Salut à tous. Je m’appelle Alex, je suis le pasteur de cette merveilleuse Église… et je suis souvent infidèle à Dieu. Dans ma vie, en ce moment, ça se manifeste surtout par des ruminations centrées sur moi-même, par des pensées négatives par rapport aux circonstances de ma vie, par des désirs affectifs mal orientés, par une auto-tyrannie perfectionniste, par de l’impatience dirigée tacitement contre Dieu, par de l’orgueil et de la convoitise astucieusement camouflés sous un couvercle de pseudo piété religieuse, et tout simplement par un amour tiède pour Dieu !
Est-ce que c’est ce genre de conducteur spirituel que vous souhaitez avoir, dans la vie ? Si vous pouviez lire dans mon cœur et dans mon âme, est-ce que vous voudriez m’embaucher comme pasteur ?
Et vous, comment ça se passe ce début d’année 2024 ? Combien de bonnes résolutions avez-vous déjà réussi à enfreindre, en 14 jours ?
Ce n’est pas impossible que vous soyez un peu comme moi, et que vous démarriez cette année 2024 avec un certain désenchantement, en étant un peu démotivé et abattu, en vous disant que, de toute façon, vous êtes faible, vous êtes infidèle, vous avez trop de difficultés dans la vie, trop d’obstacles sur la route, trop d’inconstance, vous manquez trop de sagesse et de maturité, pour que votre vie ait vraiment un impact. Qu’est-ce que Dieu pourrait bien faire de vous, en vous, ou à travers vous ?
« Et si Alex (notre berger) a vraiment de tels états d’âme, et si vraiment il peine à trouver sa joie en Dieu, et s’il n’est pas transporté d’amour pour Jésus, est-ce que Dieu va vraiment l’utiliser pour conduire pastoralement et efficacement son Église à Lyon Gerland ? » Et si l’Église Lyon Gerland est elle-même composée en grande partie de gens qui souffrent, et qui hésitent, et qui sont découragés ou déprimés, et qui doutent, et qui sont remplis d’inquiétudes, et qui connaissent plein de tentations et qui chutent—est-ce que Dieu va bénir cette Église ? Est-ce qu’il va accomplir de grandes choses à travers elle ?
Le passage qu’on va lire dans un instant va apporter un éclairage sur ces questions. C’est un passage qui est même destiné à nous encourager, en nous montrant que même si on est faible et qu’on trébuche, même si nos conducteurs spirituels sont faibles et qu’ils trébuchent, même si notre communauté chrétienne est faible et qu’elle trébuche, eh bien ça n’empêchera pas Dieu de nous utiliser avec puissance pour accomplir son projet.
On va lire la suite du livre des Juges—un livre qui raconte des choses qui se sont passées à une époque particulière de l’Ancien Testament (plus de 1000 ans avant Jésus-Christ), quand le peuple d’Israël avait pénétré en terre promise, mais qu’il n’y avait pas encore de roi pour gouverner le pays. On a vu que le peuple d’Israël à cette époque se détournait très facilement de Dieu, et que Dieu lui envoyait régulièrement des conducteurs pour délivrer les Israélites de leurs ennemis—ces conducteurs étaient appelés des « juges ».
Et donc la dernière fois, on a commencé à découvrir l’histoire du dernier des 12 juges qui sont mentionnés dans ce livre. Ce douzième juge s’appelle Samson. La dernière fois, on a vu les circonstances dans lesquelles la venue au monde de Samson a été annoncée à ses parents, avant même que sa maman ne tombe enceinte—et maintenant, après un bond en avant dans le temps, on va voir le début de ses exploits (à Samson) en tant qu’adulte.
Et il faut bien comprendre qu’il y a de fortes attentes qui reposent sur lui. Dans le chapitre précédent, on nous l’a bien « vendu », ce Samson ! On s’attend à ce qu’il soit brillant, et exemplaire, et probablement le meilleur des juges dans le récit jusqu’à présent.
Mais au lieu de ça, on va être un peu surpris. On va découvrir un gars un peu ambivalent, un peu bizarre, un peu impulsif, qui va nous mettre mal à l’aise, en fait ! Mais ce qui est vraiment étonnant (et qui doit nous étonner et nous frapper), c’est que malgré ça, c’est quelqu’un que Dieu va utiliser, et qu’il va utiliser de manière assez spectaculaire, même. Et toute la leçon qu’on pourra en retenir, aujourd’hui, c’est justement que l’œuvre de Dieu en nous et à travers nous ne passe pas par nos capacités propres mais par notre foi.
Alors : surprenant, curieux, peut-être un peu déstabilisant comme histoire, non ? On va donc voir que tout ça, c’est pour nous montrer que l’œuvre de Dieu en nous et à travers nous ne passe pas par nos capacités propres mais par notre foi. Mais pour comprendre ça, il y a deux choses que ce passage veut nous faire considérer, d’abord quelque chose sur Dieu, ensuite quelque chose sur nous-mêmes.
Alors d’abord, quelque chose sur Dieu. La première chose que ce passage veut nous faire comprendre, en effet, c’est qu’il est impossible que Dieu soit entravé dans notre vie par nos faiblesses, même par la faiblesse du péché. En fait, on peut dire qu’aucune faiblesse chez nous, aucune infidélité même, ne pourrait jamais venir gêner le dessein (le projet) de Dieu, puisque le pouvoir souverain de Dieu (qu’on appelle la providence) englobe tout, même nos chutes et nos échecs. Et ça, c’est hyper important de le comprendre.
Regardez ce qui se passe dans le texte (v. 1-9). Je vous ai dit qu’on devait être surpris à la lecture du texte, et pour cause ! D’après le chapitre précédent, Samson était censé être consacré à Dieu avant même sa naissance. Il devait être si consacré à Dieu que même sa maman devait faire hyper attention de ne pas rendre son bébé impur pendant sa grossesse ! Et on s’était dit : « Waouh, là on va vraiment avoir quelqu’un d’extraordinaire, qui va être très fidèle au niveau de sa relation à Dieu et du respect des règles de la religion des Israélites ! Et c’est lui, du coup, qui va être hyper bien placé pour être le libérateur d’Israël ! »
Mais là, qu’est-ce qu’on découvre ? La première chose qu’on découvre, c’est que Samson veut se marier avec une Philistine ! C’est super choquant, parce que ça, c’est normalement formellement interdit par la loi de Moïse (Dt 7.3). Épouser quelqu’un qui n’était pas un Israélite, c’était non seulement épouser quelqu’un d’idolâtre (adepte d’une fausse religion), mais c’était aussi épouser quelqu’un d’impur.
Et donc on comprend pourquoi les parents de Samson sont choqués. Eux, ils avaient entendu cet « Ange de l’Éternel » leur parler de leur futur bébé, avant même la grossesse, en disant qu’il devra être préservé de toute impureté parce qu’il serait totalement consacré à Dieu depuis le ventre de sa mère « jusqu’au jour de sa mort » (Jg 13.7)—et pourquoi ? Parce qu’il serait l’envoyé de Dieu pour commencer à délivrer les Israélites, justement, des Philistins ! (Jg 13.5) Mais là, qu’est-ce qui se passe ? Leur fiston a grandi, il a eu l’âge d’aller en boîte, il a rencontré une Philistine, et maintenant il veut l’épouser !
Donc oui, c’est surprenant et même choquant. Mais en plus de ça, un peu plus loin dans le texte, il y a cette histoire bizarre d’une attaque de lion, et Samson qui tue le lion à mains nues, après quoi, il y a des abeilles qui s’installent dans la carcasse et qui produisent du miel. C’est hyper incongru. C’est quoi l’intérêt de cette histoire ?
Eh bien à ce stade, ce que je veux vous faire remarquer, c’est que Samson va manger de ce miel et en donner à ses parents sans leur dire d’où il provient. Et ça c’est aussi grave que de vouloir épouser une Philistine, en fait, parce que ce miel est un aliment qui a été en contact avec le cadavre d’un animal impur (Lv 11). Les parents de Samson n’auraient sûrement pas voulu en manger s’ils avaient su d’où ça venait ! C’est un peu comme si vous me proposiez un sandwich à midi, sans me dire que vous l’avez ramassé dans le caniveau à côté des déjections d’un chien ou d’un quelconque autre mammifère non identifié.
Donc vous comprenez qu’on est censé être très surpris par ce personnage de Samson—on ne s’attendait pas à ce qu’il se comporte comme ça, ce gars qui était censé être totalement consacré à Dieu, et qui était censé se préserver de toute impureté. Sa maman devait faire attention de ne rien manger d’impur pendant la grossesse pour préserver son bébé ; mais maintenant, c’est son bébé qui non seulement mange quelque chose d’impur, mais en donne à sa maman ! C’est ironique et choquant.
Donc il y a une forme d’échec et de déception quand on voit ce personnage de Samson. Mais en même temps, le texte nous dit que c’est l’Esprit de l’Éternel qui s’est « emparé » de lui pour lui donner la force surnaturelle qui lui a permis de « déchirer » le lion « comme on déchire un chevreau » (v. 6). Dieu a quand même donné à Samson cette force incroyable qui va caractériser la suite de son histoire (comme on le verra les prochaines fois).
Ça doit nous frapper, ça : Samson est faible moralement, mais il est fort physiquement, et cette force, c’est Dieu qui lui a donnée malgré sa faiblesse morale. Il me fait penser à Drax le Destructeur, un des super-héros (de la franchise Marvel) qui apparaît dans le film Les Gardiens de la galaxie. Il est hyper fort, mais il est hyper bête. Ou Obélix, si vous préférez. Super fort parce qu’il est tombé dans la marmite de potion magique quand il était tout petit, mais pour autant, pas super intelligent.
Samson est un peu comme ça. Faible moralement, mais doté d’une force surnaturelle que Dieu lui-même lui a donnée. Et ça doit nous encourager, ça ! Dieu va quand même utiliser Samson, il va quand même agir en lui et à travers lui malgré ses infirmités.
Et c’est ce qui nous amène au verset-clef de ce premier point : c’est le verset 4. Lorsque les parents de Samson sont choqués par son comportement (comme on est censé l’être nous aussi), le texte dit : « Son père et sa mère ne reconnaissaient pas que cela venait de l’Éternel : car [littéralement] il [l’Éternel] cherchait une occasion d’agir contre les Philistins. En ce temps-là, les Philistins dominaient sur Israël. »
Qu’est-ce que ça nous dit, ce verset ? Ça nous dit que Dieu était en train de réaliser son projet à travers même les faiblesses morales de Samson ! Samson veut épouser une Philistine, c’est mal ! Mais Dieu va quand même utiliser ça pour agir contre les Philistins et en faveur des Israélites. Le texte ne dit pas que ça justifie le mauvais comportement de Samson. Le texte ne dit pas que les parents de Samson n’auraient dû rien lui dire et accepter sans objection son mariage avec une Philistine. Pas du tout ! Le texte dit simplement que même les faiblesses de Samson, même ses péchés, sont subordonnés au pouvoir souverain de Dieu qu’on appelle « la providence ».
Samson est faible, mais Dieu est fort. Samson commet le mal et il est inexcusable, mais Dieu est si fort qu’il inscrit le mal dans son dessein qui est bon. C’est incroyable d’y penser !
Et c’est ça que notre passage veut nous faire comprendre, en premier, sur Dieu. Dieu est si grand, qu’il va utiliser Samson avec puissance malgré sa faiblesse. Dieu est si grand, qu’il est impossible que Dieu soit entravé dans notre vie par nos faiblesses, même par la faiblesse du péché. Dieu est si grand, que même tes faiblesses s’inscrivent dans son dessein.
Attention, je le répète : ça ne veut pas dire que nos faiblesses ne sont pas graves, ça ne veut pas dire que le mal qu’on commet peut se justifier, ça ne veut pas dire qu’on doit devenir complètement indifférent à nos circonstances sous prétexte que de toute façon, « Dieu est souverain et que c’est lui qui gère tout par sa providence » !
Non, ce que ça veut dire, c’est que rien n’est jamais définitivement gâché pour Dieu. Il n’existe pas de pouvoir dans tout l’univers qui soit capable de renverser le pouvoir de Dieu. À plus forte raison, nos échecs, nos erreurs, nos doutes, nos chutes, nos maladies, n’ont pas ce pouvoir. Et ça doit nous inciter à relever la tête et à toujours garder espoir.
Vous vous rappelez l’histoire de Joseph et de ses frères, dans le livre de la Genèse ? Les frères de Joseph ont fait des choses horribles, mais à la fin, Joseph leur dit :
« Vous aviez formé le projet de me faire du mal, Dieu l’a transformé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui et pour sauver la vie d’un peuple nombreux. » (Gn 50.20)
Mais en hébreu, c’est le même verbe qui est employé deux fois : « Vous aviez prévu quelque chose en mal contre moi, mais Dieu l’a prévu en bien. »
Donc ça c’est la première chose que le texte veut nous faire comprendre, et ça concerne Dieu. Son projet est irrésistible, et on doit toujours se rappeler que nos faiblesses, si graves soient-elles, n’ont pas un pouvoir plus grand que Dieu, « le grand Créateur de toutes réalités, [qui] soutient, dirige, emploie et gouverne toutes les créatures, actions et choses, des plus grandes aux plus petites, par sa très sage et sainte providence, selon sa prescience infaillible et le libre et immuable conseil de sa volonté, à la louange de sa sagesse, de sa puissance, de sa justice, de sa bonté et de sa miséricorde glorieuses. » (Westminster 5.1)
Donc ça peut déjà changer quelque chose à notre perspective sur le monde, sur les circonstances de notre vie, sur nos difficultés, nos faiblesses et même nos péchés, quand on se rappelle ce point qui concerne Dieu. Peut-être qu’on peut se rappeler ça en 2024 ! Mais deuxièmement, il y a quelque chose à comprendre sur nous-mêmes.
La deuxième chose que ce texte veut nous faire comprendre, en effet, c’est qu’on va traîner notre faiblesse avec nous pendant toute notre vie sur la terre, mais heureusement, ce n’est pas de ça que dépend la faveur que Dieu nous porte. Revenons au texte pour voir comment l’histoire de Samson nous pointe vers cette réalité (v. 10-20).
Alors je ne sais pas vous, mais moi, la seconde partie de ce passage, elle m’énerve beaucoup. Déjà la première partie était bizarre ; celle-ci est vraiment weird. En gros, ce qui se passe dans le texte, c’est qu’on en découvre un peu plus sur Samson, sur le type de personnage qu’il est. Et ça va être utile pour la suite de son histoire.
On découvre qu’il est un brin provocateur, un brin impulsif et colérique, un brin impatient, bref, c’est quelqu’un qui paraît un peu instable. Je ne sais pas vous, mais moi, en lisant ce texte, je ne me sentirais pas trop en sécurité à côté de Samson—ce n’est pas le genre de gars avec qui j’aurais naturellement envie de passer du temps, autour d’un café ou en rando dans la forêt. Il m’a l’air un peu trop imprévisible !
Mais le but du texte, c’est qu’on se dise que si Samson a la faveur de Dieu, ça veut dire que nous aussi on peut l’avoir, et que ça ne dépend pas de la qualité de notre caractère.
Regardez ce qui se passe. Samson fait la fête pour son mariage, il y a plein de Philistins, puisque sa femme est une Philistine, et Samson va leur proposer une énigme. Alors moi, j’aime les énigmes. Dans notre famille, quand on est autour de la table, ça nous est souvent arrivé de nous raconter des énigmes, et d’essayer de les résoudre.
J’aime bien les escape games : vous savez, c’est quand on est enfermé dans un lieu avec une petite équipe et qu’on doit essayer de s’échapper en décryptant des codes et en découvrant des objets cachés, etc. C’est super amusant. J’aime bien ça. J’aime bien essayer de percer des mystères qui ont été intentionnellement créés. Il y a des compositeurs de musique, vous savez, qui intègrent des messages cachés dans leurs œuvres en remplaçant les lettres par des notes—et quand vous savez ça, vous pouvez essayer de retrouver le message caché, et ça marche parce qu’il y a une cohérence. Dans la poésie aussi, on peut utiliser des figures de style et des effets de langage pour cacher un double sens. Bref, j’aime bien les énigmes !
Mais franchement, l’énigme de Samson, elle est nulle. Elle est nulle, parce qu’elle est impossible à résoudre—et une énigme impossible à résoudre, une énigme qui n’a pas de clef qui permette de la décrypter, c’est hyper énervant, parce que ce n’est pas du jeu !
Personne ne pouvait deviner que l’énigme de Samson se référait à du miel… dans un lion ! Donc ça, c’est la première chose. Samson est nul en énigmes, mais surtout, c’est un provocateur—il fait sûrement exprès juste pour énerver les Philistins, pour les dépouiller de leurs tuniques, et pour qu’ils l’aient dans le baba (ou dans le babaal !).
Mais ensuite, on découvre aussi que Samson a un talon d’Achille, c’est-à-dire un point particulier de vulnérabilité. C’est qu’il a tendance à céder devant l’insistance de sa femme. Les invités n’ont pas réussi à résoudre l’énigme, et ils sont tellement énervés (je les comprends !) qu’ils vont menacer la femme de Samson pour qu’elle obtienne de Samson la réponse à l’énigme. Alors elle va le supplier et le tourmenter pour qu’il lui dise.
Pendant sept jours, Samson (fidèle à son nom) va rester muet comme une carpe ; mais le septième jour il n’en peut plus, et Samson brise le silence. Les Philistins obtiennent la réponse à l’énigme, mais c’était en trichant, et Samson le sait, du coup… les Philistins vont l’entendre ! Et le texte nous dit qu’il va aller dans une ville des Philistins, et qu’il va tuer trente Philistins pour leur prendre leurs vêtements pour les donner, justement, aux invités qui avaient résolu l’énigme en trichant. Disons que les Philistins finissent quand même perdants dans cette histoire—c’était de toute façon le but de Samson, qui est d’ailleurs « enflammé de colère », d’après le texte (v. 19).
Alors tout ça pour dire quoi ? Tout ça pour dire que Samson, c’est au moins quelqu’un d’hyper ambivalent. On est perturbé par son histoire. Dans un sens, on n’aimerait pas être comme lui. Mais en même temps, peut-être qu’on aimerait quand même avoir la même force physique que lui—celle que Dieu lui a donnée. Peut-être qu’on aimerait aussi que « l’Esprit de l’Éternel » s’empare de nous pour qu’on accomplisse des exploits au nom de l’Éternel et au profit de son peuple.
On n’aimerait pas être comme lui—mais en fait, on est comme lui ! Nous aussi, on est faible moralement. Nous aussi, on a nos talons d’Achille. Nous aussi, on a nos défauts et nos infirmités. Nous aussi, on a des motivations qui sont ambigües. Certains d’entre nous, on est impulsif, on est colérique, on est impatient ; et d’autres parmi nous, on est paresseux, on est hypocrite, on est égoïste ; certains d’entre vous êtes nuls en énigmes !
Mais en fait, ça doit nous rassurer de voir que Samson a quand même la faveur de Dieu, parce que ça veut dire que cette faveur ne dépend pas, justement, de la qualité de sa personne et de son caractère. De quoi est-ce qu’elle dépend, alors ? Elle dépend de la seule chose parfaitement fiable, immuable et indestructible dans tout l’univers : elle dépend de Dieu et seulement de lui ! Samson a la faveur de Dieu, parce que Dieu a voulu lui donner, cette faveur—rappelez-vous que Dieu a choisi Samson avant même que Samson ne soit conçu dans le ventre de sa mère (ch. 13) !
Et ce qui est rassurant pour nous, c’est que Samson est faible (c’est ironique, étant donné la grande force physique que Dieu lui a donnée)—il est faible, et pourtant, Dieu lui maintient sa faveur, et il va même utiliser Samson avec puissance pour accomplir des choses remarquables en vue de soulager les Israélites de l’oppression des Philistins.
Écoutez bien. La faveur de Dieu envers tous les croyants est complète, éternelle, et indépendante des qualités de nos personnes. Comment est-ce qu’on le sait ? Parce que Dieu s’est chargé lui-même, et tout seul, de supporter le coût de cette faveur envers les croyants.
La Bible dit que tous les humains sont naturellement séparés de Dieu à cause du mal qu’il y a dans notre cœur et qui se manifeste de toutes sortes de manières différentes. On voit comment ça se manifeste dans la vie de Samson. Dans notre vie à nous, ce n’est peut-être pas par de la provoc, des mensonges et des bagarres avec des Philistins, mais peut-être que c’est par de l’égocentrisme, de l’avidité, de la jalousie, des mauvais désirs, des addictions.
Mais la Bible dit que Dieu s’est approché des humains par Jésus-Christ—il a pris la nature d’un homme lui-même afin de tout prendre sur lui. Et c’est ce qu’il a fait en s’offrant lui-même en sacrifice sur la croix. Dieu a voulu se charger lui-même, et tout seul, de supporter le coût du pardon des croyants. Sur la croix, il a détourné sur lui-même la peine des péchés des croyants (du mal qu’il y avait dans leur cœur et qui se manifestait par des actes, des paroles, des pensées, des émotions et des désirs contraires à la justice de Dieu)—Dieu a détourné sur lui-même, en Jésus sur la croix, la peine de tous les péchés des croyants, pour les libérer de cet esclavage qui les tenait éloignés de Dieu. Et il est ressuscité en vainqueur le troisième jour, et il présente maintenant sa grâce à tous ceux qui croient en lui.
Et la Bible nous explique que Samson croyait en Dieu. Il s’appuyait sur les promesses de grâce de Dieu. Il ne connaissait pas Jésus sous le nom de « Jésus », puisque Jésus est né plus de 1000 ans plus tard, mais il connaissait Jésus sous le nom de « l’Éternel », et il connaissait ses promesses, et il se fiait à ses promesses (cf. Hé 11.32). Bref, Samson était un croyant, malgré tous ses défauts, qui nous sont décrits dans notre passage.
Et franchement, c’est super rassurant pour nous, non ? En tout cas pour moi, oui ! On va traîner notre faiblesse avec nous pendant toute notre vie sur la terre, mais heureusement, ce n’est pas de ça que dépend la faveur que Dieu nous porte. Sa faveur dépend de lui. Elle dépend de la fiabilité de ses promesses. Elle dépend de l’œuvre de la croix, où Dieu ne pouvait pas payer plus que ce qu’il a payé pour racheter tous ceux qui croient en lui : le prix qu’il a payé… c’est lui-même !
Alors je vais bientôt conclure, mais d’abord : est-ce que votre foi est en Jésus-Christ ce matin, et en lui seul ? N’ayez pas peur de vous approcher de lui. Regardez Samson. Impur, désobéissant à son vœu de consécration, malhonnête, provocateur, colérique, violent, nul en énigmes, et pourtant, il a sa place auprès de Dieu, parce que Dieu lui-même s’est chargé de payer le prix de son pardon. Vous aussi, alors, vous pouvez vous approcher de Dieu, tel que vous êtes, et vous reposer sur Jésus-Christ, et connaître le pardon et la réconciliation avec Dieu pour toujours.
Au début, on faisait le constat de nos faiblesses. Moi-même, je vous ai partagé certaines de mes infidélités à Dieu en ce début d’année 2024. Vous aussi, peut-être que vous êtes venu ici ce matin en vous sentant abattu et quelque peu désenchanté, en vous disant que de toute façon, vous êtes trop faible, trop hésitant, trop accablé, trop souffrant, trop inconstant, trop immature, pour que votre vie ait vraiment un impact—pour que Dieu fasse des choses avec puissance en vous et à travers vous !
Mais le message de notre texte ce matin, c’est le suivant : l’œuvre de Dieu en nous et à travers nous ne passe pas par nos capacités propres mais par notre foi. Arrêtons de nous appuyer sur nous-mêmes, parce que ça va seulement nous conduire soit à l’orgueil, soit au désespoir. Appuyons-nous, en 2024, sur Jésus-Christ, parce qu’il a tout accompli pour nous. Il nous délivre de la servitude du péché, il nous délivre de l’oppression du diable, il nous délivre de la peur de la mort—il nous rend réellement libre, et on peut marcher dans cette liberté et cette sécurité pendant toute la vie qui nous reste ici-bas, et jusque dans l’éternité.
Pour ça, rappelons-nous qui est Dieu. On va traverser beaucoup de difficultés dans la vie, des souffrances, des maladies, des accidents, mais aussi des tentations, des doutes, des péchés. On va parfois se sentir accablé par des épreuves de toutes sortes, y compris par nos propres désirs, parfois, ou nos propres pensées. Mais sans minimiser la gravité de toutes ces choses, rappelons-nous que « cela vient de l’Éternel », au sens où il est encore plus grand.
On n’est pas obligé de paniquer, ou de désespérer devant les circonstances contraires de notre vie. Même le péché est subordonné à sa providence—ça ne veut pas dire qu’on peut justifier le mal ou qu’on doit renoncer à lutter contre la tentation ou qu’on doit arrêter de prier pour la délivrance ou la guérison, pas du tout ! Et même au contraire ! Si Dieu est plus grand, si Dieu inscrit tout ça dans son projet qui est bon, alors on peut lever la tête, on peut recevoir sa consolation, on peut regarder plus loin et commencer à croire qu’il y a quelque chose de bon que Dieu va produire en moi au travers de tout ça.
Qu’est-ce que Dieu est en train de m’apprendre ? Comment est-ce qu’il est en train de m’équiper pour le service ? Comment cette expérience bonne ou mauvaise va-t-elle contribuer à mes progrès dans la foi ? Et en se posant ce genre de question, on n’est pas en train de minimiser le culpabilité d’un péché ou la douleur d’une épreuve, mais on est en train de dépasser le mal pour le déposséder de son pouvoir de destruction. Parce que Dieu est plus grand. Voilà ce qu’on doit se rappeler sur Dieu.
Et on doit aussi se rappeler des choses sur nous-mêmes. Oui, on est faible. Oui, on est indigne par nature. Oui, on va continuer de traîner nos infirmités avec nous pendant tout notre pèlerinage terrestre, vraisemblablement ! On ne va jamais arrêter de commettre le mal ici-bas, parce que notre mauvaise nature est encore attachée à nous, même si par la foi en Jésus, on a été pleinement approuvé par Dieu, déclaré juste par lui et adopté pour toujours dans sa famille. Mais on continue de faire des trucs chelous !
Il faut être lucide là-dessus afin de rester humble, et de perpétuellement contempler la croix de Jésus-Christ qui est notre seule sécurité. Mais en nous rappelant la croix de Jésus-Christ, on doit aussi être lucide sur le fait que toutes nos faiblesses et nos défauts, tous les péchés qu’on va encore commettre, et toutes les épreuves de ce monde, ne pourront jamais nous faire perdre la faveur de Dieu si on est des croyants.
Suis-je trop faible pour Dieu ? Non ! Et puissions-nous en 2024 avancer avec cette joyeuse assurance, et grandir dans notre connaissance de Dieu et de nous-mêmes. Pour ça, lisons la Bible, prenons du temps dans la prière, passons du temps ensemble dans la joie de nos relations fraternelles. Rejoignons tous un groupe de maison en semaine pour étudier la Bible en petits groupes et discuter et partager en toute décontraction. Et revenons au culte chaque dimanche pour chanter ensemble, prier ensemble, et nous laisser instruire par Dieu au travers de sa Parole, la Bible. Dans les prochaines semaines, on découvrira notamment la suite de l’histoire de Samson, qu’on pourrait qualifier de véritable épopée.