Dieu ne nous laisse pas sans direction

Par Jonah Haddadle 26 février 2017

Imaginez que vous êtes avec Jésus la nuit où il est livré pour être jugé et crucifié. Vos ennemis vous cernent de près. L’heure approche. Jésus va vous laisser et vous allez vous retrouver tout seul, émotionnellement et spirituellement dans le noir. Jésus, votre ami, votre maître, votre Seigneur va mourir. Comme vous, tous les autres disciples vont fuir. Peut-être que les autorités vous rattraperont aussi. Peut-être que vous serez le seul disciple encore vivant… vous, tout seul. Vous avez raison d’avoir peur. En tant que disciple de Jésus, vous avez passé plusieurs années auprès de Dieu le Fils, mais maintenant le maître va partir.

C’est vrai que nous, nous ne pouvons pas nous identifier complètement aux disciples de Jésus. Mais le fait qu’ils avaient besoin d’un guide, ça peut s’appliquer tout-à-fait à nous. Que faire, donc, quand on n’a pas de guide―quelqu’un qui nous rassure, quelqu’un qui nous conseille, quelqu’un qui nous aide ? Nous avons probablement tous déjà demandé à Dieu d’éclairer notre chemin, ou d’éclairer notre avenir, ou de nous diriger vers la bonne voie. Nous avons tous besoin d’une boussole spirituelle, morale, et relationnelle.

Heureusement, Jésus ne nous a pas laissés tout seuls. Jésus a promis à ses disciples de leur envoyer le Consolateur, c’est-à-dire l’Esprit Saint. Après être monté au ciel, Jésus a envoyé le Consolateur qui demeure parmi nous et en nous. Dans l’évangile selon Jean, il y a deux textes où Jésus parle précisément de l’œuvre du Saint Esprit après son départ, à savoir le chapitre 14 et 16. Aujourd’hui je vais traiter le chapitre 16 verset 5-15.

Que faire quand on est tout seul, sans guide spirituel ? Peut-être que vous avez vu le film « La Route », qui raconte une histoire qui se déroule dans un avenir proche, dans un monde qui a été dévasté par une catastrophe quelconque. Pendant toute la durée du film, on voit un homme et son jeune fils qui marchent le long d’une route, au milieu d’un paysage complètement vide. Chaque scène évoque le désespoir, un désespoir qui ne fait qu’empirer. Le ciel est gris. La terre est grise. Leurs vêtements sont gris. L’homme et son fils errent sur cette route pleine de dangers avec un seul but, celui d’atteindre la mer qui est également grise et sans vie. Quelle horreur, n’est-ce pas, quel désespoir ! C’est déprimant d’imaginer une vie comme ça. Mais ça illustre, encore une fois, la situation des disciples face au départ de leur maître et Seigneur : la peur d’être tout seul dans la vie, sans guide, sans ami, sans consolateur, sans direction, sans but, sans espoir.

Personne ne veut être tout seul et abandonné. Dans les chapitres précédents, les disciples ont demandé à Jésus, « Où vas-tu ? » Ici, Jésus leur rappelle la question, non pas parce que les disciples s’intéressent beaucoup à la destination de Jésus, mais parce qu’ils sont attristés par son départ. Leur vraie question pour Jésus est : « Pourquoi t’en vas-tu ? » Pourquoi vas-tu nous laisser quand on a besoin de toi ? Voilà, le problème auquel les disciples de Jésus font face, avant sa crucifixion. Mais la première chose que Jésus leur promet est un nouveau départ.

Un nouveau départ

Le Fils doit partir pour que l’Esprit vienne. Jésus dit : « Il est avantageux que je parte. » Autrement dit, regardez la situation dans son ensemble. S’il n’y a pas de crucifixion, il n’y aura pas de résurrection ; s’il n’y a pas de résurrection, il n’y aura pas de venue du Saint Esprit ; s’il n’y a pas de venue du Saint Esprit, il n’y aura pas d’Eglise qui entraîne le salut des nations, qui entraîne le retour du Fils glorifié, qui entraîne l’accomplissement de toute chose et la fin de tout mal. Le départ de Jésus est une étape malheureuse provisoire dans une histoire beaucoup plus grande que ce qu’on imagine de notre point de vue limité.

Si on regarde le plan de Dieu comme la construction d’un bâtiment, on verra mieux comment les choses sont faites par étapes. Je vais prendre un exemple de l’Écriture. La Bible parle de Christ comme d’une pierre angulaire, comme du fondement de l’Église. Et de la même façon que la fondation d’un bâtiment est la partie la plus importante, qui constitue la base de ce qui vient après, Jésus aussi est le fondement (le fondement de l’Église). La mort et la résurrection de Jésus ont établi et fondé la nouvelle alliance entre Dieu et son peuple, pour que par la foi en lui les croyants de toutes les nations fassent partie du peuple de Dieu qui est l’Église. La mort et la résurrection de Jésus ont rendu possible la construction de l’Église. Le fondement, ce n’est pas la fin de la construction. Le bâtiment construit sur Jésus et par Jésus, se compose des croyants (l’Église) sous la direction du Saint Esprit.

Jésus est venu pour préparer le terrain et pour poser les fondations comme nous dit 1 Pierre chapitre 2, Romains chapitre 9, et Éphésiens chapitre 2 parmi plusieurs autres passages. Et la Bible nous donne cette illustration parce que nous pouvons la comprendre facilement. Si l’équipe qui pose la fondation n’a pas fait son travail, l’équipe qui construit les murs et le toit sera coincée. Pour que le reste du bâtiment soit construit, ceux qui posent la fondation doivent venir en premier, faire leur travail, et partir. De même Jésus rappelle à ces disciples qu’il doit partir pour que l’Esprit vienne. Dieu ne nous laisse pas sans direction et sans guide. Pour que le bâtiment qui est l’Église soit construit, Dieu le Père, le Fils, et l’Esprit œuvrent dans une parfaite harmonie pour réaliser le plan de Dieu pour son peuple.

Jésus rassure les disciples sur le fait que oui, son départ sera triste. Mais dans le plan souverain du Père, la suite ne sera pas réalisée si Jésus reste. Les travaux ne sont pas encore finis. Jésus rassure ses disciples en leur disant que dans les moments difficiles de notre vie, les travaux ne sont pas encore finis. Il faut attendre pour que la tristesse se transforme en joie, comme ce que dit Jésus au verset 20, la tristesse sera changée en joie au fur et à mesure que le plan de Dieu se réalise. Dieu ne nous laisse pas sans direction.

Un conseiller intègre

Il nous laisse son Esprit qui est une grâce qui nous révèle et qui nous convainc des vérités de notre condition déchue et de notre besoin d’un sauveur plus fort que nous. Le texte nous présente un personnage qui s’appelle en grec le Parakletos, ou celui qui encourage et qui exhorte. Le mot Parakletos est traduit par Consolateur ou par Guide en français. Et ce Consolateur convaincra le monde de péché, de justice, et de jugement (selon le verset 8).

Mais qu’est-ce que ça veut dire de convaincre le monde de péché, de justice et de jugement ? Ce que je vous propose, c’est de comprendre la justice du monde et le jugement du monde dans un sens péjoratif. Ce que je veux dire c’est que la justice et le jugement qui appartiennent aux gens du monde ne sont pas en réalité justes. Vous voyez l’ironie ? La justice du monde a abouti à la mort injuste de Jésus. Les autorités religieuses qui pensaient protéger la justice étaient en réalité les plus grands hypocrites, et ils ont tué leur propre sauveur. Comme on le voit dans Ésaïe 64, tous leurs actes de justice étaient comme des objets impurs et comme des vêtements pollués. Il n’y a pas de justice plus injuste que notre propre justice en tant qu’êtres humains quand on est privé de la grâce de Dieu.

Notre justice corrompue entraîne logiquement un jugement corrompu, en l’occurrence un jugement contre Jésus. Le jugement du monde est un jugement contre Dieu. C’est un jugement pervers basé sur les mensonges du diable, et qui a des conséquences funestes pour nous. De même que le péché est évidemment mauvais, eh bien la justice et le jugement qui appartiennent au monde sont également corrompus et mauvais.

Le Consolateur expose donc la corruption du monde pour que le monde reçoive la vraie justice et la vraie grâce de Dieu. Et c’est ça qui est important ici. L’idée générale, c’est que c’est l’œuvre de Dieu le Saint-Esprit d’exposer le péché et de convertir les gens.

L’Esprit-Saint révèle des réalités spirituelles qu’on ne voit pas normalement. L’œuvre de l’Esprit-Saint dans ce monde est une grâce de Dieu qui vise à exposer le péché, à restreindre la corruption du monde, et à pointer les gens vers Jésus. Il nous montre toutes les choses que nous ne voyons pas à cause de notre cécité spirituelle. Il agit comme microscope qui ouvre nos yeux à tout ce que nous ne voyons pas sans lui. Son travail n’est pas si étrange. Dans le monde matériel, les microscopes remplissent la même fonction. Ils nous montrent ce qu’on ne voit pas par nos propres yeux. Savez-vous que la Bible que vous avez entre les mains est couverte de milliards de bactéries ? Savez-vous qu’il y a plus de bactéries sur votre téléphone portable que sur les leviers de chasse d’eau dans les toilettes publiques ? Savez-vous qu’il y a plus de bactéries sur votre voisin que sur une cuvette de WC ? Vous voyez, il y a des réalités qui existent dans notre monde mais qu’on ne voit pas.

La fonction du Saint Esprit est d’exposer le péché (d’un côté) et de révéler la vérité (de l’autre côté). Ce thème ce trouve tout au long du récit de l’évangile selon Jean. Jésus est décrit comme une lumière qui expose le mal et qui éclaire le chemin des croyants.

Une parole véridique

Dieu ne nous laisse pas sans direction. L’Esprit parle avec vérité en relevant ce que nous ne voyons pas de nos propres capacités. On voit dans la Bible que c’était après la résurrection de Jésus que les disciples ont commencé à comprendre le sens de la mort de Jésus. C’est l’Esprit qui leur a révélé ces choses. Si vous voulez comprendre l’origine du Nouveau Testament, il suffit de lire les versets 12 et 13 de Jean 16. Le Saint-Esprit a conduit les disciples dans la vérité. Il a révélé la vérité de Dieu en rappelant aux disciples tout ce qu’ils avaient besoin de savoir pour mettre les paroles de Dieu par écrit, et pour nous guider dans l’interprétation de ces paroles.

Jean chapitre 16 versets 12-13 et Jean chapitre 14 versets 24-26 constituent 5 versets très, très pertinents pour le Christianisme du 21ème siècle. Pourquoi ? Parce qu’ils nous rappellent que Dieu ne nous laisse pas sans direction, que Dieu est l’auteur de l’Écriture, que tout ce qui est révélé par Dieu est véridique, et que c’est lui qui donne sens au texte et pas nous qui donnons sens au texte. À chaque époque, l’Église fait face à des théologies et à des philosophies néfastes qui corrompent l’évangile. Aujourd’hui l’Église fait face à quelque chose qui s’appelle l’herméneutique philosophique postmoderne, qui essaye de nous convaincre que l’autorité de l’auteur du texte est révoquée, et que c’est aux lecteurs d’imposer un sens au texte selon leur communauté d’interprétation. Selon cette idée, il n’y a pas une vérité invariable à l’Ecriture. Il y a plutôt plusieurs petites vérités fluides qui changent au fil du temps selon les caprices de la culture. Ce que pense la majorité détermine ce que pense Dieu.

Mais qu’est-ce que Dieu dit ? Il dit au verset 13, « l’Esprit de vérité vous conduira dans toute la vérité (une vérité éternelle qui vient du Père). » Cette vérité ne change pas ; elle ne dépend pas de nous. Dieu ne nous laisse pas sans direction. Jésus est le chemin, le Saint-Esprit est la carte, et le Père est l’ingénieur qui a rendu tout cela possible.

Moi, j’ai une voiture que j’aime beaucoup―une belle Citroën C4. Et cette voiture est équipée d’une radio qui a une femme dedans qui me donne des indications pour la route. Je crois que ça s’appelle un GPS. Et j’aime cette femme qui habite dans ma radio, parce qu’elle m’aide à naviguer dans les rues illogiques de Lyon. Elle me rassure avec sa voix sensuelle, en me disant qu’elle ne va pas me laisser, et qu’elle va me guider vers la bonne destination.

Et de même, Dieu ne nous laisse pas sans direction. Il nous donne Jésus-Christ qui nous a rachetés par sa mort à la croix, et qui nous a sauvés des conséquences de nos péchés. Il nous a laissé son Esprit qui nous appelle à la foi en Jésus, et qui nous dirige pour que nous mettions en pratique l’enseignement de la Bible. Dieu ne nous laisse pas sans direction.

Application

Peut-être que vous, aujourd’hui, vous cherchez un guide ; vous cherchez un consolateur qui va vous aider à traverser votre avenir incertain. Nous avons tous demandé à un moment ou à un autre, où vas-tu Jésus ? Pourquoi t’en vas-tu ? Nous avons tous demandé : Est-ce que je dois traverser cette difficulté tout seul ? Mais qu’est-ce que Jésus promet à ses disciples ? Verset 20 : votre tristesse sera changée en joie…la joie du salut par la foi en Jésus, la joie de la vie éternelle dans sa présence, la joie de savoir que le Seigneur est là malgré ce que nous traversons. Par la foi en Jésus, par la présence de son Esprit en nous, et par la communion fraternelle qui est dans l’Église de Jésus, notre tristesse peut se transformer en joie, notre solitude et notre isolement peuvent se transformer en relations réconfortantes, notre manque de direction et d’orientation peut se transformer en guidage divin. Jésus n’a pas abandonné ses disciples, et il ne nous abandonne pas non plus. Dieu ne nous laisse pas sans direction.

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