Nous allons continuer aujourd’hui avec notre série sur le Symbole des Apôtres. La semaine dernière Alex a examiné la deuxième partie du credo, qui dit : Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit et qui est né de la vierge Marie. Aujourd’hui, nous poursuivons un peu plus loin : il a souffert sous Ponce-Pilate ; il a été crucifié, il est mort, il a été enseveli, il est descendu aux enfers.
Chaque élément de cette phrase est important, parce que chaque partie, chaque expression, est enracinée et profondément ancrée dans des événements historiques. Comme je l’ai dit dans la première prédication de cette série, quand nous disons « je crois », cela veut dire que nous faisons confiance en quelque chose de réel, quelque chose de factuel, quelque chose de vrai. Mais nous croyons aussi en quelque chose d’extraordinaire et quelque chose qui a l’air de contredire notre sagesse. Mais ca, c’est l’ironie de la croix. Celui qui est le Roi des roi a souffert sous un simple gouverneur ; celui qui est le juge souverain a été jugé et crucifié ; celui qui donne la vie éternelle est mort ; celui qui ressuscite a été enseveli ; et celui qui est monté au ciel est aussi descendu aux enfers. Ce sont les ironies de la croix.
Nous croyons donc, en Jésus-Christ, qui a souffert sous Ponce-Pilate ; il a été crucifié, il est mort, il a été enseveli, il est descendu aux enfers. On va examiner chaque aspect de cette phrase séparément, mais premièrement je vous invite à suivre dans votre Bible la lecture de 1 Corinthiens 2 :6-10…
Souvent, la sagesse de Dieu se manifeste elle-même de façon ironique : la manière dont elle se manifeste contredit la sagesse de l’homme. Et ce sont des ironies qui sont souvent drôles. L’ironie, c’est souvent ce qui rend notre vie plus intéressante. Par exemple, il y a quelques semaines, j’ai lu un article dans un journal qui parlait d’une manifestation pour la paix dans le monde. Beaucoup de gens se sont rassemblés pour déclarer leur engagement pour la paix. Mais ironiquement, les grévistes ont commencé à se battre avec un autre groupe qui était présent. C’est ironique : la violence lors d’une manifestation pour la paix. Voilà ce que c’est que l’ironie.
Alors, considérez avec moi les 5 ironies de la croix de Jésus dans le Symbole des Apôtres. On commence par la phrase : il a souffert sous Ponce-Pilate. C’est intéressant de remarquer que dans un crédo très simple et court et concis qui résume, presque trop, les doctrines essentielles de la foi chrétienne, les auteurs ajoutent le nom Pilate. Le Symbole des Apôtres est une confession de notre croyance en Dieu, alors pourquoi mentionner Pilate ? Parce qu’en mentionnant le nom d’un personnage historique, ça rajoute de la crédibilité. C’est l’occasion de dire : « Jésus a vraiment existé, il a habité dans un endroit précis, et il a vécu à une époque précise. Le nom de Pilate fournit un contexte historique réel, qui montre que Jésus lui-même est un personnage réel de l’histoire. Jésus n’était pas un personnage littéraire ou une invention mythologique.
Ensuite, notre passage dit que « aucun des princes de ce siècle n’a connu la sagesse de Dieu ». Pilate, un prince de ce siècle là, a interrogé Jésus, mais il n’a pas reconnu que Jésus était le vrai Roi. Dans Jean 18, Pilate pose la question à Jésus : es-tu le roi des Juifs ? Mais à mon avis, la question de Pilate était trop simple. Il aurait dû lui demander : es-tu le roi de l’univers, et le roi de ma vie, et le roi d’éternité ? Pilate se trouvait face au Roi des rois, mais il était aveugle, il est passé complètement à côté de cette réalité, et à cause de cela, Jésus a souffert sous un simple prince. C’est la première ironie de la croix.
Alors, dans son ignorance, Pilate a livré Jésus pour être crucifié. Jésus a été crucifié à cause du jugement de Pilate. Mais nous lisons dans l’Apocalypse qu’à la fin des temps, c’est Jésus qui va juger le monde. Cette réalité est encore un exemple de la sagesse de Dieu. Pour nous, la croix est folie ; pour nous, c’est un scandale. La crucifixion était une forme d’exécution réservée aux criminels violents : aux assassins, aux voleurs avec violence, et à ceux qui se rebellaient contre le trône de César. La crucifixion était quelque chose d’humiliant, quelque chose de honteux, quelque chose de complètement indigne.
Par ailleurs, pour les Juifs, la crucifixion était une malédiction. Dans la loi juive, Dieu a déclaré que celui qui meurt sur un bois est un objet de malédiction. Que l’on soit Juif ou Grec, la crucifixion était une punition impensable pour un vrai homme de Dieu. Mais en même temps, la croix elle-même constitue la deuxième ironie que l’on examine aujourd’hui. Notre juge Jésus-Christ a été jugé par l’homme, et Jésus nous a bénis en devenant maudit.
Ensuite, la troisième ironie, c’est la mort de Jésus. Jésus, le fils de Dieu, qui n’est pas seulement un homme, mais qui est aussi pleinement Dieu, est mort. Sa mort contredit notre logique. Après tout, Jésus a dit : « Je suis la vie ». Pourquoi le sacrifice de Jésus ? Il est Dieu. Sûrement que Jésus aurait pu pardonner nos péchés sans se sacrifier lui-même sur une croix ? Sûrement que Dieu le Père aurait pu prononcer notre pardon sans envoyer son Fils unique être abattu comme un agneau ? Pourquoi cette ironie ?
Comme notre passage le dit, Dieu a agi dans sa sagesse. Nous sommes d’horribles pécheurs, et la dette de nos péchés, c’est la mort. Après tout, Dieu est saint. Il ne peut pas tolérer le mal ; il ne peut pas tolérer même une once de mal en sa présence. Il faut que nous, pécheurs, nous mourions. La mort est la conclusion logique de notre condition. Il faut que nous perdions la chose qui nous est la plus précieuse, et ça c’est notre vie. Mais pourquoi faut-il que Jésus meure à notre place ? Pour deux raisons à mon avis : c’est parce que Dieu nous aime d’une part, et d’autre part, c’est pour satisfaire Dieu lui-même. La mort de Jésus a satisfait la sainteté de Dieu, ainsi que la colère de Dieu qui découle de sa sainteté et de sa justice. La troisième ironie est donc que Jésus nous a donné la vie par sa mort.
Après la mort de Jésus, il a été enseveli. À première vue, c’est en peu redondant. Il est mort, bien sûr qu’il a été enseveli. Pourquoi mentionner ce détail ? Je pense qu’il y a un lien important entre l’ensevelissement et la résurrection de Jésus. Le détail de l’ensevelissement renforce le miracle de la résurrection, et la puissance de Dieu qui a retiré Jésus de la tombe. L’apôtre Paul dit dans 1 Corinthiens que si Jésus n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vaine, et notre foi aussi est vaine. L’ensevelissement de Jésus prouve la vérité de sa mort. Jésus n’était pas simplement évanoui, il était vraiment mort. Il a vraiment payé pour nos péchés. La quatrième ironie de la croix de Jésus, c’est donc que celui qui a été enseveli, est ressuscité.
Finalement, on en vient à la descente de Jésus aux enfers. Une fois de plus, cette idée renforce le fait que Jésus était vraiment mort. Mais cette phrase dans le Symbole des Apôtres a provoqué des réactions parmi les Chrétiens parce que c’est un peu ambigu. En grec, il y a deux mots qui sont utilisés pour désigner l’enfer. Le premier est le mot gehena qui signifie le lieu de la souffrance et du châtiment, et le deuxième est le mot hades qui signifie la tombe. Je pense que l’idée ici, est que Jésus a vaincu la tombe. Celui qui est descendu, est ressuscité, et celui qui est descendu, est monté au ciel.
Les ironies de la croix servent à montrer la sagesse de Dieu dans son projet pour notre salut. Comme je l’ai dit tout à l’heure, celui qui est le Roi des rois a souffert sous un simple gouverneur ; celui qui est le juge souverain a été jugé et crucifié ; celui qui donne la vie éternelle est mort ; celui qui ressuscite a été enseveli ; et celui qui est monté au ciel est aussi descendu aux enfers. Jésus, qui était innocent, a pris notre place pour notre salut et pour la gloire de Dieu.