C’est dur, la vie ! C’est dur pour tout le monde. Ce matin, je ne me pose même pas la question de savoir si vous avez besoin d’être consolé ou encouragé, mais plutôt, pour quelle raison en particulier est-ce que vous avez besoin d’être consolé ou encouragé aujourd’hui.
Est-ce que c’est parce que vous avez des problèmes de santé ? Ou des problèmes d’argent ? Ou bien des problèmes relationnels, ou professionnels ? Est-ce que vous êtes dans le deuil ? Est-ce que vous êtes inquiet, stressé, ou déprimé ? Est-ce que vous vous sentez seul, incompris, abandonné, frustré, ou coupable ? Est-ce que vous êtes démoralisé par le monde qui vous entoure ? Est-ce que vous vous sentez désorienté face à des circonstances pénibles, et peut-être imprévues, que vous traversez ? Est-ce que vous avez peur ? Est-ce que vous avez honte ? Est-ce qu’il y a quelqu’un dans votre vie qui vous harcèle, qui vous calomnie, ou qui vous persécute ?
La vie, c’est dur pour tout le monde—et si vous trouvez que la vie est facile, franchement, pour moi c’est le signe chez vous d’un manque de maturité, ou au moins d’un manque d’ouverture au monde qui vous entoure. Franchement, ça ne vous fait rien d’apprendre qu’un bébé de 11 mois a été tué mercredi dernier dans une crèche à Lyon, par une employée de la crèche qui était excédée par les pleurs incessants de la fillette ? Et qu’est-ce que vous pensez des violences horribles qui sont commises contre les Ukrainiens depuis 4 mois ?
La vie, c’est dur, parce que le monde dans lequel on vit ici-bas, il est comme ça. C’est un monde où on souffre. C’est un monde où il y a beaucoup de choses qui ne vont pas.
Alors bien sûr, si on est chrétien, on a une perception du monde, et de notre existence dans ce monde, et des souffrances de ce monde, qui est différente. C’est différent, parce que tout ça, c’est relativisé par rapport à des choses incroyables qui sont devenues réalité dans la vie de tous ceux qui ont placé leur foi en Jésus.
Et dans la lettre que l’apôtre Paul a écrite aux chrétiens de la ville de Rome au premier siècle, eh bien Paul passe en revue beaucoup de ces bienfaits incroyables que les croyants ont reçus, par la foi en Jésus. On est pardonné pour le mal qu’on a pu faire. On est rendu juste aux yeux de Dieu. On a la paix avec Dieu pour toujours. On est destiné à vivre éternellement dans son paradis. On est né de nouveau spirituellement, et donc on a une nouvelle nature qui se porte vers le bien plutôt que vers le mal. On a même reçu le Saint-Esprit de Dieu qui vit en nous, qui va nous ressusciter après la mort, et qui en attendant témoigne à notre esprit qu’on est des enfants bien-aimés de Dieu !
Tout est relativisé, n’est-ce pas ? Mais. En même temps, la vie ça continue d’être dur. À certains égards, c’est même pire pour les chrétiens (comme on l’a vu la semaine dernière). Dans certains pays, les chrétiens encourent l’emprisonnement, les violences, la torture et la mort. Dans d’autres pays, ce sont les moqueries, l’aliénation, l’incompréhension, des amitiés perdues, des familles divisées. Sans parler de l’oppression spirituelle.
Et puis quand on est chrétien, on lutte intérieurement contre des choses qui sont en nous et dont on sait qu’elles sont mauvaises—l’apôtre Paul lui-même en a témoigné dans sa lettre—et parfois, on se décourage dans ce combat. Et parfois, on est tout simplement fatigué, ou submergé par les inquiétudes ; et spirituellement, parfois, on se sent à sec. On n’arrive plus à lire la Bible, encore moins à prier. Parfois même, le doute vient s’immiscer dans notre cœur. « Et si tout ça, ce n’était rien que du vent ? Parce que tout ce qui est promis dans l’Évangile, finalement, ce n’est que théorique et abstrait ! Qu’est-ce que je gagne, franchement, à être un chrétien—sinon à me torturer encore plus ? »
Eh bien c’est à ce genre de questionnement que l’apôtre Paul veut répondre dans la seconde partie du chapitre 8 de sa lettre aux Romains—un passage qu’on va lire dans un instant. C’est un texte extrêmement riche et dense—et peut-être qu’un jour je ferai une série d’une vingtaine de prédications seulement sur ce chapitre ! Mais aujourd’hui, j’aimerais surtout qu’on retienne l’idée générale de ce passage. Et cette idée, c’est la suivante : c’est normal de souffrir si on est chrétien, mais on a toutes les raisons de tenir bon quand même.
Autrement dit, la vie c’est dur (même—et peut-être surtout—pour les chrétiens), mais quand on y pense, ça vaut carrément le coup de persévérer dans la foi malgré tout, sans baisser les bras, sans faire demi-tour. Et l’apôtre Paul veut nous donner des arguments pour nous consoler dans nos souffrances, nous encourager, et nous inciter justement à persévérer avec une grande confiance. Vous voulez les entendre, ces arguments ? Alors lisons le texte.
Donc c’est normal de souffrir si on est chrétien, vous voyez ? Mais on a toutes les raisons de tenir bon quand même !
Pourquoi ? Premièrement, parce qu’on sait ce qu’il y a au bout. C’est ce que l’apôtre Paul nous fait comprendre pour commencer, aux versets 17-25. Vous avez noté que dans ces quelques versets, Paul reconnaît la réalité de la souffrance dans la vie des chrétiens. Et même, il semble dire qu’on est censé souffrir si on est un vrai chrétien !
« Nous sommes héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être aussi glorifiés avec lui. » (v. 17)
Mais vous voyez, à côté de la réalité de la souffrance, Paul parle aussi d’une autre réalité, une réalité future, qui est celle de « la gloire à venir ». Et il dit que c’est un truc qui sera révélé un jour, et c’est un truc qu’on désire, si on est chrétien—mais pas que nous ! Toute la création, en fait, aspire à cette situation future, celle où la nature elle-même sera délivrée et renouvelée, et où la rédemption des croyants et leur adoption comme enfants de Dieu seront définitivement manifestés. Bref, le monde entier, le cosmos tout entier, soupire profondément après le paradis ! Il y a un truc qui vient, un truc incroyable et glorieux, et tout l’univers l’attend et le désire—depuis les galaxies et les trous noirs jusqu’aux plus petites cellules et aux plus petits atomes, en passant par les plantes et les animaux et les déserts et les glaciers !
Et nous, les croyants, on l’attend et on le désire aussi. Et surtout (« bien plus »), nous dit Paul, parce que si on est croyant, on a reçu « les prémices de l’Esprit » (v. 23). C’est-à-dire qu’on a reçu de la part de Dieu comme un acompte sur cette gloire à venir.
On a reçu une part du paradis en la personne du Saint-Esprit—et ce truc-là on l’a déjà en nous. Et forcément, en ayant ce truc glorieux en nous, nous qui vivons encore ici-bas dans un monde abîmé, dysfonctionnel, impur, instable, douloureux, eh bien ça renforce encore plus la dissonance entre nos aspirations profondes (les fameuses inclinations de l’Esprit) et la réalité dans laquelle on existe actuellement.
Oui, ça crée de la douleur en plus, ça crée des « soupirs » en plus—on soupire en nous-mêmes, nous dit Paul (v. 23), parce qu’on désire Dieu, on désire être délivré du mal, on désire la paix, on désire le repos, on sait qu’on n’est pas fait pour ce monde-ci, on n’est pas fait pour la souffrance, et on a trop hâte d’arriver dans le paradis.
Vous voyez : Paul nous explique pourquoi c’est normal de souffrir plus en tant que chrétiens ! C’est parce qu’on désire puissamment être délivré une fois pour toutes de notre condition déchue. Oui, c’est comme quand on accouche d’un enfant. S’il n’y avait pas un enfant qui allait sortir, on ne souffrirait pas comme ça. Le raisonnement de Paul ici, c’est : on est enceinte de quelque chose de glorieux, et c’est normal de souffrir au fur et à mesure qu’on se rapproche de ce moment, et en même temps au fur et à mesure que ce moment se fait attendre.
Mais vous voyez aussi ce qu’il dit : c’est que ce paradis, dont on a déjà reçu les prémices, eh bien quand il viendra, il compensera infiniment les souffrances dont on fait l’expérience maintenant. Quand Paul dit qu’il n’y a pas de « commune mesure » entre nos souffrances d’aujourd’hui et le paradis de demain, il veut dire que ce sont deux choses impossibles à représenter à la même échelle.
C’est comme si vous vouliez dessiner un grain de sable et… le soleil, sur une même feuille de papier en respectant les proportions. Ce serait impossible ! Soit le soleil ne tiendrait pas sur la feuille, soit le grain de sable serait absolument invisible. Impossible à représenter. Il n’y a pas de commune mesure entre les deux.
Et on est dans le même ordre de différence entre nos souffrances d’aujourd’hui, si pénibles soient-elles, et la gloire à venir dans le paradis. Cette gloire sera si grande que nos souffrances d’aujourd’hui, en comparaison, seront devenues si minuscules qu’on ne pourra même plus les voir !
Je sais que c’est difficile à croire. C’est pratiquement impossible de se projeter conceptuellement dans le paradis, et d’arriver à imaginer comment ce serait d’être tellement consolé, et tellement comblé, et tellement heureux, que nos souffrances d’aujourd’hui seraient noyées dans la gloire et la joie. Vraiment ? Même la douleur de cette trahison, de cette maladie, de cet échec, de cette agression, de cette séparation, de ce deuil, de ce péché… ? Ces choses qui m’assaillent, qui m’accablent, qui m’écrasent même—tout ça ce sera vraiment minuscule comparé à la gloire à venir ?
Je ne sait pas si j’arrive à le croire moi-même. Parce que si je le croyais vraiment, pleinement, ça produirait plus spontanément la persévérance dans ma vie quand je suis confronté aux difficultés, n’est-ce pas ? Et c’est ce que dit Paul au verset 25, quand il parle « d’espérer » ce qu’on ne voit pas. Il veut dire l’attendre avec une pleine conviction et une pleine confiance. Encore une fois, c’est comme la grossesse et l’accouchement. Si on croit vraiment qu’il y a un bébé à l’intérieur qui va sortir, eh bien on va souffrir mais ça devient plus supportable parce qu’on sait ce qu’il y a au bout.
Je ne peux pas vous convaincre que le paradis compensera infiniment vos souffrances d’aujourd’hui—mais je peux vous dire que c’est ce qui est écrit dans ce texte !
Donc premièrement, on a toutes les raisons de tenir bon parce qu’on sait ce qu’il y a au bout. Deuxièmement, parce qu’on est merveilleusement accompagné.
C’est ce que Paul nous fait comprendre dans les deux versets suivants (v. 26-27). Ce ne sont que deux versets, au cœur de ce passage, mais ça décrit une réalité extrêmement importante pour nous les chrétiens qui souffrons ici-bas.
Voici ce que dit Paul : il dit que nous les chrétiens, sur ce chemin difficile ici-bas, on n’a pas besoin de savoir exprimer nos souffrances, parce que le Saint-Esprit s’en occupe à notre place. Lui, il fait connaître nos souffrances à Dieu, et il demande à Dieu de nous venir en aide, et il lui demande ça d’une manière parfaitement adaptée à notre situation.
Je ne sais pas si vous vous rendez compte de ce que ça veut dire. Vous savez, parfois on est vraiment complexé par rapport à la prière. Je pense qu’on a tous connu ça : on a peur de prier devant les autres, parce qu’on ne sait pas si on va arriver à faire une prière cohérente, une prière bien formulée, une prière qui soit juste théologiquement. On a peut-être peur de perdre le fil, de trébucher sur les mots, d’oublier de dire quelque chose qu’on aurait dû dire… Et donc des fois, on se contente de ne rien dire dans la réunion de prière, et de laisser les autres prier, parce que eux, ils savent bien prier !
Mais vous savez qui sait vraiment bien prier ? Dieu ! Et Paul est en train de nous dire ici, que le Saint-Esprit (qui est Dieu) intercède pour nous si on est croyant. C’est-à-dire qu’il prie, en quelque sorte. Le Saint-Esprit représente nos intérêts auprès de Dieu le Père, il plaide en notre faveur, il parle pour nous, il fait connaître nos besoins. Et parce que le Saint-Esprit est lui-même Dieu, il fait tout ça de manière absolument parfaite.
Le Saint-Esprit est omniscient, donc il nous connaît et nous comprend parfaitement, il nous connaît mieux qu’on se connaît nous-même, il sait mieux que nous ce qui se passe en nous, il sonde notre cœur et notre âme ; et il nous aime aussi parfaitement, il veut notre bien et il recherche notre intérêt suprême ; et il connaît parfaitement la volonté et les intentions de Dieu pour nous. Bref, le Saint-Esprit est un intercesseur idéal, parce qu’il vient au secours de notre faiblesse—il vient faire ce qu’on ne sait pas faire nous-même.
Il est comme un interprète pour nous auprès de Dieu. Vous avez sûrement déjà été frustré un jour de ne pas pouvoir faire comprendre vos besoins à quelqu’un, tout simplement parce que vous ne parliez pas la langue de cette personne. Il y a quelques jours avec Suzanne on était à une station-service dans une zone un peu rurale en République Tchèque, et la machine à carte bleue est tombée en panne, et moi je devais payer mon plein mais je n’avais pas assez d’argent en espèces—l’essence était déjà dans mon réservoir et il a fallu essayer de se mettre d’accord avec les gens de la station-service, qui ne parlaient pas un mot d’anglais ou de français, et moi qui ne sait dire qu’un seul mot en Tchèque : pivo, qui veut dire bière.
C’est super frustrant ! Ce qu’il me fallait dans cette situation, c’était un interprète qui comprenne les deux interlocuteurs. Quelqu’un pour faire l’intermédiaire, pour faire connaître mes besoins à la personne en face. Quelqu’un qui me comprenne et qui puisse se faire comprendre. Et le Saint-Esprit dans la vie des croyants, c’est cet interprète parfait.
Le Saint-Esprit est l’interprète idéal entre nous et Dieu, parce qu’il est capable à la fois de nous comprendre parfaitement et de se faire comprendre parfaitement de Dieu—puisqu’il est la troisième personne de la Trinité.
On est merveilleusement accompagné, vous voyez ? Jésus lui-même, avant sa mort et sa résurrection, avait parlé à ses apôtres du Saint-Esprit, en l’appelant « le consolateur » (en grec, le paraclet), c’est-à-dire celui qui marche avec nous, qui nous accompagne, qui nous aide, qui nous soutient. Et le Saint-Esprit ne déserte jamais sa fonction, même quand nous-même, on a l’impression d’être complètement dépassé par nos circonstances. Non, le Saint-Esprit habite en nous si on est chrétien, et rien ne peut le chasser de là—et rien ne peut le faire taire dans son ministère d’intercession pour nous.
Il arrive, n’est-ce pas, qu’on soit profondément découragé. Il arrive qu’on soit envahi par le stress ou par l’inquiétude. Il arrive qu’on souffre trop, physiquement, émotionnellement, ou psychologiquement, pour pouvoir même sortir de notre lit ou de chez nous. Il arrive, n’est-ce pas, que nos péchés prennent le dessus, semble-t-il, et qu’ils nous donnent l’impression qu’ils ont la victoire sur nous et qu’ils sont capables de nous maintenir sous leur emprise.
Mes frères et sœurs, écoutez bien. Dans ces situations et dans d’autres, on n’est pas obligé de savoir quoi dire à Dieu. On peut se retirer dans un coin et simplement faire monter à Dieu nos larmes, nos gémissements, les cris indicibles de notre cœur, ou tout simplement notre silence.
Je me dis que plusieurs d’entre nous, on aurait peut-être besoin de faire ça cette semaine. Essayez ! Présentez-vous à Dieu dans le silence, reposez-vous en lui pendant plusieurs minutes, sans complexe, sans pression—sachant que le Saint-Esprit en vous, vient au secours de votre faiblesse et intercède lui-même pour vous de manière inaudible, mais parfaite !
On a toutes les raisons de tenir bon, parce qu’on est merveilleusement accompagné. Troisièmement, parce qu’on arrivera pour sûr à destination !
Revenons au texte une dernière fois (v. 28-39). Alors j’ai conscience que c’est un passage tout simplement sublime, et qu’il y a tellement de choses à dire ! Alors pardonnez-moi si je vous frustre un peu, mais je vais vraiment seulement tirer l’idée principale de ces versets. Et l’idée principale, c’est que si on est chrétien, si on est vraiment attaché à Jésus par la foi, alors quoi qu’il arrive dans notre vie, quelles que soient les difficultés qu’on rencontre, Paul veut qu’on se rappelle que Dieu nous a rachetés pour lui—et qu’il a fait ça d’une manière totale, suprême, complète, inéluctable, irrésistible.
On peut dire que Dieu a scellé notre salut. Et donc, pour sûr, rien ne peut faire échouer le projet de Dieu pour nous. On va pour sûr être sauvé si on s’en est remis à Jésus.
Alors Paul ne parle pas explicitement du Saint-Esprit dans ces versets, mais dans le contexte, il a beaucoup parlé du rôle du Saint-Esprit dans la vie des chrétiens (à partir du début du chapitre 8). Et donc dans ce contexte, il est légitime de relier ce concept de la sécurité parfaite qu’on a en Jésus (le fait que notre salut s’accomplira pour sûr, inexorablement) et l’idée qu’on a reçu le Saint-Esprit comme prémices de la gloire à venir (v. 23).
Dans un autre passage, Paul dit que si on est croyant, on a été scellé par le Saint-Esprit pour le jour de la rédemption (Ép 4.30). Ça veut dire que Dieu a mis sa signature sur nous, en quelque sorte. C’est un peu comme la rentrée des classes en septembre pour nos enfants : l’école nous demande de mettre leur nom sur toutes leurs affaires, pour que ces choses-là ne se perdent pas et qu’on sache à qui elles appartiennent. Dieu aussi, nous a pris pour lui, et il a mis son nom sur nous pour qu’on ne se perde pas et qu’on sache à qui on appartient pour toujours.
Et ce n’est pas une signature électronique, vous savez, une sorte de signature générique, une photocopie de signature, un truc impersonnel comme ce qu’on a sur les programmes des candidats aux élections, qu’on reçoit dans notre boîte aux lettres. On a l’impression que le candidat a écrit quelques mots à la main, et qu’il a signé personnellement—mais en réalité, c’est juste une photocopie ! Imaginez si vous regardiez le papier d’un peu plus près et que vous vous rendiez compte qu’en fait, ça a vraiment été écrit à la main ! Un petit mot personnel d’Emmanuel Macron ! Ou de Philippe Poutou !
Mais justement : Dieu nous a donné quelque chose de vraiment personnel. C’est son Saint-Esprit. Il nous a scellés pour le jour de la rédemption par son Saint-Esprit. Le Saint-Esprit dans notre vie, si on est croyant, c’est la signature originale et personnelle de Dieu. Il a écrit sur nous à la main. Il nous a marqué comme étant à lui.
Et vous voyez comment l’apôtre Paul dans notre passage veut vraiment qu’on soit convaincu que rien ne peut nous séparer de Dieu si on l’aime. Paul nous rappelle combien Dieu a investi et dépensé pour nous sauver.
Dieu a pensé à nous dans l’éternité passée, avant la création du monde. Il a envoyé son Fils sur la terre et il l’a « livré » pour nous. Jésus a obéi volontairement à Dieu le Père et il a accepté d’accomplir son plan qui consistait à nous racheter pour Dieu. Pour ça, il a souffert et il est mort sur la croix. Il a subi le châtiment qu’on méritait à cause de nos fautes. Il a emporté nos fautes et nos péchés dans la tombe, et il est ressuscité en vainqueur. Il est monté au ciel, et il nous représente auprès de Dieu le Père. Et Dieu a déversé son Saint-Esprit sur nous et en nous. Dieu a tellement investi en nous, et tellement dépensé pour nous !
Est-ce que vous pensez que maintenant (si tout ça est vrai), il y aurait quoi que ce soit qui pourrait nous séparer de Dieu ? Est-ce que vous pensez que quelqu’un pourrait faire une OPA sur nous pour nous racheter à Dieu ? Impossible ! On est hors de prix, personne n’est assez riche pour payer plus que ce que Dieu a investi en nous. Et si Dieu a tellement misé sur nous, « lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous », est-ce qu’il y a quoi que ce soit qui pourrait le faire renoncer à nous sauver à la fin ?
La vraie question, c’est : est-ce que vous êtes caché en Jésus ? Est-ce que vous aimez Dieu au point d’être affligé par le mal qui existe dans votre cœur, au point de demander pardon à Dieu et de vous réfugier en son Fils qui vous présente en lui-même le pardon et la vie éternelle ?
Si oui, si vous pouvez dire en toute sincérité que vos espoirs reposent réellement sur Jésus-Christ, eh bien ce texte vous dit que vous pouvez tenir bon parce que vous allez arriver pour sûr à destination. Rien ne peut faire échouer le projet de Dieu pour vous, le salut complet qu’il a voulu vous donner ; et cette sécurité extraordinaire devrait être d’une consolation et d’un encouragement incroyables pour nous quand on est confronté aux vicissitudes de notre existence—que ce soit la souffrance physique, la maladie, le deuil, la persécution, le conflit, la solitude, la peur, ou encore le péché, la culpabilité, la honte, et la dépression spirituelle.
Alors pour conclure. Oui, la vie, c’est dur, et c’est dur pour tout le monde. Mais bizarrement, quand on est chrétien, même si notre foi change notre perception des difficultés dans la vie, ça ne fait pas disparaître les difficultés, au contraire, il y a même des difficultés supplémentaires pour les chrétiens. Et c’est cette réalité-là qui est le cœur de la préoccupation de Paul dans le passage qu’on a vu aujourd’hui.
Et Paul a tout simplement voulu nous consoler et nous encourager, et nous inciter à persévérer dans la foi si on est chrétien, en nous disant tout simplement : c’est normal de souffrir si on est chrétien, mais on a toutes les raisons de tenir bon quand même.
On a toutes les raisons de tenir bon quand même, parce qu’on sait où on va, parce qu’on est merveilleusement accompagné, et parce qu’on arrivera pour sûr à destination.
Est-ce que vous avez senti le cœur pastoral de Paul dans ce passage, ce frère dans la foi qui cherche à nous consoler et à nous encourager en nous rappelant combien on est aimé de Dieu si on est croyant ? Le projet de Dieu pour nous, son objectif pour nous, est clair : il veut notre bien, notre gloire, notre bonheur éternel, à nous que Dieu a élus et aimés en Christ, avant même la fondation du monde ! Et Dieu a tout mobilisé pour l’accomplissement de ce projet.
C’est pourquoi Paul va même jusqu’à dire cette parole qui est une des paroles les plus réconfortantes de toute la Bible :
« Toutes choses coopèrent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. » (v. 28)
Il existe une illustration assez connue de ce point, c’est l’illustration de la tapisserie. Une tapisserie, c’est une œuvre d’art créée par tissage, à l’aide de toutes sortes de fils de couleurs différentes. Et quand on regarde le verso d’une tapisserie (quand on la retourne et qu’on regarde derrière), ce qu’on voit, c’est un enchevêtrement incompréhensible de fils qui vont dans tous les sens. Ça ne ressemble à rien ! Mais quand on met la tapisserie à l’endroit, on découvre une image magnifique, où tout d’un coup, on découvre avec admiration la fonction de tous ces fils de couleurs différentes.
Ce sera un peu pareil quand on entrera dans la gloire, quand on obtiendra ce qu’on espère, quand sera révélé ce qu’on attend avec persévérance, quand la création sera libérée de la servitude, quand on connaîtra la rédemption de notre corps et la réalité du paradis : alors toutes les souffrances et les incompréhensions et les frustrations de notre situation présente seront consolées et corrigées et satisfaites, et on pourra voir exactement comment Dieu les aura fait concourir, ou coopérer, à notre bien.
Et donc, quand on y pense, ça vaut le coup—ça vaut carrément le coup—de persévérer dans la foi malgré tout, sans baisser les bras, sans faire demi-tour, jusqu’à la fin.