J’ai devant moi des gens sans doute très différents en matière de convictions religieuses. Et peut-être surtout en matière de convictions religieuses par rapport à ce qu’on va faire dans quelques minutes, à savoir : baptiser le petit Martin.
Il y en a qui se disent : « Quoi de plus normal ! C’est la tradition en France de faire baptiser son bébé. » D’autres se disent : « Quoi de plus injuste ! Comment peut-on imposer une religion à un tout-petit qui n’a rien demandé à personne ? » D’autres se disent : « Quoi de plus nécessaire ! C’est par le baptême qu’on est débarrassé du péché originel, et il faut accorder ça à Martin. » D’autres encore : « Quoi de plus contraire à la Bible ! On ne devrait baptiser que des gens qui sont assez âgés pour professer volontairement la foi en Jésus. » D’autres encore : « Quoi de plus mignon ! Le baptême, c’est la fête à bébé, et regardez-moi cette petite bouille adorable. » D’autres encore : « Quoi de plus barbant ! La religion, tout ça, je m’en tape ; je suis là juste pour faire plaisir à Nico et Hélène. »
Bref, vous m’avez compris. On n’a pas tous le même avis (oserais-je dire : les mêmes préjugés) par rapport à ce qui va se passer ici dans quelques minutes. Alors c’est un défi pour moi de vous en parler, quand il y a en face de moi des avis aussi contraires, et parfois très tranchés. En tout cas j’ai l’avantage d’avoir le micro, donc je vais en profiter ! Surtout, je vais en profiter pour ouvrir la Bible, puisque c’est ce qu’on fait chaque dimanche à l’Église Lyon Gerland pour apprendre à connaître Dieu et pour savoir ce que Dieu attend de nous.
Et aujourd’hui, c’est un passage un peu curieux qu’on va lire. C’est un passage qui raconte quelque chose qui s’est passé il y a à peu près 4000 ans dans la vie du patriarche Abraham. Et pourtant, c’est un passage qui nous parle aussi de notre relation à Dieu aujourd’hui, et qui a un rapport avec la question du baptême chrétien.
Et ce qu’on va voir dans ce passage, c’est que Dieu, non seulement veut établir une relation avec les gens comme vous et moi et Martin, mais qu’il veut aussi que cette relation, quand elle existe, soit marquée d’une cérémonie. Il veut donc établir une relation (ou « alliance »), et il veut marquer, ou entériner, cette relation au moyen d’une cérémonie, ou d’un rite tangible. Et ce sont là les deux points de mon message : c’est quoi cette relation que Dieu veut avoir avec les gens ? Et : c’est quoi cette cérémonie qui doit nous signifier cette relation ?
Alors je précise tout de suite que la cérémonie en question, dans le texte, ce n’est pas le baptême, mais la circoncision. Que cela ne vous perturbe pas ! J’y reviendrai dans un moment. Sachez en tout cas que depuis l’époque de ce texte, Jésus est passé par là, et les auteurs du Nouveau Testament nous expliquent que puisque Jésus est passé par là, on a maintenant une meilleure cérémonie que la circoncision pour marquer la relation que Dieu veut avoir avec les gens : c’est la cérémonie du baptême.
Et donc s’il y a une leçon qu’on pourra retenir de ce passage, c’est la suivante : le baptême est un truc important ; mais c’est un truc important parce qu’il pointe vers un truc encore plus important : la relation de la personne baptisée avec le Dieu unique et vivant.
Alors premièrement : quelle est cette relation que Dieu veut avoir avec les gens ? Eh bien pour le dire très simplement, Dieu se présente à nous avec un remède complet à un problème profond.
Alors pour bien comprendre ce qui se passe dans le texte, il faut comprendre le contexte. On est encore au tout début de la Bible, et si on avait tout lu depuis le début, on saurait que Dieu a créé le monde et les humains, mais que les humains ont fait un bras d’honneur à Dieu et qu’ils ont cherché à vivre sans lui. Le résultat, c’est que ce monde magnifique que Dieu avait créé à l’origine s’est retrouvé gâché, abîmé, corrompu. Les humains sont devenus orgueilleux, égoïstes, cruels les uns avec les autres, et ils se sont retrouvés en proie à la solitude, à la peur, à la culpabilité, à la honte, à la maladie, à la souffrance et à la mort.
Et ça, c’est l’histoire de notre monde. Un monde atteint de guerre, de violence, d’injustice, de conflits sociaux, d’exploitation des vulnérables, de pollution, etc. Mais c’est aussi l’histoire de notre vie (de la mienne et de la vôtre) : trahisons, rejet, mensonges, précarité, échecs, violence physique, abus sexuels, addictions, solitude, dépression, désespoir, accidents, handicap, cancer, deuil… Nous sommes atteints d’un mal profond, et tout s’explique dans les premières pages de la Bible. Et c’est dans le contexte de ce monde gâché et de cette humanité abîmée, que Dieu se présente à Abram dans notre texte.
Et pourquoi Dieu se présente à Abram ? Pour proposer, à travers lui, son secours au monde. Il lui dit : « Fais-moi confiance, suis-moi, et à partir de toi, je vais recréer ce monde qui est tout cassé. » C’est un peu comme si vous étiez à la tête d’une entreprise qui tourne vraiment mal, qui est déchirée par des problèmes internes, qui est en train de chuter économiquement, et qu’un jour un généreux bienfaiteur se présente à votre porte et vous propose de racheter et de redresser votre boîte qui est en train de couler. Ses moyens sont illimités, c’est un expert en économie et en management, et il vous dit : « Allez, fais-moi confiance, on va remettre ce projet sur les rails ! »
Et c’est un peu ce que dit Dieu à Abram dans ce texte : « Fais-moi confiance, on va remettre ce projet sur les rails ! Je vais faire de toi le père d’une foule de nations. À partir de toi, je vais fonder une nouvelle société qui sera en relation avec moi sur la terre. » Dieu ne propose pas à Abra(ha)m un petit pansement à mettre sur les blessures du monde ; il lui propose un remède complet. Il veut restaurer tout ce qui a été abîmé : la relation des hommes à la terre (v. 8), la relation des hommes les uns avec les autres (v. 6), et la relation des hommes avec Dieu lui-même (v. 7).
Pour le dire très simplement, ce que Dieu présente à Abraham, c’est le paradis : un peuple nombreux et uni, dans un territoire béni, en relation perpétuelle avec Dieu ! Que demander de plus ?
Donc voilà ce que Dieu propose à Abraham. Le paradis. L’apôtre Paul appelle ça « l’héritage du monde » (Rm 4.13). Dieu veut réparer le monde et le donner en héritage à Abraham et à sa descendance, c’est-à-dire à cette nouvelle société. C’est énorme comme projet ! C’est vraiment un remède complet à un problème profond.
Voilà donc la proposition de Dieu ; mais Dieu donne une forme particulière à cette proposition, en l’appelant une « alliance » (v. 2, 4, 7, puis 9, 10, 11, 13, 14…). Dans le Proche-Orient ancien, une alliance, c’était un genre de traité politique qui pouvait être conclu entre une puissance supérieure et une puissance inférieure, et qui visait la protection de la puissance inférieure en échange de sa loyauté, et souvent d’un tribut (impôt).
Imaginez la Suisse qui propose sa protection à la Corse, par exemple ! « Nous la Suisse on établit une alliance avec vous la Corse : on va vous délivrer de l’oppression des Français et on va vous faire rayonner dans le monde. En échange, les Suisses ont droit à des vacances gratuites chez vous quand ils le veulent ! »
Et c’est un peu ce que Dieu fait dans le texte, mais vous allez voir qu’il y a une différence majeure. Dieu dit à Abraham : « Moi, Dieu tout-puissant (v. 1), j’établis mon alliance avec toi Abraham et ta descendance : je vais faire tout ce qu’il faut pour vous délivrer de ce monde déchu, et pour vous réconcilier avec moi-même, et pour vous faire hériter du paradis. En échange ? Ben rien, sinon… votre confiance. Croyez-moi. Croyez ma parole. N’essayez pas de vous sauver ou de vous réparer vous-mêmes, et ne vous confiez pas à d’autres méthodes ou à d’autres dieux ; confiez-vous en moi de tout votre cœur. »
Vous me suivez jusqu’ici ? Dieu propose, à travers Abraham, son secours au monde. Et à partir de là, l’histoire de la Bible, c’est l’histoire de Dieu, le généreux bienfaiteur, qui œuvre inlassablement pour redresser l’entreprise. Et pour redresser l’entreprise, il faut un nouveau gérant. Pas un être humain comme les autres. Pas quelqu’un de faillible, qui pourrait se laisser tenter par la triche ou par la corruption ou par le détournement d’argent. Quelqu’un d’ultra-compétent et de parfaitement fiable. Et dans la Bible, c’est le rôle du messie.
Et donc pour accomplir ce que Dieu présente à Abraham, Dieu promet d’envoyer ce messie, et il envoie ce messie en la personne de Jésus-Christ. Jésus vient pour être le chef de cette nouvelle société (que Jésus va appeler l’Église) ; et c’est un gérant tellement dévoué au projet de Dieu qu’il va régler lui-même les dettes de l’entreprise au prix de sa vie. Jésus est mort sur la croix en effet, pour payer le prix suprême de ce remède que Dieu veut offrir au monde, et que Dieu annonce à Abraham dans notre texte. Le Christ est mort pour détourner sur lui-même toutes les conséquences de notre bras d’honneur à Dieu, pour que l’ardoise soit effacée, et pour qu’on puisse prendre un nouveau départ avec Dieu, sous la seule condition… de notre foi !
Alors toute cette explication de texte peut vous sembler un peu compliquée. Mais ce premier point est le suivant : Dieu se présente à nous avec un remède complet à un problème profond. Ce remède se trouve auprès de Jésus, et nous pouvons le recevoir par la foi. En nous confiant en Dieu de tout notre cœur. C’est hyper important, parce que c’est vrai !
Et cette invitation qui nous est adressée ce matin, c’est la continuité directe de ce que Dieu a présenté à Abraham il y a à peu près 4000 ans. Vous aussi, aujourd’hui, vous pouvez vous confier en Dieu, et recevoir son pardon, sa guérison intérieure, une ardoise effacée, un nouveau départ, une relation personnelle, vivante, constante avec le Dieu tout-puissant qui veut vous garder et vous faire du bien, et puis une espérance indéfectible : celle de la vie éternelle avec lui et avec tous les autres croyants au paradis. Voilà quelle est la relation que Dieu veut avoir avec des gens comme vous, comme moi, et même comme le petit Martin.
Maintenant, deuxième point, c’est quoi cette histoire de cérémonie qui est censée nous signifier cette relation ? Eh bien tout simplement : Dieu ajoute un signe à ses promesses, pour nous inciter à le prendre vraiment au sérieux.
Dans le texte, Dieu institue le rite de la circoncision comme « signe d’alliance » (v. 11), c’est-à-dire comme signe qui rappelle cette relation que Dieu veut avoir avec Abraham et sa descendance, et qui rappelle tout ce que Dieu présente à Abraham et à sa descendance, c’est-à-dire tous les bienfaits qui découlent de cette relation et qu’ils peuvent recevoir par le moyen de la foi (un peu comme un logo qui rappelle les valeurs et les services de l’entreprise).
Le reste de la Bible nous apprend que la circoncision était le signe du pardon de Dieu (Rm 4.11), le signe de la vie nouvelle (Col 2.11-12), le signe du cœur renouvelé (Dt 30.6), le signe de l’appartenance à Dieu (Gn 17.7-11), bref, un signe tangible destiné à rappeler ce remède complet que Dieu a présenté à Abraham et qu’on pouvait recevoir par la foi. Ce signe avait en quelque sorte la fonction d’un cachet ou d’un tampon. Dieu a fait des promesses à des gens, et il veut que les gens soient assurés de la fiabilité de ses promesses, donc il appose son cachet divin (son sceau, sa signature, son logo) en bas de la page.
Rappelez-vous l’histoire de Noé. Après le déluge, Dieu lui dit : « Je ne vais plus jamais détruire la terre par un déluge, et voici le signe de l’alliance : l’arc-en-ciel. L’arc-en-ciel vous rappellera la fiabilité de ma promesse » (cf. Gn 9.8-17).
Et maintenant avec Abraham : « Je vais réparer le monde et te le donner en héritage à toi et à ta descendance, et voici le signe de l’alliance : la circoncision, qui vous rappellera la fiabilité de ma promesse. » Et donc cette cérémonie parle surtout de l’engagement de Dieu envers cette nouvelle société que Dieu est en train de constituer. Tous les hommes qui entraient dans cette nouvelle société devaient porter ce signe pour leur souligner la fiabilité de la promesse de Dieu qui s’est engagé à les sauver s’ils lui font confiance.
Et en fait c’est très frappant, parce que ce qui distingue la circoncision dans ce texte de la circoncision qui pouvait se pratiquer dans d’autres peuples de l’Antiquité, c’est peut-être justement le fait que de jeunes enfants devaient la recevoir (v. 12). Alors que dans d’autres peuples, la circoncision était plutôt perçue comme un rite de passage de l’enfance à l’âge de la maturité, et donc elle se pratiquait généralement plus tard. Or ici, la circoncision est vraiment perçue non pas comme l’engagement des gens envers Dieu, mais d’abord comme l’engagement de Dieu envers les gens. Dieu voulait vraiment que les gens prennent ça au sérieux, parce qu’il voulait vraiment qu’on prenne ses promesses au sérieux (c’est pourquoi quelqu’un qui n’était pas circoncis devait être retranché du peuple, il aura commis une désobéissance envers Dieu, v. 14).
Mais pourquoi je veux que vous compreniez bien le rôle de la circoncision dans ce passage ? C’est parce que Jésus, le Christ, a institué un nouveau « signe de l’alliance ». Quelque chose d’autre que la circoncision pour marquer l’engagement de Dieu envers tous ceux qui sont dans son Église. Une autre cérémonie, qui n’est plus sanglante, parce que le sang de Jésus a été versé une fois pour toutes sur la croix, et qui n’est pas réservée aux Israélites, parce que Dieu invite toutes les nations de la terre à se joindre à son Église. Jésus a dit à ses disciples : « Allez, faites des disciples de toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (Mt 28.19).
Le baptême, dans le Nouveau Testament, occupe en fait la même fonction que la circoncision dans ce passage et dans le reste de l’Ancien Testament : c’est le signe du pardon de Dieu (Ac 22.16), le signe de la vie nouvelle (Rm 6.3-4), le signe du cœur renouvelé (Col 2.11-12), le signe de l’appartenance à Dieu (Ga 3.26-29), bref, le signe tangible aujourd’hui, de tous les bienfaits que Dieu destine à son Église, et qu’on reçoit par le moyen de la foi. C’est la signature de Dieu qui nous atteste solennellement la fiabilité de ses promesses ; comme le coup de tampon divin au bas du contrat, où il est dit à chaque membre de l’Église chrétienne : « Voici le salut que Dieu te présente, ce remède complet à un problème profond, et si tu crois, Dieu s’est engagé à te le donner. »
Vous voyez ? Dieu ajoute un signe à ses promesses, pour nous inciter à le prendre vraiment au sérieux.
Tout ça pour dire quoi ? Tout ça pour dire que le baptême est un truc important ; mais c’est un truc important parce qu’il pointe vers un truc encore plus important : la relation de la personne baptisée avec le Dieu unique et vivant.
Et ça, ça veut dire quelque chose pour le petit Martin, déjà. Il va recevoir le baptême, parce qu’il appartient à un foyer qui est engagé dans la foi, et à ce titre, il appartient à l’Église. Comme beaucoup d’adultes, et d’enfants, et de bébés, Martin fait partie des gens sur terre à qui Dieu a confié ses promesses. Il fait partie de la « foule de nations » issues d’Abraham, et il est en alliance avec Dieu. Il est « enfant de la promesse » (Ga 4.28).
C’est vrai qu’on ne lui a pas demandé son avis. Mais on ne vous a pas non plus demandé votre avis avant de vous assigner une nationalité à votre naissance : vous êtes né français, ou britannique, ou suisse, ou brésilien ; et il y a des privilèges et des devoirs qui sont associés à votre nationalité. De la même façon, Martin est né dans l’Église chrétienne, et il y a des privilèges et des devoirs qui sont associés à cette relation d’alliance avec Dieu. Martin, comme n’importe qui d’autre qui fait partie de l’Église chrétienne, est visé par le contrat d’alliance de Dieu au bas duquel se trouve la signature de Dieu. Et cette signature, c’est son baptême. Ce baptême ne le dispense pas de croire, bien au contraire ; il le somme de croire !
C’est pourquoi toute son enfance, il va s’entendre dire par ses parents et par son parrain et sa marraine et par ses frères et sœurs de l’Église : « Martin, Dieu se présente à toi avec un remède complet à un problème profond ; crois en lui ! Fais-lui confiance ! C’est ta part dans cette alliance. »
Mais tout ça, ça veut aussi dire quelque chose pour nous tous. Le fait est qu’il y a beaucoup de gens en France qui ont été baptisés mais qui n’en n’ont rien à cirer de la signification de leur baptême. Sans doute beaucoup de ces gens n’auraient-ils pas dû être baptisés, parce que leur famille n’était pas vraiment engagée dans la foi. N’empêche qu’ils ont été baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Peut-être que c’est le cas de certains d’entre vous ici. Vous avez été baptisé, mais vous ne priez pas, vous n’allez jamais à l’église, et vous lisez encore moins la Bible. Aujourd’hui en tout cas, vous aurez été à l’église, vous aurez entendu prier, et on vous aura lu un passage de la Bible !
Et ce passage vous dit : « Hé, ce baptême que tu as reçu, c’est le signe de l’alliance ! C’est un panneau indicateur qui pointe vers le salut que tu peux recevoir par la foi. L’eau que tu as reçue, et que Martin va recevoir, rappelle la purification de nos fautes et la vie nouvelle que Dieu nous présente en Jésus le Christ. C’est la signature de Dieu en bas de ses promesses, et ces promesses, tu ne les as peut-être pas entendues en grandissant, mais tu les as entendues au moins aujourd’hui ! »
Qu’est-ce que vous allez faire maintenant ? Ignorer le panneau, passer votre chemin, ne pas croire ce qui est écrit ? Ou bien vous tourner enfin vers votre Dieu dans la foi, et entrer dans cette vie nouvelle en communion avec lui et avec tous les autres croyants ?
Votre baptême, mon baptême, le baptême de Martin, c’est un truc important parce que ça pointe vers un truc encore plus important : vers notre relation avec le Dieu unique et vivant. Et ça, vous en conviendrez, c’est bien un truc à prendre au sérieux.