Laver son linge sale en famille

Par Alexandre Sarranle 9 juin 2019

Il y a de plus en plus de gens qui se joignent à notre église, et le truc, c’est que plus il y a de gens, plus le risque est grand qu’il y ait des problèmes entre nous. Qu’est-ce qu’on va faire le jour où on aura des problèmes ? Ou peut-être qu’il y a déjà des problèmes et que je ne suis pas au courant. En tout cas, comment on doit faire pour régler les problèmes dans l’église ?

Imaginez. Gilles m’a prêté sa voiture et je l’ai abîmée. Moi je pense que ce n’est pas très grave : la voiture était déjà vieille, donc une aile froissée, ça ne fait rien. Mais lui, au fond, pense que je devrais le dédommager. Et ça devient tendu entre nous. Ou bien Jonah, dans une prédication, fait une plaisanterie sur les Américains, et Suzanne est profondément vexée. Elle trouve que la plaisanterie était raciste et déplacée. Mais Jonah n’y voit rien de mal et il récidive la fois d’après. Et ça devient tendu entre eux. Ou bien le conseil d’administration charge Denis d’accomplir une tâche particulière. Un mois plus tard, Denis ne l’a manifestement pas fait, ce qui exaspère Soohyun, qui commence à se demander si Denis aime vraiment l’église. Alors que Denis s’exaspère contre Soohyun qui ne se rend pas compte de tout le travail qu’il a à faire. Et ça devient tendu entre eux.

Vous pouvez imaginer ce genre de situation. Peut-être que quelque chose de similaire s’est déjà produit entre vous et quelqu’un de l’église. Peut-être que vous êtes en plein dedans ! Alors comment est-ce qu’on doit faire pour régler ce genre de problème ? Eh bien ça tombe bien, parce qu’on est en train d’étudier une lettre que l’apôtre Paul a adressée à une église de son époque, où il y avait beaucoup de « discordes » (cf. 1.11), et il va notamment leur donner des pistes pour savoir quoi faire et quoi ne pas faire pour gérer ces problèmes.

Le principe de base, c’est le suivant : aux problèmes dans l’église, il faut un remède de l’église. C’est-à-dire que d’après l’apôtre Paul, il y a une manière spécifiquement chrétienne de régler les problèmes qui peuvent exister entre chrétiens. Ou pour le dire encore plus simplement : il faut « laver son linge sale en famille » ! Vous voulez savoir comment ? Eh bien lisons déjà le texte.

Un « procès » ça peut être bien (v. 1-3)

La première chose que l’apôtre Paul veut nous faire comprendre, c’est que dans un certain sens, si on est chrétien, Dieu nous appelle à juger.

C’est vrai qu’on entend toujours dire que juger, ce n’est pas bien ! Mais ce n’est pas ce que dit l’apôtre Paul ici. Déjà au chapitre précédent, il a expliqué que la communauté chrétienne devait combattre le mal qui se trouvait au milieu d’elle, par des jugements ; par exemple, en dénonçant et en expulsant les gens qui se disent chrétiens mais qui persistent à vivre en contradiction évidente avec leur profession de foi.

Et là, il dit : « Quand il y a un différend entre vous, une dispute, un conflit, votre église est habilitée à juger cette affaire ». Pour Paul, c’est évident, parce que la communauté des chrétiens sera associée à Jésus lors du jugement dernier pour juger le monde, y compris les anges (voir Mt 19.28 ; Ap 3.21). En fait, les chrétiens sont déjà associés à Jésus, qui règne depuis le ciel, et qui prononce déjà ses jugements sur le monde entier (et même sur les anges) à travers la proclamation de sa parole (1 Co 2.15 ; Ép 3.10 ; Ap 20.4).

Donc si les chrétiens sont déjà associés spirituellement à celui qui est assis sur un trône dans le ciel pour juger le cosmos, ce n’est pas absurde de penser qu’ils devraient être capables dès aujourd’hui de juger les problèmes qu’il pourrait y avoir entre eux.

Imaginez des gens qui ont fait cinq ans d’études de droit à Lyon 3. Ils ont obtenu un Master, puis ils ont réussi le concours pour entrer à l’École Nationale de la Magistrature. Là, ils commencent à suivre une formation de 31 mois pour devenir juges. Et imaginez que parmi les étudiants, il y a des disputes. On pourrait supposer que ces futurs magistrats, spécialistes du droit, qui vont siéger dans les tribunaux les plus importants du pays, sont habilités à régler les différends qu’ils pourraient avoir entre eux !

Et c’est ce que l’apôtre Paul veut faire comprendre aux chrétiens de Corinthe dans un premier temps. « Vous êtes habilités à régler vos différends. Vous êtes habilités à juger les affaires de cette vie, qui pourraient vous opposer les uns aux autres. »

Mais ce « mandat judiciaire », si j’ose dire, ce n’est pas quelque chose qu’on est censé exercer chacun de notre côté. Paul ne veut pas dire que chaque chrétien individuellement peut s’arroger les prérogatives d’un juge, pour prononcer des sentences contre les autres. Il veut dire que l’église locale en tant que communauté peut prononcer des jugements (comme il l’a montré au chapitre précédent). Et comment elle le fait ? Elle le fait par la voix de ses responsables (les anciens), des responsables qui sont censés être qualifiés, reconnus, consacrés (1 Tm 3.1-7), et qui exercent cette autorité collégialement.

Donc dans un certain sens, si on est chrétien, Dieu nous appelle à juger. Mais il nous appelle à juger en tant qu’église, par l’organe de nos responsables. C’est la première chose que Paul veut nous faire comprendre, par rapport à la façon dont on devrait régler les problèmes qu’on pourrait avoir dans l’église. Dans l’église, on n’est pas dans une zone de non-droit, comme on dit. Il y a un pouvoir judiciaire. On peut dire que les membres de l’église sont soumis au jugement de l’église.

Ça veut dire qu’en cas de conflit entre des chrétiens (notamment un conflit qui perdure et qui s’envenime), il n’est pas du tout inapproprié de solliciter l’arbitrage des responsables de l’église. Normalement, les responsables de l’église sont des hommes mûrs dans la foi, qui vont pouvoir projeter la lumière de l’évangile sur telle ou telle situation, et qui vont pouvoir contribuer une certaine sagesse biblique à la résolution du problème. Les anciens représentent une sorte « d’espace de confiance » pour la résolution des problèmes qui pourraient opposer les membres de l’église. Ce qui nous amène justement au deuxième point.

Un « procès » ça peut être mal (v. 4-6)

La deuxième chose que l’apôtre Paul veut nous faire comprendre, c’est que normalement, les chrétiens ne devraient pas impliquer les non-chrétiens dans les affaires de l’église.

Vous avez vu que Paul est très virulent sur ce point. Il dénonce le fait que les chrétiens de Corinthe, semble-t-il, se faisaient des procès les uns aux autres devant les tribunaux civiques, qui étaient des instances juridiques locales dans les cités et les provinces de l’empire romain. Ce n’étaient pas des tribunaux où on jugeait les affaires extrêmement importantes (comme des crimes qui pouvaient conduire à la peine capitale), mais plutôt des litiges entre les habitants de la juridiction. Par exemple : « Je lui ai prêté mon bœuf et il me l’a rendu malade », ou bien : « Il ne m’a toujours pas payé les trois outres de vin que je lui ai fournies pour son mariage. »

Et l’apôtre Paul dit très clairement que c’est une honte (v. 5) pour des chrétiens qui se disputent de présenter leur affaire à des « non-croyants » (v. 6), des « infidèles » (v. 1), ou encore « des gens dont l’Église ne fait aucun cas » (v. 4). Il parle ici de gens qui sont tout simplement extérieurs à l’église.

Imaginez que mes enfants se disputent à la maison pour savoir qui peut avoir le dernier yaourt à la fraise. Et au beau milieu de la dispute, il y en a un qui quitte la table, qui sort de la maison et qui va sonner chez le voisin. « Bonjour, on n’arrive pas à s’entendre chez nous, et on n’a pas confiance en nos parents ; on aimerait que vous nous disiez à qui c’est le tour d’avoir le yaourt à la fraise. »

Ou bien imaginez encore : le procès des anciens dirigeants de France Télécom qui a lieu en ce moment, à cause de la série de dépressions nerveuses et de suicides qui ont touché l’entreprise entre 2006 et 2009. Imaginez que les plaignants sollicitent l’arbitrage de l’Arabie Saoudite dans cette affaire ! Ça n’aurait pas de sens !

Ou bien imaginez encore : l’Olympique Lyonnais a des choix très stratégiques à faire pour la saison prochaine, mais le conseil d’administration est très partagé. Alors le président Jean-Michel Aulas se tourne vers l’ASSE (le club de Saint-Étienne) pour leur demander de trancher à sa place.

Vous comprenez bien qu’en matière de résolution de problèmes, il y a des questions de logique, d’intérêt et de juridiction. Ce n’est pas logique de laisser un pays étranger arbitrer une affaire française. Ce n’est pas dans l’intérêt d’une entreprise de laisser ses concurrents décider pour elle. Et les enfants d’une famille ne tombent pas sous la juridiction du voisin. (La juridiction, c’est l’étendue d’un pouvoir judiciaire, c’est-à-dire qui a le pouvoir de rendre la justice pour telle personne, dans telle situation).

Et l’apôtre Paul nous dit que lorsqu’on donne à des gens extérieurs à l’église un pouvoir sur les affaires de l’église, c’est tout-à-fait aberrant en termes de logique, d’intérêt et de juridiction. On dit que Jésus règne, et qu’on est son peuple, mais on laisserait Satan gouverner certaines de nos affaires ?

C’est cette idée qui justifie, en fait, le principe de la séparation des églises et de l’État. Mais pour bien comprendre ce principe, il faut bien comprendre quelle est, justement, la juridiction de l’Église, et quelle est la juridiction de l’État. (C’est un peu technique, mais c’est très important).

Pour le dire simplement. L’Église exerce un pouvoir spirituel et déclaratif, c’est-à-dire que l’Église proclame la parole de son chef, le Christ, et déclare des jugements de sa part, en dénonçant le mal et en prononçant parfois l’exclusion de ses membres (1 Co 5.12-13). Mais l’Église n’a pas un pouvoir physique. L’Église n’a pas une police ou une armée à sa solde, et elle ne gère pas des établissements pénitentiaires. Ça, c’est l’État qui le fait. La Bible dit que c’est l’État qui exerce « le pouvoir du glaive » (Rm 13.4). C’est l’État seul qui est habilité, par Dieu, à prononcer et à faire appliquer par le moyen de la force physique une peine financière ou matérielle, une peine de prison, ou même une peine de mort. De plus, c’est l’État, et non l’Église, qui fixe les lois du pays.

En pratique, qu’est-ce que ça veut dire pour nous ? Ça veut dire qu’il y a des affaires qui concernent l’Église, et des affaires qui concernent l’État, et parfois des affaires qui concernent les deux.

Gilles m’a prêté sa voiture et je l’ai abîmée : ça ne concerne pas l’État. Le conseil d’administration de l’église est divisé par rapport à la question du local : ça ne concerne pas l’État. Mon copain de classe non-croyant a volé un croissant dans une boulangerie : ça ne concerne pas l’Église. Mon cousin veut se marier avec son petit copain, tous les deux des non-croyants : ça ne concerne pas l’Église. Deux membres de notre église couchent ensemble sans être mariés : ça ne concerne pas l’État, mais ça concerne l’Église. Un membre de l’Église qui s’est associé avec un autre chrétien pour monter une entreprise, et qui falsifie ses déclarations fiscales : ça concerne l’État et ça concerne l’Église. Les deux sont habilités à rendre une justice selon leurs pouvoirs respectifs (de la Parole et du glaive).

Quelques exemples encore : un membre de l’église bat sa femme, un pasteur abuse sexuellement d’un enfant, un lieu de culte ne respecte pas les normes de sécurité incendie, ou encore un membre qui a été exclu de l’église vient troubler le culte chaque dimanche : toutes ces situations concernent l’Église et l’État.

La séparation des églises et de l’État n’est donc pas absolue. Dans notre texte, l’apôtre Paul veut dire simplement que normalement, les chrétiens ne devraient pas impliquer les non-chrétiens dans les affaires de l’église. Et Paul a en tête surtout ces litiges ordinaires, ces disputes, ces discordes qui opposent les chrétiens entre eux.

Mais ça veut aussi dire, même si on ne va pas faire un procès à un frère ou une sœur de l’église, qu’on ne devrait pas prendre à témoin des non-croyants dans nos disputes. Comme si Soohyun et Denis étaient fâchés, et que Soohyun allait se confier à ses collègues dans son entreprise, et Denis de la même façon auprès de ses collègues médecins aux urgences, dans le but d’obtenir leur soutien moral, et indirectement, pour se sentir approuvé et justifié chacun dans sa posture. C’est aussi une façon indirecte de solliciter l’arbitrage des non-croyants, de recruter leur jugement contre un frère, et de jeter en fin de compte la disgrâce sur l’Église qui est la famille de Dieu. Parce que l’Église n’est pas censée être connue pour ses disputes. C’est le troisième et dernier point.

Un « procès » ça peut être inutile (v. 7-8)

La troisième chose que l’apôtre Paul veut nous faire comprendre, en effet, c’est que si l’Église n’est pas censée être connue pour ses disputes, elle est censée être caractérisée en revanche par la manière dont elle résout ses disputes. Et c’est là qu’on va voir la spécificité chrétienne par rapport à cette question, c’est-à-dire l’effet radical de l’Évangile (la bonne nouvelle qui concerne la personne et l’œuvre de Jésus) sur nos relations entre chrétiens.

L’apôtre Paul dit que plutôt que d’avoir des « procès » (de la même racine que « juger » et « plaider ») entre nous, il vaut mieux « souffrir une injustice » et « se laisser dépouiller » (v. 7). Et Paul dit que les chrétiens qui plaident contre d’autres chrétiens, ce sont eux, à l’inverse, qui sont en train de pratiquer l’injustice et de dépouiller leurs frères (v. 8). En gros, Paul trouve que les chrétiens qui demandent aux autorités non-chrétiennes de leur rendre justice face à un autre chrétien pour une affaire qui ne concerne pas l’État, eh bien c’est lamentable ! C’est indigne d’un chrétien.

L’apôtre Paul est simplement en train de reformuler cette instruction bien connue de Jésus à l’attention de ses disciples :

« Si quelqu’un veut te traîner en justice, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Si quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui. Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi. » (Mt 5.40.42)

C’est assez radical comme attitude ! Qu’est-ce qui peut nous donner la capacité ou même l’envie de faire ça ?

Eh bien vous vous rappelez aussi sans doute cette histoire que Jésus a racontée, celle du « serviteur impitoyable ». C’est l’histoire de quelqu’un à qui un roi a remis une dette d’un million d’euros ; mais cet homme, ensuite, ne veut pas remettre à un de ses collègues une dette de… dix euros (Mt 18.23-34). En racontant cette parabole, Jésus attire notre attention sur l’effet radical que l’Évangile doit produire sur notre relation les uns aux autres.

Ceux à qui on a remis une dette d’un million d’euros, ce sont tous ceux qui reçoivent le pardon de leurs fautes. On devait tous à Dieu une dette incommensurable en raison de nos fautes qui nous séparaient de lui ; mais Dieu nous présente le pardon par Jésus-Christ. Jésus est venu de la part de Dieu et il s’est offert lui-même volontairement comme rançon pour payer le prix de notre pardon. C’est son offrande de lui-même sur la croix, c’est son agonie, qui représente le prix incommensurable de notre pardon. C’est ce sacrifice qui rembourse notre dette. Et tous ceux qui placent leur confiance en lui (qui est ressuscité et qui règne aujourd’hui), leur dette est remboursée spirituellement, et ils sont même crédités spirituellement d’un milliard d’euros supplémentaires.

Vous imaginez ? Vous insultez quelqu’un dans la rue, vous le traitez de tous les noms, vous le poursuivez, vous lui crachez au visage, vous le frappez, vous taguez sa maison, vous mettez le feu à sa voiture, vous menacez sa famille, vous déversez des excréments dans son jardin… Et le lendemain, il vient vous voir et vous donne un million d’euros parce qu’il vous aime. Le surlendemain, vous rencontrez un mendiant qui vous demande une petite pièce. Pas sûr que vous vous disiez à ce moment-là : « Ah mais c’est un fainéant, il n’a qu’à travailler ! », ou bien : « Pff je suis sûr qu’il va tout dépenser sur de la drogue ou sur de l’alcool ». Quand on nous fait grâce, on devrait être puissamment transformé par cette grâce.

C’est ce que dit l’apôtre Paul dans un autre passage :

« Faites-vous grâce réciproquement, comme Dieu vous a fait grâce en Christ. Soyez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés ; et marchez dans l’amour, de même que le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même à Dieu pour nous en offrande et en sacrifice. » (Ép 4.32—5.2)

Qu’est-ce que ça fait, de supporter quelque injustice, ou de se laisser dépouiller un peu, quand Jésus-Christ, le roi de gloire, lui dont la condition était celle de Dieu, s’est dépouillé lui-même volontairement, en prenant la condition d’esclave, et s’est humilié lui-même jusqu’à la mort ignominieuse de la croix (Ph 2.5-8). Tout ça… pour moi. Jésus le juste a bien voulu supporter « l’injustice » de la croix ; il a bien voulu que le châtiment qui m’était destiné à moi le coupable soit transféré sur lui qui était parfaitement innocent !

Et c’est pourquoi l’église, la communauté des chrétiens, est censée être caractérisée notamment par la manière dont elle résout ses disputes. Une manière, parce qu’on a l’évangile, qui ne ressemble pas du tout à la façon dont on aurait envie de le faire si on n’avait pas l’évangile. Je peux renoncer à ce dédommagement, je peux faire cadeau de cette petite dette, je peux laisser tomber cette offense, je peux persévérer dans l’amour de cette personne agaçante, je peux lâcher cette amertume, je peux re-prêter ma voiture, bref, je ne suis pas obligé d’obtenir réparation.

Vous voyez ? C’est pourquoi je disais dans l’introduction que d’après l’apôtre Paul, il y a une manière spécifiquement chrétienne de régler les problèmes qui peuvent exister entre nous. Aux problèmes dans l’Église, il faut un remède de l’Église.

Dans certains cas, l’église va rendre la justice, par la voix de ses responsables, et selon l’étendue et les limites de son pouvoir qui est seulement spirituel et déclaratif—mais c’est déjà beaucoup ! Dans certains cas, le pouvoir civil sera sollicité en plus du pouvoir de l’Église, car Dieu a institué les autorités civiles pour qu’elles punissent le mal par des moyens physiques et matériels, quand le mal mérite une telle rétribution, y compris quand le mal est commis par des chrétiens (Rm 13.1-7).

Et dans certains cas, enfin, les chrétiens ne vont pas exiger la réparation des préjudices ; à la place ils vont pouvoir souffrir « une petite injustice », car Dieu lui-même n’a pas exigé de notre part la réparation de nos péchés, et Christ a souffert pour nous « une énorme injustice » (si j’ose dire), en s’offrant lui-même pour nous, lui « qui pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis » (2 Co 8.9).

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