Noël est une fête dont le sens est particulièrement pertinent pour nous aujourd’hui, en cette fin d’année 2020. Parce que Noël, c’est la commémoration de la naissance d’un personnage absolument extraordinaire, qui est venu—comme on l’a vu la semaine dernière—pour mettre fin, bientôt, à tous nos problèmes. La Bible présente ce personnage comme Dieu lui-même, notre Créateur, s’approchant des hommes en prenant lui-même la condition d’un homme, pour nous secourir ! Ce personnage, c’est Jésus-Christ.
Mais est-ce que c’est vrai ? Est-ce que le seul et unique Dieu vivant, créateur et gouverneur tout-puissant de tout l’univers, est vraiment intervenu spécialement dans notre histoire pour nous sauver ? Est-ce qu’il a vraiment pris la nature d’un homme, en la personne de Jésus-Christ ? Est-ce que ce Jésus, Dieu-fait-homme, a été le messie tant attendu, le libérateur, celui qui a gagné la victoire sur toute force contraire à Dieu et à son projet bienveillant ? Est-ce qu’il va mettre fin, bientôt, à tous nos problèmes ? Parce que si c’est vrai, il n’y a rien de plus bouleversant pour ma vie !
Eh bien l’auteur du texte qu’on va lire dans un instant veut nous montrer que oui, c’est vrai. C’est pourquoi il a écrit toute une biographie de Jésus. Cet auteur s’appelle Matthieu, et la biographie qu’il a écrite de Jésus, on l’appelle « l’Évangile selon Matthieu ». Et la première raison pour laquelle Matthieu pense qu’on devrait reconnaître que Jésus est notre messie (celui qui peut nous sauver), c’est la façon dont Jésus est venu au monde. Il est venu au monde d’une manière tellement incroyable que ça devrait nous signaler que ce personnage est absolument hors du commun.
Voici ce qui est incroyable : c’est que Jésus est né d’une femme vierge (c’est-à-dire d’une femme qui n’a jamais eu de relations intimes avec un homme). Est-ce qu’on peut vraiment croire un truc pareil ? Ça semble tout-à-fait délirant ! Et vous ce matin, est-ce que vous le croyez de tout votre cœur, ou bien est-ce que vous êtes sceptiques ? Vous savez, il y a des gens qui se disent chrétiens, et qui ont du mal à souscrire à cette idée, que Jésus ait pu naître d’une femme vierge. « Oui, oui, c’est ça, Marie était vierge, bien sûr… »
Eh bien dans le texte qu’on va lire dans un instant, la réponse est claire et sans ambiguïté. Non seulement on peut le croire, mais il faut le croire—à plus forte raison à la fin d’une année difficile comme l’a été l’année 2020—parce que vous allez voir que l’auteur de ce texte relie de façon indissociable la façon dont Jésus est né, à sa mission en tant que messie.
Pour le dire autrement : si Jésus n’est pas vraiment né d’une femme vierge, alors on aurait (dès la première page de sa biographie) toutes les raisons de croire qu’il n’est pas le messie, et donc, non seulement ça ne servirait pas à grand-chose de lire le reste de l’histoire, mais en plus on n’aurait aucune bonne nouvelle à commémorer ce vendredi 25 décembre… 2020 !
C’est une drôle de situation qui nous est décrite dans ces quelques lignes. Comme on va le voir, c’est une situation qui s’embrouille, une situation qui s’explique, une situation qui s’accomplit, et enfin une situation qui s’accepte ! Pour commencer, donc, le récit de la vie de Jésus commence par une situation qui s’embrouille (v. 18-19).
Joseph et Marie sont fiancés, et conformément à l’éthique biblique du mariage et de la sexualité, ils attendent d’être officiellement mariés pour partager le même lit et pour avoir des relations intimes. Mais voilà. Il se trouve qu’un jour, Marie demande à Joseph si elle peut lui parler, elle lui dit qu’il ferait mieux de s’asseoir… et en prenant son courage à deux mains, elle lui annonce qu’elle est enceinte. Tout en lui assurant qu’elle n’a pas connu d’autre homme, et que c’est l’œuvre du Saint-Esprit !
Comment réagit Joseph ? Le texte nous dit qu’il veut rompre secrètement avec Marie (v. 19). Il veut annuler les fiançailles, mais sans en faire un scandale, parce qu’il ne veut pas faire du mal à Marie. Cette réaction en dit long, en fait, sur la façon dont Joseph a accueilli cette nouvelle. Avant tout, ça nous montre qu’il ne croit pas la version de Marie. Il veut rompre, parce qu’il sait très bien qu’il ne peut pas être le père—c’est physiquement, pratiquement, mécaniquement impossible. Donc, le père, c’est un autre homme.
Joseph pense qu’il a été trompé ; c’est la raison pour laquelle il veut rompre. Mais comme il est bienveillant (et sûrement vraiment amoureux de Marie), il ne veut pas lui faire du mal, donc il veut rompre discrètement, pour ne pas attirer l’opprobre sur Marie.
Il faut bien comprendre une chose, c’est que ce n’est pas bien d’avoir des relations sexuelles en-dehors du mariage, mais que c’est bien pire encore d’avoir des relations sexuelles avec quelqu’un alors qu’on est promis à quelqu’un d’autre. Les fiançailles à l’époque étaient vraiment considérées comme l’antichambre du mariage. C’était un engagement très fort presque équivalent au mariage. Dans cette situation, Joseph considérait que Marie avait commis un adultère ! Pour autant, il ne voulait pas la « diffamer » (littéralement « l’exposer », la faire montrer du doigt).
Donc c’est vraiment une situation qui s’embrouille, vous comprenez ? Et ce qu’il faut remarquer, c’est que Matthieu, l’auteur, ne cherche pas à cacher le scepticisme de Joseph—pour ne pas dire son incrédulité. Ce n’est même pas présenté comme un manque de foi dans le sens d’une infidélité à Dieu, puisque Joseph est un « homme de bien ». C’est plutôt quelqu’un d’exemplaire. Son scepticisme est donc approprié à la situation. Le récit présente la naissance virginale de Jésus comme étant effectivement quelque chose de difficile à croire. Les gens n’étaient pas plus crédules à cette époque-là qu’aujourd’hui !
Donc Matthieu sait qu’il doit faire avaler à ses lecteurs quelque chose de vraiment énorme. Et pour ça, on aurait pu imaginer que Matthieu débute son récit d’une autre manière. Comme ça par exemple :
« Marie était fiancée à Joseph ; avant leur union elle se trouva enceinte par l’action du Saint-Esprit. Joseph, son époux, qui était un homme de bien, leva les bras au ciel et loua Dieu pour ce miracle. Il prit aussitôt Marie chez lui, l’installa confortablement dans un fauteuil, et lui apporta une tisane bien chaude avant de lui masser les pieds pendant un quart d’heure. Il dépensa ensuite tout son argent sur des vêtements de grossesse, et organisa chaque jour des réunions de prière pour découvrir la volonté de Dieu pour cet enfant. Comme il y pensait, voici qu’un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit : Joseph, fils de David, je te félicite d’avoir cru Marie sur parole. Elle enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus… »
Vous voyez où je veux en venir ? Matthieu aurait pu nous faire croire que la foi, ça consiste à croire immédiatement un truc pareil, sans sourciller ! « Prenons exemple sur Joseph, cet homme de bien… » Mais justement, cet homme de bien n’a pas cru (tout de suite) à la façon miraculeuse dont cet enfant, prétendument, est venu à l’existence.
Le récit, donc, est parfaitement réaliste, contrairement à toutes sortes de récit mythologiques qui ont été écrits dans l’Antiquité. Ici, on a un récit réaliste, parce que franchement, tomber enceinte quand on est vierge, c’est assez invraisemblable. Et la Bible n’essaie pas de nous faire croire le contraire. Mais ce qu’on va voir maintenant, c’est que ce qui est invraisemblable n’est pas forcément irrationnel ou absurde.
Deuxième point : cette situation qui s’embrouille, c’est aussi une situation qui s’explique (v. 20-21). Qu’est-ce qui se passe dans notre texte ? Dieu ne reproche pas à Joseph son manque de foi (c’est un contraste par rapport à Zacharie, le père de Jean-Baptiste) ; au contraire, comme si son scepticisme était parfaitement compréhensible, Dieu envoie à Joseph un ange, dans un rêve, pour lui expliquer la situation.
« Oui, Joseph, la grossesse de Marie est bel et bien due à l’œuvre surnaturelle du Saint-Esprit. Non seulement ça, Joseph, mais il faut que tu comprennes un truc : cette grossesse n’est pas anodine parce que l’enfant à naître n’est pas anodin ! C’est le messie ! Toi Joseph, tu es bien un descendant de David (v. 20), le grand roi David, dont le messie devait être un descendant ; et conformément aux promesses de l’Écriture, c’est ton fils adoptif qui va sauver son peuple de ses péchés. Tu l’appelleras par conséquent Jésus » (ce qui veut dire « Dieu sauve » en hébreu).
Donc ce qu’il faut remarquer ici, c’est que cette situation complètement invraisemblable a une explication cohérente. Une explication rationnelle.
Bon, si je vous disais que le 24 décembre 1971, la veille de Noël, une personne a survécu à une chute libre de 3200 mètres après que son avion s’est disloqué en plein vol, dans un orage. Sur les 92 passagers, tous sont morts sauf cette personne qui a donc survécu à la chute, et non seulement ça, mais cette personne a ensuite réussi à survivre encore 9 jours toute seule dans la jungle, avant d’être secourue par des bûcherons.
Eh bien si vous suivez attentivement mes prédications depuis plusieurs mois, vous croiriez cette histoire parce que ce n’est pas la première fois que j’en parle ! Mais moi, la première fois que j’en ai entendu parler, c’est un de mes enfants qui me l’a racontée. Et honnêtement, je ne l’ai pas cru ! J’ai dit : « Ouais, ouais, tu as dû lire ça sur internet, hein ! Ha ha. » Eh puis un jour je me suis dit que ça serait pas mal comme illustration dans une prédication, et donc je suis allé voir si c’était vrai. Et ça l’était !
Cette personne, une dame allemande, est encore vivante aujourd’hui. Son histoire est parfaitement attestée par les autorités et par la presse de l’époque. Elle a écrit un livre intitulé « Tombée du ciel » (paru en 2011). Sa survie est due au fait qu’après que l’avion s’est disloqué, elle est restée attachée à son siège qui l’a un peu protégée, et sa chute a été freinée un peu à la fin par la canopée de la jungle (les feuillages des grands arbres tropicaux) où elle est tombée, au Pérou.
Alors on dirait naturellement aujourd’hui que cette personne est une… « miraculée », n’est-ce pas ? Ce qui lui est arrivé est absolument invraisemblable ! Mais ce n’est pas irrationnel ou absurde. Il y a des choses dans la vie qui sont incroyables, mais vraies. Il y a une explication.
Dans l’histoire de la naissance de Jésus, c’est pareil. Un ange apparaît à Joseph et lui explique que la grossesse de Marie est due au Saint-Esprit. Alors bien sûr, il y en a qui se disent : « OK. Un ange apparaît à quelqu’un dans un rêve et lui dit que cette grossesse surprise est due au Saint-Esprit ? Et tu vas me dire que c’est rationnel, ça ? »
Eh bien c’est peut-être extraordinaire… mais ce n’est pas irrationnel. En quoi est-ce que ce serait irrationnel de penser qu’il puisse exister des êtres spirituels appelés des « anges », qui sont au service de Dieu ; ou bien de croire que Dieu, justement, qui est par définition tout-puissant, puisse accomplir des choses de manière surnaturelle ? Dieu, s’il existe, est capable de faire ce qu’il veut, non ? S’il a créé l’univers à partir de rien, il est bien capable de susciter un fœtus dans le ventre d’une maman sans l’intervention d’un gamète mâle, non ?
Encore une fois, il ne faut pas tout confondre : « surnaturel », ou « invraisemblable », ce n’est pas synonyme d’« irrationnel » ou d’« impossible ». Mais bien sûr, en même temps (et on l’a vu), Matthieu ne banalise pas la « naissance virginale » de Jésus (comme on l’appelle). Il nous montre au contraire que oui, c’est un événement tout-à-fait extraordinaire. Et il explique pourquoi c’est si extraordinaire : c’est parce que cet enfant est, lui-même, extraordinaire. C’est ce qu’on va voir maintenant.
Donc un, c’est une situation qui s’embrouille, mais deux, c’est une situation qui s’explique. Troisièmement, c’est une situation qui s’accomplit. Qu’est-ce qui se passe dans le texte ? Maintenant, Matthieu ouvre une parenthèse (v. 22-23) pour nous indiquer que ce qui se passe ici, c’est l’accomplissement d’une prophétie de l’Ancien Testament.
Cette prophétie se trouve dans le livre du prophète Ésaïe (700 av. J.-C.), et ça parle d’un signe extraordinaire que Dieu va donner à son peuple pour lui attester son plein engagement dans la réalisation de ses promesses en faveur de son peuple. Ce signe consiste en ce qu’une vierge va tomber enceinte et donner naissance à un enfant qui ne sera ni plus ni moins que le messie, et l’incarnation de Dieu parmi les hommes !
C’est un signe sans précédent que Dieu va donner, pour annoncer un événement sans précédent, et c’est cette situation-là, précisément, qui s’accomplit ici. Autrement dit l’événement en question est d’une telle ampleur (pensez-vous : la naissance du messie, qui est Dieu fait homme !), qu’il fallait que cet événement soit signalé par un truc immanquable, inégalable, inimitable. Dieu voulait que le moment venu, on puisse reconnaître ce signe et qu’on se dise : « Ah ! Ça y est ! Dieu a tenu sa promesse et il vient délivrer son peuple ! »
C’est un peu comme si je vous donnais des indications pour venir chez moi en voiture. Et disons que pour venir chez moi, il y a un tournant qu’il ne faut surtout pas manquer. Mais heureusement, il y a un repère facile à reconnaître. « Il faut prendre à droite juste après la grande maison vert fluo avec les volets roses et la statue de Johnny Halliday dans le jardin. » Vous voyez, c’est facile, c’est immanquable. Mais imaginez qu’il n’y ait pas de repère particulier. « Après être sorti de la forêt, il faut compter 4,7 kilomètres après le cinquième virage, et ensuite au deuxième cédez-le-passage (ou au troisième si tu comptes le rond-point), il faut prendre à droite. » Ce n’est pas aussi évident qu’une maison vert fluo avec des volets roses et une statue de Johnny Halliday dans le jardin, on est d’accord ? Ça, au moins, c’est un signe immanquable, inégalable et inimitable. Vous ne pouvez pas vous tromper !
Et c’est pareil dans le texte. La manière dont Jésus est venu au monde, en naissant d’une femme vierge, est un signe immanquable, inégalable et inimitable, destiné à nous montrer de façon claire, et sans ambiguïté, que Jésus est bel et bien le messie, le libérateur, qui est aussi l’Emmanuel, « Dieu avec nous », Dieu fait homme venu sur la terre pour délivrer son peuple.
C’est ça que Matthieu veut nous faire comprendre. Depuis le tout début de son récit, donc, il veut nous montrer que cette biographie de Jésus, ce n’est pas la biographie de n’importe qui ! Voici l’histoire du Christ, l’histoire du Sauveur, l’histoire de l’accomplissement des promesses de grâce de Dieu qui avait promis, depuis les origines de l’humanité, que quelqu’un viendrait pour nous délivrer du mal (Gn 3.15).
C’est ce que je disais au début : l’auteur de ce texte relie de façon indissociable la façon dont Jésus est né, à sa mission en tant que messie. C’est aussi ce que fait l’ange dans le rêve de Joseph, quand il lui explique ce qui est en train de se passer : « L’enfant qu’elle a conçu vient du Saint-Esprit. […] C’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Et en comprenant tout ça, le comportement de Joseph va complètement changer. C’est ce qu’on voit dans les deux derniers versets de notre passage.
On a donc au début une situation qui s’embrouille, puis une situation qui s’explique, puis une situation qui s’accomplit. Enfin, quatrièmement, c’est une situation qui s’accepte. Regardons encore le texte.
Dans ce passage, il est intéressant de noter que le personnage principal, celui qui occupe le devant de la scène, c’est Joseph (contrairement au récit que nous rapporte Luc, où c’est Marie qui est le personnage principal, cf. Luc 1.26-38). Et donc Matthieu attire notre attention sur la façon dont Joseph en particulier a réagi à tous ces événements. On a vu au début que Joseph était sceptique, même incrédule. Mais il y a un retournement de situation entre le début et la fin de ce texte, comme on le voit aux v. 24-25.
Joseph voulait rompre, mais maintenant qu’il a reçu une explication, et qu’il a compris ce qui se passait, et qu’il croit, eh bien il obéit à Dieu, il fait « ce que l’ange du Seigneur lui a ordonné » (v. 24), et il épouse Marie. Le texte précise qu’il va même attendre de consommer le mariage, au moins jusqu’après la naissance de Jésus—sûrement parce qu’il a conscience du caractère éminemment sacré de cette grossesse. Marie est l’écrin qui porte le messie, et même, elle est la « gestatrice » d’Emmanuel, la mère porteuse de l’homme-Dieu ! Pour le coup, Joseph va sûrement, pendant 9 mois au moins, traiter sa femme avec la plus grande précaution et la plus grande dignité !
En tout cas, Matthieu attire notre attention sur ce changement d’attitude chez Joseph. Par une révélation, il a reçu l’explication de ce qui se passait, et il a cru. Il n’est pas plus crédule qu’au début ; il a simplement la foi. Dieu lui a parlé, et il est convaincu de la véracité de ce qu’il a entendu, et il agit en conséquence. C’est ça la foi, non ? Écouter ce que Dieu nous dit, le croire, lui faire confiance, et manifester cette confiance par des actes.
La foi, c’est ça : une confiance qui se traduit par des actes. Il y a quelques semaines, Suzanne a subi une intervention chirurgicale qui nécessitait une anesthésie générale. C’est-à-dire qu’on lui a injecté un produit directement dans les veines pour la rendre inconsciente, en lui promettant qu’on la réveillerait ensuite. Suzanne n’a pas été contrainte de subir ça. Elle a donné son consentement. L’anesthésie générale, c’est un truc, quand on y pense, qui semble assez invraisemblable, mais l’anesthésiste a expliqué à Suzanne comment ça se passerait, et elle lui a fait confiance, et cette confiance s’est traduite par des actes.
C’est ce qui se passe dans le texte. Joseph ne comprend pas tout, mais il se fie à la révélation de Dieu, et il lui fait confiance. Il a compris que cette grossesse n’était pas comme les autres, parce que l’enfant à naître n’était pas comme les autres. Il a compris qu’il s’agissait du messie, le Fils de Dieu, et même Dieu le Fils, conçu du Saint-Esprit, qui vient, enfin, délivrer son peuple de ses péchés. C’est le Sauveur tant attendu, qui vient au secours des hommes, conformément au projet de Dieu. Et Joseph s’incline par la foi devant cette réalité.
La suite de la biographie de Jésus nous indique de quelle manière Jésus va s’y prendre pour secourir les hommes. Il va vivre une vie d’obéissance parfaite à Dieu le Père—là où nous autres, sans exception, on a échoué. Et pour nous délivrer des conséquences de notre échec, Jésus va se substituer à nous en prenant sur lui le châtiment de nos fautes. C’est ce qui se passe quand Jésus meurt sur la croix.
Nous, on était séparés de Dieu à cause de nos fautes ; Jésus était en communion parfaite avec Dieu en vertu de sa nature divine et de son obéissance en tant qu’homme ; et sur la croix, Jésus a volontairement pris notre place, il a porté notre fardeau pour nous. Il s’est laissé punir pour nos péchés, pour que la justice de Dieu soit satisfaite, et pour que nous, si on place notre confiance en lui, on puisse s’approcher librement de Dieu et être reçu dans son paradis.
Le troisième jour, Jésus est ressuscité en vainqueur, et il est vivant aujourd’hui, il se tient à la droite de Dieu le Père dans le ciel, il est notre médiateur, celui qui nous représente auprès du Père, celui qui nous défend, qui garantit notre place au paradis, et il va revenir un jour pour juger les vivants et les morts, et pour mettre fin, bientôt, à tous nos problèmes !
Voilà ce que Jésus, le messie, a accompli quand il est venu il y a à peu près 2000 ans. Et ce qu’on a pu voir dans ce texte aujourd’hui, c’est que la façon dont Jésus est né nous signale dès le début de l’histoire que ce Jésus est le messie, qui va accomplir tout ça.
Alors, le texte nous oblige à nous poser une question personnelle. Est-ce qu’on est sceptique comme le Joseph du début de l’histoire, ou est-ce qu’on est croyant, comme le Joseph de la fin de l’histoire ? Si on reste incrédule devant la naissance virginale de Jésus, qui nous est présentée sans ambiguïté ici, il s’ensuit qu’on va rester incrédule devant qui est Jésus et ce qu’il est venu faire. À l’inverse, si on croit, on va s’incliner avec confiance devant Jésus car il est le messie, le Sauveur tant attendu, annoncé par les prophètes depuis des temps immémoriaux ; il est Dieu incarné, Dieu fait homme, le seul et unique secours qui nous soit présenté pour nous délivrer du mal et de la mort, par sa mort et sa résurrection.
Je ne peux pas vous convaincre, moi, que ces choses sont vraies. Je ne peux que vous donner des informations qui sont contenues dans les saintes Écritures. Mais aujourd’hui au moins, le sens de la venue de Jésus vous a été présenté. Oui, dans l’histoire de Jésus, il y a des trucs extraordinaires—il est né d’une vierge, il a accompli des miracles, il est ressuscité d’entre les morts—mais c’est parce que Jésus est quelqu’un d’extraordinaire.
Il n’y a rien d’irrationnel ou d’absurde, au contraire, quand on étudie l’histoire de Jésus, et même l’histoire de toute la Bible, on voit la parfaite cohérence du projet de Dieu. On voit comment toutes les pièces du puzzle s’assemblent pour nous donner une compréhension du monde, de l’histoire et de nous-mêmes, qui tient parfaitement la route, et qui a le potentiel de nous fortifier et de nous remplir d’espérance et de joie malgré toutes les circonstances pénibles qu’on pourrait traverser—et je dis ça en cette fin d’année 2020 qui a été… plutôt bizarre !
Si vous ne connaissez pas bien le contenu de la Bible, on propose dans notre église un Parcours Découverte, c’est-à-dire une série de rencontres informelles où on fait un survol de la Bible pour justement se familiariser avec son contenu. Venez me voir si ça vous intéresse !
Pour ceux qui sont particulièrement motivés, je vous encourage à suivre un plan de lecture de la Bible en 2021—il y en a un en particulier que je vous conseille qui vous permet de lire toute la Bible en un an ; je crois que plusieurs de nos jeunes vont le faire.
Et puis réservons-nous du temps cette semaine, seul ou en famille, pour nous rappeler la véritable raison pour laquelle Noël est une fête. Noël, c’est la commémoration de la naissance d’un personnage absolument extraordinaire, qui est venu pour mettre fin, bientôt, à tous nos problèmes. C’est la venue de Jésus, le Christ, l’Emmanuel, Dieu avec nous, Dieu fait homme, qui s’est approché de nous pour nous présenter le secours dont on a vraiment besoin.
Et ça a commencé par sa naissance miraculeuse. Est-ce qu’on peut croire que Jésus est vraiment né d’une vierge ? Oui. Est-ce qu’il faut le croire ? Oui, en tout cas si on veut être appelé un chrétien, c’est-à-dire un disciple de ce messie. Je vais même aller plus loin : si vous ne croyez pas à la naissance virginale de Jésus, je vous interdis de fêter Noël, parce que si Jésus n’est pas né d’une vierge, ça veut dire qu’il n’est pas le messie, et si Jésus n’est pas le messie, il n’y a aucune bonne raison de fêter sa naissance.
Personnellement, en communion avec tous les chrétiens qui nous ont précédés et avec les millions de chrétiens qui sont vivants aujourd’hui et qui ne sont pas plus crédules que les autres êtres humains, eh bien cette semaine, je vais affirmer cette vérité millénaire telle qu’elle est formulée dans le Symbole des Apôtres (le credo) :
« Je crois en Jésus-Christ, le Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit et qui est né de la Vierge Marie. »