Aujourd’hui, on va parler de votre rapport aux responsables de l’église. À partir du moment où vous prenez part à la vie d’une église (et c’est votre cas à tous aujourd’hui), vous pouvez voir qu’il y a des gens qui se présentent devant les autres et qui prennent la parole, comme l’a fait Colin, et comme je suis en train de le faire maintenant. Un autre dimanche, ça pourrait être Jonah ou Denis, Kalhou ou Gilles, ou quelqu’un d’autre encore.
Ces personnes ont souvent pour fonction de conduire le reste de l’assemblée dans un temps de louange ou de prière, et parfois dans un temps d’enseignement. Quel est votre rapport à ces gens-là ? Comment est-ce que vous percevez ce qu’ils font, et le rôle qu’ils ont (ou qu’ils pourraient avoir) dans votre vie ?
En plus de ces personnes qui sont physiquement présentes et visibles dans la vie de l’Église Lyon Gerland, il y a d’autres « responsables » dans un sens plus large qui peuvent influencer votre vie chrétienne : je veux dire par là des auteurs de livres ou d’articles, des bloggeurs, des théologiens, des prédicateurs que vous pouvez écouter sur internet, ou même des chanteurs chrétiens.
Alors qu’il s’agisse de personnes physiquement présentes dans votre vie, ou de personnalités plus éloignées, comment est-ce que vous percevez, et comment est-ce que vous accueillez tous ces influenceurs chrétiens ? Vous avez un préféré, par exemple ?
« Moi je suis un inconditionnel de Tim Keller—qu’est-ce qu’il prêche bien ce mec ! Toujours le mot juste, et une perspicacité culturelle incroyable. » « Tim Keller ? Tu rigoles, il est dangereux ce type. Tu as vu comme il ouvre la porte à l’évolutionnisme et à l’évangile social ? Non, moi, mon maître à penser, c’est Jonah Haddad. Entre son look, ses blagues, son accent, et sa théologie, il est trop cool ! »
Et vous, quels sont vos maîtres à penser ? Jean Calvin, Pierre Courthial, Saint Augustin, Henri Blocher, Donald Cobb ? Et à l’inverse, quelles sont vos têtes-de-turc, les influenceurs que vous ne supportez pas et que vous adorez critiquer ? Cyrus Scofield, Thomas d’Aquin, Wayne Grudem, le pape François, Alexandre Sarran ?
Soyons honnêtes : on a cette tendance, en fait, à porter certains noms en étendard, et à en piétiner d’autres. Même si ça ne se voit pas à ce point, on a quand même nos petites préférences : « Qui c’est qui prêche cette semaine ? Zut, c’est un tel. Je préfère tellement quand c’est l’autre ! »
Et le texte qu’on va lire dans un instant est là pour nous dire quel genre de rapport on devrait avoir, en fait, aux responsables de l’église, et plus largement, à tous les « influenceurs » chrétiens qu’on pourrait rencontrer. Et l’idée, c’est la suivante : c’est que notre rapport à ces gens doit être conditionné par notre rapport à Jésus-Christ. En fait, si on a une bonne relation avec Jésus, c’est ça qui va nous permettre de percevoir correctement tous ces influenceurs chrétiens, à commencer par les responsables de notre propre église. Autrement dit, la place de Jésus dans ta vie va déterminer la place d’Alex dans ta vie—et celle de Denis, de Jonah, de Calvin, de Tim Keller et des autres.
Ça peut sembler un peu facile et vague à la fois, comme affirmation. Alors regardons plus en détail ce que dit le texte. Et ce passage nous parle de notre rapport aux responsables de l’église, sous la forme de trois avertissements. Premièrement : attention à ta manière de réfléchir.
Dans un premier temps (3.18-20), l’apôtre Paul rappelle un principe qu’il a déjà beaucoup développé depuis le début de sa lettre : c’est que la sagesse naturelle de l’homme n’est pas fiable selon Dieu. On a déjà vu que dans l’église de Corinthe, les croyants aimaient bien se revendiquer de tel ou tel leader (cf. 1.12 ; 3.4), et ça faisait partie d’une espèce de concours du plus intelligent et du plus spirituel. Et Paul veut corriger ce mauvais rapport aux responsables de l’église—il veut rétablir de la cohésion. Et pour cela, Paul estime qu’il est important, déjà, que les Corinthiens intègrent bien cette réalité : c’est qu’ils doivent se méfier de leur intelligence naturelle. Il faut qu’ils soient convaincus que leur raison propre, leur capacité de réfléchir, est détraquée. Elle est dysfonctionnelle.
C’est difficile pour nous d’accepter cette idée, que notre intelligence est naturellement détraquée. Parce que nos capacités intellectuelles sont plutôt impressionnantes ! On a l’impression d’être des gens sophistiqués, avec une capacité de réflexion ultra-puissante.
Mais en fait, notre raison naturelle ressemble à un programme de pilotage automatique défectueux, celui du Boeing 737 Max par exemple, ce modèle d’avion qui s’est écrasé deux fois ces derniers mois faisant en tout 346 morts. La faute à qui ? Au système de pilotage automatique qui forçait l’avion à piquer du nez pour corriger une mauvaise lecture de la trajectoire de l’avion. Pour éviter le crash, il fallait faire une manœuvre compliquée pour désactiver le système et reprendre le contrôle de l’appareil. Une manœuvre si compliquée que peu de pilotes la connaissaient, malheureusement. La veille du premier crash (octobre 2018), il paraît que le problème s’était manifesté sur un autre vol, et que par chance, un pilote qui ne travaillait pas ce jour-là se trouvait dans le cockpit et connaissait la manœuvre. Les pilotes de l’avion lui ont fait confiance et l’ont laissé prendre les commandes. Et le crash a été évité.
Et notre intelligence, en tant qu’êtres humains, ressemble un peu à ce système de pilotage automatique défectueux. On est persuadé que notre lecture des données est bonne, et qu’on interprète bien toutes ces informations qui nous sont transmises par nos capteurs. Et on est peut-être en train de piquer du nez vers une montagne, tout en se disant : « Jusqu’ici, tout va bien ! ».
Alors qu’en fait, on ferait peut-être mieux de douter de nous-mêmes, comme nous y invite… Tim Keller, par exemple, dans son livre « La raison est pour Dieu », où il réhabilite une forme bienfaisante de scepticisme—un scepticisme concernant nous-mêmes ! Peut-être que nous ne sommes pas capables par nous-mêmes de discerner ce qui est vrai et bon pour nous. Peut-être que nous ferions mieux de laisser les commandes de l’appareil à quelqu’un qui s’y connaît, à notre Dieu créateur qui est transcendant et qui s’est fait connaître d’une manière fiable à travers les saintes Écritures.
L’apôtre Paul rappelle donc ici ce principe fondamental dont nous devons être convaincus, c’est que notre raison naturelle n’est pas fiable. Nous sommes des êtres déchus, et donc défectueux dans toutes les dimensions de notre être. Nous devons nous méfier de nous-mêmes. Attention à ta manière de réfléchir !
C’est tentant de passer le monde au filtre de notre intelligence naturelle ! Mais comme le dit Jean Calvin qui ne mâche pas ses mots : « C’est un beau passage pour humilier la persuasion orgueilleuse de la chair, vu que Dieu prononce du haut de son trône, que tout ce que l’esprit de l’homme conçoit et pense, n’est que pure vanité. »
Si c’est vrai, alors on doit chercher la véritable intelligence à l’extérieur de nous-mêmes, et par les moyens que Dieu a mis notre disposition. En l’occurrence, sa révélation spéciale consignée dans la Bible, que nous devons aborder en sollicitant l’aide du Saint-Esprit dans la prière, comme j’en parlais il y a quelques semaines. C’est un message surnaturel qui se reçoit surnaturellement. Et quand on le reçoit surnaturellement, on le reçoit sans réserve. Et ça, c’est la posture fondamentale et salutaire qu’on doit avoir pour toute la vie.
Et c’est cette posture aussi qui va nous mettre dans les bonnes conditions pour ensuite avoir le bon rapport aux responsables de l’église et aux autres « influenceurs » chrétiens, comme on le voit dans la suite du texte.
Donc premièrement, attention à ta manière de réfléchir. Deuxièmement, attention à ta manière de te positionner.
Vous avez vu dans le texte que Paul fait un lien entre ce principe concernant notre intelligence défectueuse, et ce qu’il dit juste après : « Que personne donc ne mette sa gloire dans les hommes » (3.21). Puisque notre intelligence humaine est défectueuse, ne nous revendiquons pas d’une intelligence humaine, même si c’est l’intelligence d’un autre homme que nous ! Et donc Paul veut qu’on fasse attention à la façon dont on se positionne. Il ne veut pas qu’on se donne un autre maître que Christ lui-même.
Ça ressemble un peu à un cliché, mais Paul dit tout simplement : « Arrêtez de vous voir comme des Pauliniens, des Apollosiens, des Pétriniens, des Calvinistes, des Augustiniens, des Vantilliens… vous êtes avant tout et fondamentalement… des chrétiens ! »
Pourquoi c’est si important pour Paul ? Parce qu’il estime sans exagérer que la relation d’un croyant à Jésus définit et relativise tout le reste de sa vie.
Si on n’a pas de relation à Jésus, la Bible dit qu’on est comme des brebis sans berger. On est perdu. On ne sait pas où aller. On vivote, on est en proie à toutes sortes de dangers et de souffrances, on se donne une raison d’être mais sans jamais trouver la satisfaction. L’explication de tout ça, c’est qu’on est séparé de Dieu par notre propre faute, et qu’on est incapable de rétablir la relation. Mais la Bible dit que Jésus est venu de la part de Dieu pour réparer ce qui était brisé. Il est venu s’offrir lui-même, sur la croix, pour régler ce qui devait être réglé pour qu’on puisse être pardonné de nos fautes et pour qu’on puisse connaître Dieu de nouveau.
Et ceux qui font confiance à Jésus, donc, sont greffés à lui, de sorte que Dieu ne les considère plus comme des ennemis, mais comme ses enfants bien-aimés. On n’est plus des brebis errantes, mais on entre de nouveau, par la porte, dans la bergerie de Dieu. Et ce qui est dingue, c’est que puisqu’on est considéré par Dieu comme ses enfants bien-aimés, on devient donc les héritiers de Dieu !
Le théologien Donald Cobb en parle dans un article de la Revue Réformée où il parle de l’héritage du monde qui, d’après la Bible, a été promis par Dieu aux croyants à travers la descendance d’Abraham : « C’est le statut du Christ, le véritable descendant d’Abraham, qui nous permet d’accéder au statut de fils et d’héritiers. […] Le plein héritage réservé à Abraham […] revient, par conséquent, à nous qui appartenons au Messie. » (La Revue Réformée, n° 233)
Et c’est ça qui est super important pour Paul dans ce passage. Si on est vraiment héritiers de Dieu, alors tout est à nous ! Et si tout est à nous, c’est ridicule de se chamailler pour savoir si mon théologien préféré vaut mieux que ton théologien préféré.
Imaginez que vous soyez un des enfants du roi de France. Et puisque vous aimez les montagnes, vous décidez de vous faire construire un château dans les Alpes. Mais votre frère, lui, il préfère la mer. Alors il décide de se faire construire un château au bord de la Méditerranée. Et un jour vous êtes tous les deux assis à la table de votre père, dans le grand palais impérial, et vous commencez à vous disputer avec votre frère pour savoir si les Alpes ça vaut mieux que la Méditerranée ou l’inverse… Stupide, non ? Puisque les Alpes, la Côte d’Azur, tout est à vous !
C’est ridicule, mais ça ressemble un peu à ce qui se passe chez moi : « Le rap c’est trop bien, le rock c’est nul. – Tu rigoles ! Le rap c’est trop nul ; le rock, ça s’est bien ! – Attendez, attendez, vous êtes les enfants d’un musicologue ; tout est à vous : le rap, le rock, le classique, le jazz, le métal, toute musique de qualité est à vous, parce que vous êtes mes enfants, et vous pouvez emprunter mes CDs, et vous pouvez arrêter de vous chamailler ».
Et Paul dit la même chose ici : « Arrêtez de vous chamailler en mettant votre gloire dans des choses qui vous ont été données ; mettez plutôt votre gloire en Christ qui vous a donné ces choses. »
Et Paul en tire la conclusion suivante : c’est que les chrétiens doivent considérer les responsables de l’église non pas comme des maîtres (auxquels ils pourraient se rallier avec fierté), mais « comme des serviteurs de Christ et des administrateurs des mystères de Dieu » (4.1). Des « serviteurs », c’est-à-dire des subordonnés, des gens qui reçoivent des ordres ; et des « administrateurs », c’est-à-dire des gestionnaires, des intendants. Bref, les responsables de l’église sont aux ordres du Christ pour le bien des croyants. Les responsables de l’église font partie de tout ce que Dieu nous donne en Christ pour notre joie.
Ce ne sont pas les croyants qui ont été donnés par Christ à des responsables ; ce sont les responsables qui ont été donnés par Christ aux croyants. Et la différence est importante.
Ça veut dire qu’on peut avoir un rapport décomplexé à n’importe quel responsable ou influenceur chrétien, tant que notre identité est fermement établie en Christ. On va pouvoir éviter à la fois le culte de la personnalité qui peut engendrer énormément de difficultés dans la vie d’une église et dans la vie chrétienne en général, et en même temps on va pouvoir éviter de rabaisser ceux qui ne sont pas comme nous : « Moi je suis quand même supérieur aux autres chrétiens parce que je suis fidèle à la théologie de Calvin ». Or, tu n’appartiens pas à Calvin, mais à Christ. Attention à ta manière de te positionner.
Comme le dit Pierre Courthial dans son livre « Fondements pour l’avenir » : « Nous n’avons pas à être ‘augustinistes’ ou ‘calvinistes’ : il est arrivé à Augustin et à Calvin de se tromper. »
Mais attention, l’apôtre Paul ne dit pas non plus que puisque tout est à nous, on peut choisir « à la carte » ce qui nous convient, ni qu’on peut tout accepter les yeux fermés, comme si tout était équivalent, tant qu’il y a l’étiquette « chrétien » dessus. Dans la dernière partie de notre passage, il dit qu’il est important que les « administrateurs » soient fidèles (4.2). On doit donc exercer un certain discernement. Et en même temps : attention à ta manière de juger.
Tout ce que Paul veut dire dans ces derniers versets (4.2-5), c’est qu’on doit examiner les influenceurs chrétiens, et qu’on doit évaluer leur fidélité à Dieu. Mais cette évaluation doit se faire sur le plan de ce qui est visible et non de ce qui est invisible. Le problème des Corinthiens, semble-t-il, c’est qu’ils avaient tendance à juger des motivations des gens, notamment de l’apôtre Paul. Mais Paul leur rappelle qu’ils ne sont pas habilités pour ça. C’est Dieu qui mettra en lumière « ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs » (4.5). Ce dont ils devraient pouvoir juger, c’est la fidélité de l’enseignement de Paul. Pour ce qui est de ses motivations, Paul s’en remet au Seigneur sachant qu’il n’a rien sur la conscience (v. 4).
Imaginez un arbitre de foot qui prendrait ses décisions en les basant surtout sur les motivations cachées des joueurs. « Carton rouge ! Vous n’avez pas touché le ballon de la main, mais vous n’en pensiez pas moins ! » Ou bien : « Pénalty ! Je sais bien que vous étiez à l’autre bout du terrain, mais je suis sûr que si vous aviez été dans la surface de réparation, vous lui auriez mis un coup de pied dans le tibia ! » Absurde. On veut qu’un arbitre prenne des décisions impartiales, fondées sur des critères objectifs, observables.
Et de la même façon, Paul veut qu’on fasse attention à comment on juge les « serviteurs » et les « administrateurs » que Dieu nous donne pour notre bien.
« Je ne sais pas pourquoi, mais celui-là, je ne le sens pas… Il ne dit rien de mal en soi, mais, comment dire, je n’aime pas sa tête. Il est trop jeune, trop vieux, trop barbu, trop français, pas assez français, il m’a l’air arrogant, macho, insensible, trop intellectuel, ou pas assez intellectuel, etc. Bref, il ne me plaît pas. Je vais changer d’église. » Et pourtant, le Jour venu, il va peut-être recevoir la louange de la part de Dieu parce qu’il a prêché Christ fidèlement, jusqu’au bout sans se lasser, en étant solidement ancré dans les Écritures.
« Ah lui, sinon, il est trop cool. Il parle trop bien, il est beau gosse, dynamique, super gentil, il a écrit plein de bouquins, il est respecté dans le monde entier, un super pasteur-prédicateur ! D’ailleurs j’ai son T-shirt : Alex forever. Je suis son groupie et je gobe tout ce qu’il dit ». Et pourtant, le jour venu, il sera peut-être sauvé « comme au travers du feu » parce qu’il a construit sur le fondement avec du foin et du chaume, il a satisfait l’intelligence naturelle des gens, en s’écartant des Écritures (cf. 3.12-15).
Attention à ta manière de juger. Discerner ce qui est fidèle à la Bible, oui. Juger sur un autre plan, non.
Dans une lettre écrite au tout début du 5ème siècle, Saint Augustin dit ceci : « Pour ce que je lis dans les autres écrivains [plutôt que dans les saintes Écritures], quelle que soit l’éminence de leur sainteté et de leur science, je ne le crois pas vrai par la seule raison qu’ils l’ont pensé, mais parce qu’ils ont pu me persuader qu’ils ne s’écartaient pas de la vérité. » (Lettre 82.1.3)
Comment exercer ce genre de discernement ? En se référant non pas à notre intelligence propre qui est défectueuse, mais en se référant à la Bible qui est la norme suprême, comme on le disait il y a quelques semaines : c’est la Bible qui permet à « l’homme spirituel » (c’est-à-dire au vrai croyant) de « juger de tout » (cf. 2.15).
Comme l’a dit aussi le prédicateur Jonah Haddad dans un message sur les derniers versets du livre de l’Ecclésiaste : « [Ce n’est pas] que la richesse de la littérature humaine est une mauvaise chose. [Ce n’est pas] que les commentaires et les œuvres de théologie, de philosophie et d’apologétique sont une perte de temps. [Ou les thèses de doctorat ou les recueils de poésie. C’est juste que] les meilleures révélations des hommes ne remplacent pas la révélation de Dieu. »
Pour conclure. Quel est votre rapport aux responsables de l’église ? Vous m’entendez parler aujourd’hui, vous entendrez peut-être quelqu’un d’autre la semaine prochaine, et quelqu’un d’autre la semaine d’après. Sans oublier tous les livres, les articles, les CDs, les blogs, et les podcasts auxquels vous avez aussi accès en permanence. Quel est votre rapport à tous ces gens ?
Est-ce que vous les passez au filtre de votre intelligence propre, qui est pourtant défectueuse, comme la mienne ? Est-ce que vous vous ralliez sans réserve à l’un ou l’autre d’entre eux, faisant de lui votre maître au lieu de Christ ? Est-ce que vous élevez l’un sur un piédestal, et piétinez l’autre, sur la base de critères subjectifs, alors que notre discernement doit s’exercer sur la base des Écritures saintes, qui est la seule norme infaillible pour notre vie ?
Ce texte nous explique que si nous sommes à Christ, alors nous sommes héritiers du monde, et tout est à nous, « soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir », et à plus forte raison soit Tim Keller, soit Jean Calvin, soit Donald Cobb, soit Pierre Courthial, soit Saint Augustin, soit Jonah Haddad, soit Alex, soit Denis, soit Colin, Kalhou, Gilles et les autres !
Notre rapport à tous ces gens est en fait conditionné par notre rapport à Jésus-Christ. Si nous sommes à lui—et même en lui—eh bien il nous a donné des serviteurs et des administrateurs pour notre bien, et on doit les « regarder » (4.1) comme tels, en demandant qu’ils soient fidèles à la parole de leur maître qui est aussi le nôtre. Et c’est pour ça qu’on peut dire que la place de Jésus dans ta vie va déterminer la place de ton pasteur dans ta vie—et celle de tous les autres responsables chrétiens que tu vas rencontrer.
Assurons-nous donc d’être attachés à Christ avant tout autre chose, qu’il soit lui-même notre étendard, et que sa Parole soit notre subsistance !