Parfois je me représente la vie comme un immense échangeur routier. On pense pouvoir avancer tranquillement vers sa destination, mais en fait, il y a des bretelles et des routes qui partent dans tous les sens, et six ou sept voies de circulation par route, et des panneaux qui indiquent toutes les directions possibles. C’est hyper stressant ! Et il suffit que quelques routes se superposent… et même les meilleurs GPS n’y comprennent plus rien.
C’est comme ça dans la vie : on est très, très souvent confronté à des choix. Qu’est-ce que je vais faire dans cette situation, comment je vais me positionner, qu’est-ce que je vais croire ? Par exemple : j’ai une sensibilité spirituelle—quelle religion est-ce que je vais suivre ? Je suis amoureux de cette fille—est-ce que je devrais m’installer avec elle ? Je m’intéresse beaucoup au spiritisme—est-ce que c’est compatible avec Jésus ? La plupart de mes copains regardent sans complexe cette série TV où il y a plein de scènes érotiques—est-ce que ça devrait me déranger ? Je suis mal dans ma peau—est-ce que je peux tout plaquer et m’enfuir avec la femme d’un autre ?
La vie est un immense échangeur routier, où toutes sortes de directions différentes nous sont proposées, et à chaque intersection, chaque sortie, chaque bretelle, il faut faire des choix. Mais comment s’orienter de manière fiable ? Comment savoir s’il faut prendre à droite ou à gauche ? Comment ne pas se tromper, comment ne pas s’égarer, comment avoir l’assurance d’être sur le bon chemin, et en route vers la bonne destination ?
Parce qu’en plus, parmi toutes ces directions possibles, beaucoup sont très attrayantes ! « Prends par ici, pour connaître la joie. Prends par là, pour connaître la paix. Prends la troisième à gauche, pour être célèbre. Reste sur cette file, pour être riche. Tourne immédiatement à droite, pour avoir plein d’amis. »
Comment bien s’orienter, donc, dans ce labyrinthe ? Eh bien vous allez voir que l’apôtre Paul a bien conscience de cette difficulté qui existe pour les humains de reconnaître le bon chemin, et même, il estime que ça représente un danger très sérieux. Pour Paul, ce serait absolument catastrophique de s’égarer en tant qu’humain. Et il va donner à Timothée (un pasteur de son époque) des instructions très précises qui sont destinées autant à Timothée qu’aux gens de son église, où il va expliquer très clairement où se trouvent les informations dont on a besoin pour bien s’orienter, et ce qu’on doit faire en conséquence.
C’est très compliqué. Vous êtes prêts ? La Bible est la seule boussole infaillible pour ta vie. Tu dois donc être hyper attentif à la Bible, et hyper attentif aux personnes qui enseignent la Bible. Et on va voir ça en trois étapes dans le texte : 1/ La Bible est si importante (3.14-17) que 2/ son contenu doit être transmis sans détour (4.1-4), et cela 3/ avec une détermination sans faille (4.5-8).
La Bible est la seule boussole infaillible pour ta vie. Premièrement : la Bible est si importante (3.14-17) ! Regardez bien le texte. Paul vient juste de parler des gens qui s’égarent et qui égarent les autres (3.13), et il dit à Timothée : « Toi, ne fais pas comme eux. Toi, reste attaché à quelque chose. À quoi ? À ce que tu as appris et qui est l’objet de ta foi. C’est quoi donc ? Depuis ton enfance, tu connais les Écrits sacrés. Voilà ce qui va te donner la sagesse en vue notamment de ce qu’il y a de plus important dans ta vie et dans la vie de n’importe qui d’autre sur cette terre, à savoir : le salut ! »
En parlant des « Écrits sacrés », Paul veut dire les révélations que Dieu avait jusqu’alors communiquées à la communauté des croyants, à travers Moïse et les prophètes. C’est ce que Jésus appelait « la loi et les prophètes » (Mt 7.12), ou « la loi de Moïse, les prophètes et les psaumes » (Lc 24.44), ou encore tout simplement « les Écritures » (Jn 5.39). Pour nous, ça correspond à notre Ancien Testament. Pour ceux qui vivaient à l’époque de Jésus et des apôtres, c’était leur Bible, en quelque sorte.
Ces « Écrits sacrés », donc, sont extrêmement importants parce qu’ils vont permettre à Timothée de ne pas s’égarer, à condition qu’il « reste attaché » à ces écrits, c’est-à-dire qu’il « demeure » dans ces écrits et qu’il ne s’en écarte pas. Et Paul va souligner encore plus l’importance extrême de ces écrits, en précisant que « toute Écriture est inspirée de Dieu » (3.16), c’est-à-dire que toutes les parties proviennent de Dieu (chaque écriture au singulier, par opposition aux écrits au pluriel, qui désigne l’ensemble).
« Inspirée de Dieu », c’est un seul mot en grec (theopneustos), qui n’apparaît qu’ici dans tout le Nouveau Testament, et qui veut dire : « qui provient du souffle de Dieu ». L’idée, ce n’est pas que toute Écriture est remplie du souffle de Dieu, comme un ballon, mais plutôt que toute Écriture sort de la bouche ou des poumons de Dieu—toute Écriture est expirée de Dieu !
Et quand on parle du souffle de Dieu, normalement ça devrait évoquer des choses précises chez les gens qui connaissent un peu les Écrits sacrés, comme Timothée.
« L’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière du sol ; il insuffla dans ses narines un souffle vital, et l’homme devint un être vivant. » (Gn 2.7)
Puis lorsque les Israélites ont traversé la Mer Rouge :
« Au souffle de tes narines, les eaux se sont amoncelées, les courants se sont dressés comme une masse. » (Ex 15.8)
Et dans le livre de Job :
« Dans un homme, c’est l’esprit, le souffle du Tout-Puissant, qui lui donne l’intelligence. » (Jb 32.8)
« L’Esprit de Dieu m’a formé, et le souffle du Tout-Puissant me fait vivre. » (Jb 33.4)
« Si [Dieu] ramenait à lui son Esprit et son souffle, toute chair périrait en même temps, et l’homme retournerait à la poussière. » (Jb 34.14-15)
Et dans les Psaumes :
« Les cieux ont été faits par la parole de l’Éternel, et toute leur armée par le souffle de sa bouche. » (Ps 33.6)
On pourrait continuer longtemps comme ça ! Vous comprenez l’idée ? Le souffle de Dieu est hyper puissant ! C’est aussi simple que ça. Si toute Écriture provient du souffle de Dieu, alors on comprend bien que toute Écriture est « utile », ou profitable, bénéfique, bienfaisante (ophelimos), pour l’humain qui veut être un humain selon Dieu (« homme de Dieu », v. 17). Toute Écriture transmet ce qui est nécessaire pour que les humains soient complets et équipés pour vivre selon Dieu (« adaptés et préparés »)—ce qui correspond à leur véritable vocation.
Vous voyez l’incroyable importance des Écrits sacrés selon Paul ? Ces Écrits sont inestimables et incontournables ! Ils donnent la sagesse en vue du salut ! Ils servent à rendre les humains complets, à les rétablir dans leur raison-d’être ! C’est comme si vous étiez en quête du Saint Graal, et que vous découvriez un vieux grimoire médiéval écrit par les chevaliers de la Table Ronde, et frappé du sceau du Roi Arthur lui-même. Dans ce grimoire : toutes les indications pour déchiffrer les énigmes, déjouer les pièges, et vous orienter dans les catacombes jusqu’à la cachette secrète où se trouve le Saint Graal et son élixir de jouvence. Imaginez la valeur de ce que vous tiendriez entre vos mains !
Et de la même façon mais en mieux : les Écrits sacrés, dont la paternité revient à Dieu lui-même, contiennent toutes les indications pour déchiffrer les énigmes de cette vie, déjouer les pièges de cette vie, et accéder à la vie éternelle ! Rep à ça, Indiana Jones ! Voilà ce que Paul en pense, et ce qu’il aimerait que Timothée en pense, ainsi que les chrétiens de son église ! « Rendez-vous compte de l’importance capitale de ces textes qui sont à votre disposition ! »
Et donc à notre tour, est-ce que nous mesurons bien l’hyper-importance des Écrits sacrés qui sont à notre disposition ? Alors je sais qu’il y a des petits malins parmi vous, qui êtes en train de vous dire : « Hmm, pourquoi est-ce qu’on doit croire que la Bible est super importante ? Parce que la Bible le dit ? C’est un argument circulaire ! » Alors je me permets de prendre deux minutes pour répondre à ça, et vous donner la raison la plus simple pour laquelle on doit croire à l’hyper-importance de la Bible, sans tomber dans un raisonnement circulaire.
La Bible est un document historique suffisamment digne de confiance pour croire, au moins, aux grands faits historiques qui nous y sont rapportés. Parmi ces faits historiques, il y a au moins les enseignements du Christ et sa résurrection d’entre les morts. Si Christ est vraiment ressuscité des morts, ça atteste de la fiabilité de ce qu’il a enseigné. Christ a enseigné que les Écritures étaient parfaitement dignes de confiance (cf. Mt 5.17-18). Les apôtres que le Christ a établis ont contribué à leur tour aux Écritures, à la manière des prophètes de l’Ancien Testament (cf. Jn 16.13 ; 2 Pi 3.16). Donc toutes les Écritures sont parfaitement dignes de confiance sur la base de l’autorité du Christ, qui a été attestée par sa résurrection.
Donc ! Les Écrits sacrés, qui sont aujourd’hui l’Ancien Testament et le Nouveau, sont d’une extrême importance puisqu’ils sont théopneustés—ils nous sont parvenus sous l’effet du souffle de la bouche de Dieu. Dieu a conduit la rédaction de ces textes, en œuvrant de manière infaillible mais aussi organique, en incorporant la personnalité des auteurs, leur style, leur expérience, leur contexte, pour nous donner des écrits qui sont puissamment utiles pour notre vie. Il n’y a rien de comparable ici-bas, qui puisse nous être un guide ou une norme pour notre foi et notre conduite, c’est-à-dire pour savoir quoi croire et comment vivre !
La Bible est si importante. Mais elle est si importante… que son contenu doit être transmis sans détour (4.1-4). Revenons au texte. Et là, après avoir affirmé l’hyper-importance des écrits sacrés, Paul va en tirer une application très claire et très simple. Mais notez la manière dont il introduit ce qu’il va dire (4.1)… Il n’y a pas beaucoup de choses dans la Bible qui sont présentées de cette manière !
En fait, nous, on n’oserait jamais employer un tel langage, si ? On n’oserait jamais invoquer Dieu, Christ, le jugement dernier, le retour de Jésus et son règne éternel pour adjurer quelqu’un de faire quelque chose ! Même quelque chose de super important ! On n’oserait pas, parce qu’on aurait trop peur de prendre le nom du Seigneur en vain. On aurait trop peur « d’injurier les gloires » (cf. 2 Pi 2.10), c’est-à-dire de parler avec trop de légèreté et de témérité de choses extraordinairement graves—et donc de manquer de respect envers ces réalités, et de blasphémer !
Mais Paul, clairement, a un truc important à dire. Il a une déclaration à faire, et il n’a pas assez de mots ou d’émoji pour insister sur la gravité de ce qu’il va dire. Ce serait un SMS, ce serait en majuscules avec trois lignes de points d’exclamation derrière : PRÊCHE LA PAROLE ! « Timothée, les Écrits sacrés sont si importants… que par-dessus tout, charge-toi de proclamer son message avec autorité et conviction, ouvertement et publiquement ! Assume cette fonction et tiens-toi à ton poste en tout temps ! Convaincs les gens, corrige les gens, exhorte les gens ! Et tout ça avec patience et pédagogie. »
Il est tellement urgent et impératif de faire ça, pour Paul ! Pourquoi ? Paul le dit juste après. Parce qu’il sait que les gens ne vont pas s’intéresser à cette parole qui est celle de Dieu et qui vient par l’intermédiaire des écrits sacrés. Paul sait qu’il y a une concurrence extrême pour les oreilles et le cœur des gens. Les gens ne vont pas aimer la « saine doctrine » (4.3) et la « vérité » (4.4) et vont préférer se fier à leurs « propres désirs » (4.3) et écouter des « fables » (4.4), c’est-à-dire des mythes, des histoires inventées. Tout simplement, les gens vont se porter naturellement vers les enseignements (et les enseignants) qui les arrangent et qui les caressent dans le sens du poil.
Mais pour Paul, c’est un drame absolu. D’où l’urgence et l’émotion de ces ordres qu’il donne à Timothée. C’est un peu comme si vous étiez au dixième étage d’un hôtel sur la côte d’un pays touristique d’Asie du Sud-Est. Vous êtes en train de vous prélasser sur le balcon, et soudain, vous voyez à l’horizon, sur la mer, une vague immense qui est en train de se former et de venir en direction du rivage. Vous regardez en bas, et vous voyez plein de gens insouciants qui jouent sur la plage et qui ne sont pas du tout conscients du danger qui est en train de fondre sur eux. Qu’est-ce que vous allez faire ? Vous allez peut-être hurler de toutes vos forces, non ? Et hurler encore, et insister, pour essayer de prendre l’attention d’au moins quelques-uns pour les avertir du danger et les convaincre de se mettre à l’abri pendant qu’il en est encore temps !
Et c’est ce que Paul dit à Timothée de faire. « Proclame la vérité aux gens qui ne voient pas le danger arriver. Insiste en toute occasion, continue encore et encore, fais tout ce que tu peux, parce que les gens sont insouciants, ils pensent à autre chose, ils ne peuvent même pas imaginer que ce que tu leur dis est vrai, il y a beaucoup d’autres messages qui sont plus faciles et plus pratiques à croire—et pourtant, le tsunami arrive à la vitesse d’un cheval au galop : Christ revient pour juger les vivants et les morts, son avènement est proche, ce jour où il établira complètement et définitivement son royaume sur toute la terre. »
« Avertit-les, Timothée ! Prêche la parole ! Proclame le contenu des Écrits sacrés qui donnent la sagesse en vue du salut par la foi en Christ-Jésus (cf. 3.15). Explique-leur encore et encore ce que ces écrits nous enseignent, à savoir que les humains ont voulu vivre sans Dieu et qu’ils ont choisi le chemin de la perdition, mais que Dieu les a aimés quand même au point de s’approcher d’eux par Jésus-Christ, et au point de s’être donné lui-même en rançon pour délivrer les humains de leurs fautes, de façon à ce que tous ceux qui se tournent vers lui et qui se confient en lui sans réserve sont pardonnés et réconciliés avec lui pour toujours ! »
Et les chrétiens de l’église de Timothée écoutent la lecture de cette lettre adressée par Paul à leur pasteur, et ils se disent : « Ah, mais c’est pour ça que notre pasteur consacre autant de temps à étudier les écrits sacrés pour nous en restituer le contenu. C’est pour ça que quelle que soit l’Écriture sur laquelle il prêche, il nous amène toujours à discerner l’intention originale de l’auteur, le contexte, la problématique, la dimension déchue de l’homme qui est visée par le texte, notre rapport à cette dimension déchue de l’homme, et la portée rédemptrice du texte, qui est toujours centrée sur la personne et l’œuvre de Jésus ! »
Et vous, membres et amis de l’église Lyon Gerland, ne soyez pas surpris si je vous demande encore aujourd’hui : « Est-ce que votre allégeance est à Christ plus qu’à qui que ce soit, et quoi que ce soit d’autre ? Est-ce que la parole du Christ habite en vous avec sa richesse (cf. Col 3.16) ? Est-ce que vous reconnaissez que les écrits sacrés sont si importants… que leur contenu doit être transmis sans détour (puisqu’il en va du salut des gens et de leur relation avec Dieu), et donc, que vous devez y être extrêmement attentifs, et attentifs à ceux qui enseignent ce contenu ? Ce qui nous amène au dernier point.
La Bible est si importante… que son contenu doit être transmis sans détour… avec une détermination sans faille (4.5-8). Revenons au texte encore une fois. Revenons aux « écrits sacrés ». Revenons à cette Écriture qui est inspirée de Dieu et puissamment profitable pour nous enseigner, nous convaincre, nous corriger, nous éduquer dans la justice afin que nous soyons complets et équipés pour notre vie d’êtres humains selon Dieu !
Et que dit Paul dans le texte ? Après avoir sommé Timothée de proclamer le contenu des écrits sacrés (la parole-même de Dieu), il lui fait comprendre que ça va être difficile. Les gens cherchent ce qui est agréable (4.3-4), c’est la raison pour laquelle ils se choisissent des maîtres qui leur chatouillent les oreilles. « Mais toi, Timothée, sois sobre en tout, supporte les souffrances, persiste à annoncer la bonne nouvelle, remplis bien ton service » (4.5).
Et Paul poursuit en citant sa propre expérience comme illustration de ce chemin difficile et douloureux qui est le chemin de la fidélité dans la prédication de la parole. Paul a compris que la fin était proche pour lui, et il emploie trois métaphores pour faire le bilan de ce parcours difficile où il s’est montré déterminé à remplir sa fonction, et pour exprimer cette détermination qu’il voudrait que Timothée imite. Paul sous-entend que Timothée doit suivre son exemple, et par extension, que tout pasteur, et que tout chrétien doit le suivre aussi.
Les trois métaphores sont : s’offrir soi-même en libation, combattre le bon combat, et achever la course. Une libation, c’est une offrande liquide. Dans l’Ancien Testament, on devait parfois verser du vin sur l’autel où on faisait les sacrifices. C’était un genre d’offrande présentée à Dieu. Donc vous imaginez : vous tenez une coupe avec du vin dedans, et vous la renversez pour en déverser le contenu. Quand vous faites ça, vous ne contrôlez plus rien, en fait. C’est un acte de renoncement—vous ne pouvez pas retenir le liquide, ni contrôler où il va aller.
Et Paul dit de lui-même : « Me voici offert en libation » (4.6). Il veut dire qu’il s’est donné entièrement à Dieu. Il a été déversé sur l’autel. Il ne retient rien. Et les dernières gouttes sont en train de tomber de la coupe. Voilà le genre de consécration au service de Dieu qu’il aimerait voir chez Timothée maintenant. « Prêche la parole… avec ce genre de détermination et de don de toi-même, sans rien retenir, jusqu’à la mort ! »
Il dit aussi qu’il a combattu le bon combat. Littéralement : « J’ai lutté douloureusement de la bonne lutte douloureuse ». En grec, c’est le mot agon et le verbe agonizomai, qui ont donné « agonie » en français. Paul est en train de dire : « Mon service en tant que prédicateur de la parole a été terriblement conflictuel et difficile, mais en persistant dans ce combat, j’ai fait le bien, j’ai fait ce que je devais faire. » Comme un lutteur aux Jeux Olympiques : Paul ne s’est pas trompé de ring, il ne s’est pas trompé d’adversaire, il a respecté les règles, et son motif de satisfaction, ce n’est pas qu’il aurait gagné le combat, mais qu’il a bien combattu.
Enfin, il dit qu’il a achevé la course. Il ne dit pas qu’il a gagné la course, il ne dit pas qu’il est bien classé parmi tous les concurrents. Il dit simplement qu’il a franchi la ligne d’arrivée ; et son motif de satisfaction, c’est qu’il a « gardé la foi » (4.7). Il a couru avec persévérance, sans se détourner de la piste, sans perdre de vue la bonne destination, et il est arrivé à la fin sans avoir abandonné en route. Comme un marathonien. Épuisé mais satisfait. Épuisé mais fidèle.
Voilà le genre de détermination sans faille que Paul voudrait transmettre à Timothée. Voilà le genre de détermination sans faille que Paul aimerait transmettre à tous les chrétiens ! Il voudrait qu’on accorde cette même importance au message de Dieu, consigné dans les écrits sacrés, proclamé par les pasteurs, expliqué dans les groupes de maison, accessible à la lecture dans un livre qu’on peut s’acheter pour 1,90 EUR à Decitre ou à la Fnac. Il voudrait qu’on s’intéresse à ce message, qu’on se laisse instruire par ce message, qu’on se fie à ce message, qu’on subordonne notre vie à ce message—sans rien retenir, même si c’est douloureux, et jusqu’à la ligne d’arrivée.
Et vous avez vu ce qui nous attend à la ligne d’arrivée, si on persévère jusqu’au bout ? C’est ce qui attend Paul aussi. La « couronne de justice » (4.8). Paul sait qu’elle lui est réservée, mais non pas parce qu’il aurait gagné, ou parce qu’il serait bien classé. La couronne de justice lui sera donnée parce qu’il aura achevé la course. Cette couronne n’est pas basée sur ses mérites mais sur les mérites de Jésus-Christ, qui lui sont comptés, ou attribués, comme à tous les croyants (à tous ceux qui désirent son retour), par la grâce de Dieu par le moyen de la foi.
La couronne de justice est réservée à tous les croyants qui achèvent la course. C’est un trophée qui nous attend, mais ce n’est pas à proprement parler une récompense, comme pour nous dire : « Fais tous tes efforts pour essayer de mériter la médaille ! ». C’est plutôt un encouragement, comme pour nous dire : « Tiens bon, n’abandonne pas, parce qu’il y a ça qui t’attend à la fin ! » C’est comme quand on part sur un long voyage inconfortable à pied, en voiture ou en avion, et qu’on se console en pensant à ce qui nous attend à l’arrivée.
Alors comment ça se passe pour vous en ce moment ? Vous croyez peut-être que la Bible est hyper-importante. Vous croyez qu’il faut diffuser son contenu, et s’intéresser à son contenu. Mais est-ce que vous êtes découragé ? Est-ce que vous vous dites parfois : « À quoi bon ? Les gens ne veulent pas entendre. Moi-même, je trouve tellement plus facile de m’intéresser à la dernière série populaire sur Netflix plutôt qu’au message de Dieu. Et puis la Bible c’est tellement à contre-courant. Peut-être que ce sont les chrétiens un peu plus progressistes et libéraux qui ont raison. Peut-être que ce n’est pas si grave finalement si on amende un peu le message ou si on le met un peu au goût du jour… »
Il faut qu’on se ressaisisse ! Ce texte qu’on vient de regarder ensemble nous dit : la Bible est si importante… que son contenu doit être transmis sans détour… avec une détermination sans faille. C’est ce que pense l’apôtre Paul en tout cas. C’est vrai que la vie ressemble à un énorme échangeur routier, avec des routes qui partent dans tous les sens, et des panneaux indicateurs qui pointent dans toutes sortes de directions possibles. Mais l’apôtre Paul estime qu’on ne peut pas juste choisir le chemin qui nous convient, parce que ce serait un drame absolu, une véritable catastrophe, si on s’égarait ou si on égarait les autres !
Comment donc s’orienter dans ce labyrinthe ? La Bible est la seule boussole infaillible pour ta vie. Paul est sur la fin de sa vie. Il sent venir son exécution prochaine, lui qui est en captivité à Rome. Et cette lettre à Timothée constitue les toutes dernières paroles que nous ayons de lui par écrit. C’est un peu son testament. Il n’a plus vraiment le temps de s’étendre sur toutes sortes d’autres sujets. Alors il dit à Timothée—et il y a là un message pour les chrétiens de l’église de Timothée et pour les chrétiens de l’Église Lyon Gerland—il lui dit : « Reste attaché aux écrits sacrés, prêche la parole, supportes-en le coût dans la souffrance. »
Si vous ne possédez pas de Bible, faites-le moi savoir dès la fin de ce culte et notre église sera ravie de vous en offrir une. Si vous souhaitez faire un survol de la Bible pour en comprendre le message général, dites-le moi et on vous proposera de suivre un Parcours Découverte. Si vous aimeriez savoir ce qui existe en termes de plans de lecture de la Bible (en un an, en deux ans, en six ans…), venez me voir, ou Denis, ou Kalhou, et on pourra vous aiguiller.
Si dans votre lecture de la Bible vous tombez sur des passages que avez du mal à comprendre, ou qui suscitent chez vous des réactions fortes, n’hésitez pas à nous en parler et on fera de notre mieux, en tant que pasteurs, pour apporter un éclairage sur ces passages. Si vous recherchez des exposés assez bien fournis sur des livres entiers de la Bible, allez sur notre site internet, où vous trouverez plus de 500 prédications textuelles, y compris des séries complètes sur Exode, Ruth, Ecclésiaste, Daniel, Amos, Abdias, Nahoum, Habacuc, Aggée, Matthieu, 1 Corinthiens, Éphésiens, 1 Timothée, Jacques, et 1 Pierre ! (Et bientôt 2 Timothée !)
Et si vous voulez aller plus loin avec Dieu, si vous ne le connaissez pas personnellement mais désirez avoir une relation personnelle avec lui, ou si vous le connaissez mais vous vous sentez éloigné de lui, venez nous voir aussi, ou contactez-nous par mail ou par téléphone, et on pourra au moins prier pour vous. Vous pouvez aussi rejoindre un groupe de maison à la rentrée (après l’été), où chaque semaine, on échange librement (en petit groupe) sur le texte biblique qui a été abordé dans la prédication du dimanche précédent, et où on essaie d’en tirer des applications pratiques pour notre vie, et où on prie les uns pour les autres.
La Bible est la seule boussole infaillible pour ta vie !