« La Mort de la mort. Comment la technomédecine va bouleverser l’humanité. » C’est le titre d’un bouquin qui est sorti en 2011, écrit par un gars qui est vraiment fasciné par les nouvelles technologies, et qui dit qu’on est en train de vivre une révolution technologique si importante, que d’après lui, l’homme qui vivra 1000 ans est déjà né. Voici ce qu’il dit, tout simplement :
« La question n’est plus de savoir si la bataille contre la mort sera victorieuse ou non, mais quels seront les dégâts collatéraux de cette victoire […]. »
Alors qu’est-ce que vous en dites ? Est-ce que la mort, ça vous impressionne ? Ou est-ce que vous pensez qu’on peut être plus fort qu’elle ?
Il me semble qu’il existe deux tendances chez les gens, en fait. D’un côté, il y a ceux qui ont déposé les armes devant la mort : la mort est inéluctable, rien n’est plus fort qu’elle, elle aura toujours le dernier mot, donc il faut se concentrer sur cette vie qui est la seule qu’on aura, et en tirer le maximum. Et comme on l’a vu la dernière fois, il y a beaucoup de croyants qui pensent comme ça : il n’y a pas d’antidote à la mort, s’il y a une espérance, elle est purement spirituelle, elle relève de l’âme et de l’intériorité, puisque tout ce qui est physique va disparaître un jour de toute manière.
De l’autre côté, on a la tendance opposée : ce sont les gens qui mènent un combat acharné contre la mort. La mort est une telle monstruosité dans notre expérience humaine qu’il faut tout mettre en œuvre pour l’éviter et pour la repousser au maximum—et si la technologie peut aider, alors on fonce. On ne peut pas se résigner à mourir, quand même ! Comme le disait le poète gallois Dylan Thomas dans un poème bien connu, qui est cité notamment dans le film Interstellar :
« Ne permets pas à cette nuit tranquille de t’emporter si facilement. […] Résiste, et débats-toi de toutes tes forces contre la lumière qui s’éteint ! » (Do not go gentle into that good night. […] Rage, rage against the dying of the light).
Et vous donc, vous êtes plutôt stoïque, ou en panique ? La mort est vachement puissante, et elle n’est pas si loin de chacun de nous… Elle rôde dans l’ombre d’un potentiel effondrement de l’économie, ou dans l’ombre de la guerre ou d’une épidémie, ou dans l’ombre du dérèglement climatique, et même dans l’ombre… du projet de réforme des retraites (puisque reculer l’âge du départ à la retraite c’est rapprocher ce jour de notre mort) !
La mort n’est pas loin, elle est toujours là en arrière-plan… Mais vous savez quoi, si on est chrétien, on devrait avoir une perception de la mort complètement différente de n’importe qui d’autre. C’est ce qu’on va voir dans le texte qu’on est sur le point de lire, où l’apôtre Paul est en train de corriger des chrétiens de son époque par rapport à ce qu’ils croyaient sur la mort. Il y avait des gens parmi eux qui, justement, accordaient trop de puissance à la mort, qui laissaient la mort régir leur vie et même leur religion, pourrait-on dire, parce qu’ils ne croyaient pas à la résurrection des morts. Ils croyaient que la mort était finale. Mais voici ce que dit Paul : pas du tout ! La réalité—écoutez bien—c’est que Jésus a tué la mort ; et ça change tout pour nous !
Jésus a tué la mort, c’est un point absolument essentiel du christianisme ! Jésus a tué la mort par sa mort et sa résurrection, et parce que Jésus a tué la mort, premièrement, on va ressusciter ! C’est ce que nous dit ce texte aux versets 20-23.
Paul nous rappelle d’où vient la mort, et comment ça se fait qu’on peut ressusciter. Il dit que la mort, à l’origine, « est venue par un homme » (v. 21) : il fait référence à Adam, le premier homme. Dieu n’avait pas créé Adam pour qu’il meure, mais pour qu’il vive. Mais Adam a voulu vivre indépendamment de Dieu, et en faisant ça, il s’est coupé de la source de la vie. Et en tant que premier homme, père de l’humanité, Adam représentait toute sa descendance, et a entraîné toute sa descendance dans les conséquences de son choix.
Il faut imaginer Adam en père de famille nombreuse : il est au volant d’un minibus où il y a toute sa famille derrière. Et en faisant le mauvais choix de prendre le chemin de la mort, il entraîne tous les passagers avec lui. Si nous sommes des humains, nous sommes des « Adamites » (au sens étymologique), des enfants d’Adam, donc des êtres mortels en raison de notre lien de famille avec Adam.
Mais Paul dit que de manière similaire, la résurrection des morts est aussi venue par un homme (v. 21). Cet homme-là c’est Jésus, le Christ. Contrairement à Adam, Jésus a vécu parfaitement dans la foi et l’obéissance à Dieu, et après s’être identifié à la descendance d’Adam en mourant sur la croix, il est ressuscité le troisième jour en vainqueur sur la mort. Il a renversé la malédiction d’Adam, en quelque sorte.
Et maintenant lui aussi conduit un minibus en tant que père de famille nombreuse, et il y a beaucoup de places derrière. Jésus conduit ce minibus sur le chemin de la vie, et tandis qu’« en Adam, tous meurent », « de même aussi, en Christ, tous revivront » (v. 22). La clef consiste à changer de minibus. C’est un peu comme dans le film Speed (1994), où il y a des passagers coincés dans un car qui va exploser si jamais il descend en-dessous de 80 km/h. Ils sont condamnés, sauf s’ils arrivent à quitter ce bus de la mort, et à monter dans un autre car que la police leur envoie.
Et l’apôtre Paul nous dit bien ici que la vie (dont on a été privé « en Adam ») est offerte à « ceux qui appartiennent au Christ » (v. 23). Ça veut dire tout simplement que tous les humains vont mourir en raison de leur lien de famille avec Adam, mais les croyants vont entrer au bénéfice de la résurrection de Jésus en raison de leur lien de famille avec lui. Et c’est la foi en Jésus qui établit ce lien de famille. C’est la foi qui nous fait changer de minibus, et de destination finale.
Et on peut vraiment en être sûr—sûr qu’on va ressusciter si on est attaché à Jésus par la foi—pour une raison très simple : c’est que Jésus est déjà ressuscité. Paul dit que Jésus est ressuscité « comme prémices » (v. 20 et 23). C’est une référence à l’agriculture. Les prémices, c’est le début d’une récolte. C’est la première gerbe qu’on ramasse au début de la moisson, et qui annonce tout le reste de la moisson. Si vous deviez vous promener dans les Monts du Lyonnais en ce moment, vous ne verriez pas grand-chose qui pousse dans les champs. Juste de la terre labourée, des flaques de boue et du fumier. Mais vers la fin du printemps, vous commenceriez à voir les premières tiges de maïs sortir de terre, et là vous pourriez savoir pour sûr que quelque mois plus tard vous auriez une belle récolte.
Et dans notre texte, Jésus est le début de cette récolte. Actuellement, on voit beaucoup de gens mourir, et certains d’entre nous, nous avons perdu des proches, des membres de notre famille. Et les croyants et les non-croyants sont logés à la même enseigne, semble-t-il ! On ne voit pas de différence : tous meurent en Adam ! Autour de nous, c’est de la terre labourée, des flaques de boue et du fumier. Mais pas que. Il y a une tige qui est sortie de terre. Nous avons la chance de vivre après la résurrection de Jésus : une première gerbe a été moissonnée, qui annonce une grande récolte à venir.
Dans l’Ancien Testament, quand démarrait la saison des récoltes, les Israélites devaient cueillir une première gerbe, qui était appelée « prémices de la moisson », et ils devaient la présenter au prêtre qui devait ensuite dédier cette gerbe à Dieu le lendemain du sabbat (Lv 23.10-22). C’était une façon de dédier à Dieu, par la foi, toute la récolte qui allait suivre. Et Paul fait aussi référence à ça quand il appelle Jésus « les prémices de ceux qui sont décédés » (v. 20). Jésus est ressuscité le lendemain du sabbat, il annonce une grande récolte à venir (la résurrection de tous ceux qui lui appartiennent), et en lui, nous sommes « dédiés » à Dieu pour la vie éternelle.
La résurrection de Jésus garantit notre future résurrection. Comme il m’arrive de le dire parfois : la résurrection des morts, ça ne va pas de soi, mais ça coule de source ! Parce que Jésus a tué la mort, on va ressusciter !
Deuxièmement, parce que Jésus a tué la mort, les méchants vont perdre ! À la fin du v. 23, Paul dit que les morts vont ressusciter lors de « l’avènement » du Christ. Il fait référence ici au dernier jour de l’histoire telle que nous la connaissons. La ligne d’arrivée de l’histoire du monde, qui sera aussi la ligne de départ de l’éternité, en quelque sorte. C’est le jour du retour glorieux de Jésus—et Paul développe ensuite (v. 24-28) ce qui sera réalisé en ce jour-là.
Jésus va « abolir » (v. 24, le même terme qu’au verset 26, c’est-à-dire détruire, neutraliser) « toute principauté, tout pouvoir et toute puissance », c’est-à-dire toute hostilité à Dieu. C’est une expression très générale qui englobe tout ce qui pourrait s’opposer à Dieu, tout ce qui est contraire à son projet bienveillant pour les hommes et pour sa création. Pensez à la maladie, à la guerre, à l’injustice, au handicap, à la pollution, à la dépression ; pensez au péché, à la tentation, aux addictions, aux désirs de notre chair qui nous détruisent et qui détruisent les autres ; pensez au diable et à tous ses démons, à toutes les puissances occultes, à la magie et à la sorcellerie—tout ça sera aboli, détruit, neutralisé, mis sous les pieds de Jésus.
Jésus accomplit parfaitement ce qu’on attendait du messie (depuis l’époque d’Adam, Gn 3.15), de l’envoyé de Dieu qui devait rétablir la justice dans toute la création (Ps 110). L’Ancien Testament en avait rêvé, Jésus l’a fait. Parce qu’il a tué la mort par sa mort et sa résurrection, les méchants vont perdre. Et « le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort » (v. 26). Parce que la mort continue d’exister aujourd’hui, mais après l’avènement de Jésus, ce ne sera plus le cas. Comme le dit l’apôtre Jean :
« [Dieu] essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. » (Ap 21.4)
Finalement, l’apôtre Paul résume tout ça à une formule toute simple :
« Dieu [sera] tout en tous. » (v. 28)
L’idée c’est que tout dans l’univers sera à sa juste place par rapport à Dieu.
C’est un peu comme quand je dis à mes enfants : « Va ranger ta chambre. Et prends un sac poubelle ! » Pourquoi le sac poubelle ? Parce que si tout dans la chambre est rangé à sa juste place, pour certaines choses, la juste place, c’est la poubelle. Et donc il faut imaginer notre univers, et particulièrement notre planète, où vivent les humains, comme une chambre très mal rangée. Et le projet de Dieu dans l’histoire vise ce but : que la chambre soit bien rangée, que tout soit à sa juste place, et que tout ce qui salit cet espace soit éliminé.
C’est ce que veut dire Paul quand il dit que ce jour-là, « toutes choses […] seront soumises [à Christ] » (v. 28), et le Christ lui-même, en tant que Fils de Dieu, sera « soumis » au Père. En français, on pourrait dire que tout rentrera dans l’ordre. Et c’est dans cet état de shalom universel, dans cette paix retrouvée, dans une harmonie merveilleuse qu’existera éternellement ce que Paul appelle « le royaume » (v. 24), c’est-à-dire la création renouvelée, guérie, reposée, où habiteront pour toujours tous les croyants dans la présence lumineuse et bienfaisante de Dieu !
Et on sait pour sûr que ce jour vient… parce que Jésus est ressuscité. C’est parce que Jésus est ressuscité que Paul se permet de dire que Dieu a déjà « tout mis sous ses pieds » (v. 27). Jésus a déjà désarmé tous ses ennemis. Le tournant du match est arrivé, c’est quand Jésus a tué la mort. Il a déjà gagné la victoire décisive, et rien ne peut changer l’issue de la guerre. Il a fait « le plus dur », pourrait-on dire.
Et maintenant qu’il a gagné, il est en train de déployer son règne. Il est en train de ranger la chambre. Il est en train de le faire principalement, pour l’instant, par la proclamation de sa Parole, en appelant des hommes, des femmes et des enfants à entrer dans son royaume par la foi—à confesser qu’ils sont morts en Adam et qu’ils ne méritent pas d’entrer dans le royaume de Christ, mais qu’ils comptent néanmoins sur sa grâce, et qu’ils veulent s’attacher à lui avant qu’il ne soit trop tard (Ps 2).
Vous savez, parfois, on dit à nos enfants : « Range ta chambre, sinon tu vas voir, un jour tu vas rentrer de l’école et on l’aura fait à ta place ». Et Jésus nous dit aussi aujourd’hui : « Je reviens bientôt pour ranger ma création, pour que tout rentre dans l’ordre, pour tout mettre à sa juste place, pour que tout me soit soumis de façon à ce que je remette le royaume au Père et que moi-même je sois soumis à celui qui m’a soumis toutes choses—mais ce jour-là, où tu vas me rencontrer, et où toi aussi tu me seras soumis, est-ce que ta juste place par rapport à Dieu dans toute l’éternité, ce sera celle d’un ami ou d’un ennemi ? »
C’est aujourd’hui le moment d’y réfléchir ! Parce que Jésus a tué la mort, les méchants vont perdre, mais tous ceux qui placent leur confiance en lui sont dès à présent pardonnés et assurés de vivre éternellement dans son royaume.
Ce qui nous amène au dernier point. Troisièmement et dernièrement, parce que Jésus a tué la mort, la vie n’est plus pareille !
Aux versets 29-32, l’apôtre en revient à son argumentation pour défendre le fait que les morts vont ressusciter (ce que certaines personnes dans l’église de Corinthe ne croyaient pas, et Paul cherche à les corriger depuis le début de ce chapitre). Et il présente maintenant un argument qui est basé sur l’observation du comportement des chrétiens et notamment des apôtres. Son argument c’est le suivant : « Si les morts ne ressuscitent pas, quel sens y aurait-il à ce qu’on se comporte d’une telle manière ? Si on se comporte de cette manière, l’explication la plus plausible c’est qu’on a la solide conviction que les morts vont ressusciter—et vous devriez le croire vous aussi. »
Quelle est cette manière dont les chrétiens se comportent ? Eh bien d’une part, il y a des gens, dit Paul, « qui sont en train de se faire baptiser en raison des morts [ou pour les morts] » (v. 29), et d’autre part, il y a des missionnaires qui acceptent tous les dangers dans le seul but d’annoncer au plus grand nombre la mort et la résurrection de Jésus (v. 30-32), comme Paul, par exemple, « chaque jour exposé à la mort », qui rencontre une telle opposition dans sa mission d’apôtre qu’il compare ses adversaires à des « bêtes » (v. 32)—peut-être une allusion à une adversité de type démoniaque !
Pour ce qui est des gens qui se font baptiser en raison des morts, c’est une phrase un peu curieuse qui a donné lieu à plusieurs explications possibles. Il me semble que ce que Paul veut dire, c’est qu’il y a des gens qui « se convertissent en raison des morts », c’est-à-dire qui ont été convaincus de se tourner vers Jésus parce que des gens sont morts. Il s’agit peut-être de gens qu’ils aimaient et qui sont morts dans la foi, de manière si paisible, avec une telle assurance de la résurrection que ça les a convaincus ; ou peut-être même qu’il s’agit de gens qui sont morts à cause de leur foi et de leur témoignage, et qui ont persévéré jusqu’au bout, de telle sorte que ça a convaincu ces gens de se convertir et d’être baptisés.
L’idée en tout cas, c’est que les chrétiens, parce qu’ils sont convaincus que les morts vont ressusciter, ne vivent pas pareils que les autres ici-bas. Ça vaut le coup de se convertir et de recevoir le baptême même si ça a l’air ridicule aux yeux de la société, parce qu’on a été convaincu par cette espérance extrêmement solide qui va au-delà de la mort. Ça vaut le coup de témoigner de ce que Jésus a fait en mourant et en ressuscitant, même si ça nous expose au péril et même à la mort, puisqu’« il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui sera révélée pour nous » (Rm 8.18). Parce que Jésus a tué la mort, la vie n’est plus pareille !
Moi ça me fait penser à une publicité qui passait à la TV il y a une quinzaine d’années. C’était une pub pour le loto. On voyait un homme habillé juste en caleçon, avec une cravate et un masque de poussin, qui fait irruption dans une réunion du conseil d’administration de son entreprise, muni d’un petit caméscope, et qui fait : « Coucou ! Au revoir, au revoir, président ! Au revoir, au revoir, président ! » Le gars avait gagné au loto. Et parce qu’il avait gagné au loto, il pouvait se présenter devant son patron en caleçon et en poussant la chansonnette, parce qu’il s’en fichait d’être licencié—il était millionnaire ! Et en tant que chrétiens, de manière beaucoup plus grave bien sûr, nous avons ce même rapport au monde, en quelque sorte.
Parce que Jésus a tué la mort, on n’a pas à craindre le monde. Paul dirait peut-être : « On est à toute heure en péril—mais ce n’est pas grave. On est exposé à la mort chaque jour—mais ce n’est pas grave. On a à combattre contre des bêtes—mais ce n’est pas grave. Parce qu’on est convaincu de ce que Jésus a accompli ! Qu’est-ce qui pourrait nous arriver ? Jésus a déjà tué la mort, et on va ressusciter grâce à lui. »
Et Paul rajouterait peut-être, aujourd’hui : « Les gens se moquent de toi parce que tu vas à l’église—ce n’est pas si grave. Tu as perdu des amis à cause de ta foi—c’est triste, mais ce n’est pas si grave. Tu as une maladie incurable, ou un handicap, ou tu es très avancé en âge—je le dis avec beaucoup de prudence et de crainte, mais ce n’est pas si grave en comparaison de la gloire de la résurrection. L’économie va s’effondrer, le climat se dérègle, une épidémie nous menace, des bruits de guerre se font entendre—on peut et on doit bien sûr lutter contre ces choses, s’engager, mettre en œuvre des moyens pour remédier aux souffrances et aux injustices, mais en fin de compte il n’y a pas de panique à avoir en tant que chrétiens, toutes ces choses ne sont pas si graves puisque Jésus a tué la mort et qu’il revient bientôt.
Parce que Jésus a tué la mort par sa mort et sa résurrection, eh bien on va ressusciter, les méchants vont perdre, et la vie n’est plus pareille pour nous !
On voit pourquoi Paul défend avec une telle ardeur cette doctrine essentielle du christianisme qui est la résurrection de la chair. Les morts vont ressusciter, corporellement. Jésus est ressuscité, corporellement. Et si on le conteste, comme on l’a vu la dernière fois, on ampute l’évangile d’un élément absolument essentiel, et on détruit le christianisme. Et donc Paul à la fin de ce passage, il dit aux chrétiens de Corinthe : « Ne laissez pas les faux prophètes, les pseudos-théologiens, les hérétiques, vous influencer et vous persuader d’une erreur qui pulvériserait votre espérance et qui, du coup, vous déroberait votre salut ! » (v. 33-34).
Et à notre tour, nous devons maintenir cet évangile authentique : Jésus est mort pour nos péchés, selon les Écritures, et il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures ! Jésus a tué la mort, et ça change tout pour nous. On va ressusciter, et on verra la prochaine fois avec quel corps on va ressusciter. Mais en attendant, on peut être certain que la mort n’aura pas le dernier mot, et qu’on n’a pas non plus à lutter de toutes nos forces contre elle comme si on pouvait la vaincre nous-mêmes. La mort est un ennemi déjà vaincu.
Est-ce qu’on devrait être plutôt stoïque ou plutôt en panique devant la mort ? Ni l’un ni l’autre. Si on est chrétien, on devrait avoir une perception de la mort complètement différente de n’importe qui d’autre. Une perception de la mort qui voit au-delà de la mort. La mort n’est pour nous plus qu’un passage qu’on peut traverser avec assurance, parce que Jésus est passé par là avant nous, et qu’il en est ressorti vainqueur pour nous.
La Mort de la mort, c’est le titre d’un bouquin qui est sorti en 2011, mais c’est aussi le titre d’un autre livre, écrit par le pasteur anglais John Owen, en 1647, dont le titre complet est très exactement : La Mort de la mort dans la mort de Christ. Et dans ce livre, il dit ceci, concernant les croyants :
« [Christ] ne nous quittera jamais, jusqu’à ce qu’il ait parachevé le salut de tous ceux qui s’approchent de Dieu par lui. Sa mort sans sa résurrection ne nous aurait été d’aucun avantage ; toute notre foi en lui aurait été vaine (1 Co 15.17). Séparée de sa résurrection, sa mort […] nous procurerait bien peu de consolation ; mais les deux, étant liées ensemble, constituent un fondement et un appui solides pour notre âme (He 7.25). » (John Owen, The Death of Death in the Death of Christ, 1647)