cor 6.11 :
« Et c'est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus Christ, et par l'Esprit de notre Dieu. »
Bien sûr un soldat de l’état islamique, ne peut être pardonné par Dieu que s’il reconnaît son péché, que s’il se repend, que s’il supplie Dieu dans sa miséricorde de lui accorder sa grâce divine.
On appelle souvent cette parabole le fils perdu, ou le fils prodigue mais les commentateurs appellent plutôt cette parabole les deux fils perdus, parce que les deux sont perdus. Les pharisiens religieux d’un côté, qui comptent sur leurs propres mérites, et les débauchés de l’autre. Ces deux groupes sont perdus et morts spirituellement. Mais un seul groupe fait acte de repentance. Ce sont les pécheurs notoires.
Le problème du fils aîné, c’est qu’il n’est pas motivé par l’amour mais par la crainte.
Il n’a pas d’amour pour son père, car sinon il se serait réjoui avec lui, il n’a pas non plus d’amour pour les perdus car sinon il se serait réjoui avec lui. Regardez le dédain du fils aîné lorsqu’il parle du plus jeune au v. 30 : « Quand ton fils est arrivé ». Le père dans sa réponse lui rappelle que le jeune fils est son frère au v. 32 « ton frère que voici était mort ». Mais le fils aîné n’aime pas son frère. Il le méprise comme il méprise son père. Il le méprise comme les pharisiens méprisaient les pécheurs notoires au lieu de leur prêcher la repentance. 1 Jean 3.14 nous dit :
« Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. Celui qui n'aime pas, demeure dans la mort. »
Est-ce que nous avons de l’amour pour le Père ? Un amour sincère. Est-ce que nous avons un amour pour les perdus ? Nous en manquons forcément, alors prions Dieu d’augmenter notre amour.
Le frère aîné est semblable à son jeune frère à ses débuts dans sa relation avec son Père, il ne l’aime pas et le méprise, puisqu’il méprise même ses demandes. « Il y a tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres » (v29). Ah bon il n’a jamais transgressé d’ordre ? Il est en train de lui désobéir à l’instant même, en refusant de rentrer dans la maison. Quelle ironie, quel culot !
Il se permet même de faire des reproches au père : « Jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis ». « Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c'est pour lui que tu as tué le veau gras » (v29-30). Vous voyez à quel point il est rebelle ! Pire encore, il refuse d’obéir, il endurcit son cœur et il se met en colère. Il désapprouve publiquement son père et finalement c’est lui qui humilie son père ! C’est lui le vrai fils perdu. Alors qu’il est resté proche de la maison, il est tout de même à l’extérieur, et il refuse de rentrer et de reconnaître ses torts. Le religieux aussi est tellement proche de Dieu parce qu’il a accès aux textes, à la Torah, à la Bible à la Parole de Dieu. Il est tout proche, et pourtant il est si loin. Il accomplit un travail pénible et il pense par conséquent mériter un salaire. Il fait son job et il pense que Dieu est satisfait. En fait il voyait son père comme un maître, et non comme un père aimant et compatissant. C’est sa vision de Dieu qui est mauvaise. C’est sa relation avec lui qui est mauvaise. Il n’est pas motivé par l’amour mais par la crainte d’un maître.
Je vous lis Matthieu 7.21-23 « Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là [il parle de la fin des temps et du jugement]: Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom? n'avons-nous pas chassé des démons par ton nom? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité. »
C’est terrible. Jésus parle de personnes qui ont agi au nom de Dieu et qui pourtant seront rejetées du paradis. Pourquoi ? Parce qu’ils pensaient que c’était leurs œuvres qui les justifiaient, ils pensaient qu’à la fin de temps ils pourraient venir se présenter devant Dieu et dire regarde ce que j’ai fait, je mérite la vie éternelle. Et Dieu leur répondra Non. Votre justice, vos œuvres ne peuvent pas vous sauver. Seule la grâce de Dieu, seul le sacrifice de Jésus peut vous sauver. Retirez-vous de moi, je vous livre à votre orgueil. Orgueil religieux, mais orgueil quand même !
Jésus parle de nous dans cette parabole. Le danger du conformisme moral nous guette aussi. Nous qui allons à l’église tous les dimanches, qui sommes engagés dans l’église à divers niveaux, qui prions souvent, qui lisons notre Bible presque chaque jour. C’est pas mal, on peut être fier de nous. Le danger qui nous guette, c’est de regarder et de contempler nos œuvres, j’ai été tellement gentil avec ma voisine, j’ai sacrifié le match de foot Troyes contre Lyon ce soir pour venir à l’église, Dieu doit être fier de moi ! Attention ! C’est un glissement de pensée, un glissement dans la relation avec Dieu qui est très dangereux. Regardez le contraste saisissant entre l’amour du père et sa joie, et puis la froideur et le caractère hautain du fils aîné.
Sommes-nous devenus hautains et fiers ? Est-ce que ça nous arrive par exemple de faire des reproches à Dieu ? Franchement tu n'aurais pas pu éviter cette guerre, tu n'aurais pas pu éviter que ce voleur ne dérobe mon ordinateur ? Tu n'aurais pas pu éviter que je passe par cette épreuve ? Il est vrai que Dieu peut tout, qu’il est souverain. Mais nous ne sommes pas en position de négocier avec Dieu. De tels reproches reflètent un manque de soumission, un manque de confiance, un manque d’amour.
Il n’y a pas de conclusion à la parabole mais nous allons quand même conclure. On ne sait pas ce que le fils aîné a fait, s’il a finalement fléchi devant le père, devant sa grâce et son amour.
Jésus invite les pharisiens à se joindre à la fête, à s’associer au plan de salut de Dieu. L’invitation est lancée aux pharisiens, elle est lancée pour nous aussi aujourd’hui. Il y a deux choix possibles : on se joint à la fête ou on reste dehors. Mais dehors, en dehors de la présence de Dieu (ce que la Bible appelle l’enfer) il y aura des pleurs et des grincements de dents. Je le dis avec gravité. Et bien sûr ce n’est pas la peur de l’enfer qui doit nous pousser vers Dieu, mais la réponse positive à son immense amour.
Il y a un choix à faire et il n’est jamais trop tard. Sans repentance pas de salut ! Si vous entendez sa voix, aujourd’hui, n’endurcissez pas votre cœur, répondez à son appel, à sa main tendue. Son cœur de Père est impatient que la relation soit restaurée avec vous.
La table est prête, la sono, les boules à facettes, tout est prêt pour fêter votre retour à la maison.
Notre Dieu est un Dieu de joie. Il se réjouit quand quelqu’un de mort spirituellement revient à la vie, il se réjouit quand quelqu’un de perdu est retrouvé. Il accueille les perdus avec joie. L’éternité est décrite, comme une joie éternelle, une félicité éternelle, un festin perpétuel en présence de Celui qui est la source de la vie et de la joie.