L’astrologie, la cartomancie, la divination, la magie blanche, la nécromancie, le spiritisme, vous connaissez ? Ce ne sont que quelques exemples de ce qu’on pourrait appeler les sciences occultes. Occultisme vient du mot occultus en latin, qui signifie secret, ou caché. On pourrait définir l’occultisme comme étant l’ensemble des idéologies et des pratiques qui cherchent à mettre en mouvement des puissances invisibles. On estime le nombre de voyants en France à 400 000, c’est-à-dire le double du nombre de médecins. Vous voyez que l’occultisme, ce n’est pas juste quelque chose qui appartient au paganisme du monde antique. La question qui se pose, c’est de savoir quelle doit être notre attitude en tant que chrétiens vis-à-vis de ce phénomène. Et c’est précisément à cette question que l’auteur veut répondre au travers de ce texte. Si le sujet est abordé dans ce passage, tandis que l’auteur raconte l’expansion de l’Église dans la ville d’Éphèse, c’est non seulement par un souci historique, mais aussi parce qu’Éphèse était connue pour être un centre de l’occultisme dans le monde antique. C’est l’occasion pour l’auteur de présenter une vision chrétienne de cette idéologie et de ces pratiques, et c’est peut-être aussi l’occasion pour nous d’apprendre quelle est la perspective biblique sur ces choses, nous qui vivons dans une ville qui est réputée, elle aussi, pour son activité occulte. Et nous allons voir que l’occultisme, ce n’est pas quelque chose d’anodin, et que vis-à-vis de toute forme d’occultisme, c’est une position radicale qui s’impose à nous.
L’auteur commence par nous raconter les efforts d’évangélisation de Paul à Éphèse. Ce n’est pas n’importe quel message : c’est l’annonce du royaume de Dieu (v. 8). C’est l’annonce de la venue de ce royaume par le règne de Jésus. Certains Juifs s’opposent à ce message, mais qu’à cela ne tienne, Paul s’arrange pour continuer son travail, de sorte que tout le monde entend le message, qui est appuyé par des signes extraordinaires. L’auteur est en train de montrer l’expansion irrépressible du Royaume de Dieu à travers la prédication de l’Évangile. Rien ne résiste à cette expansion ; le règne suprême de Jésus est manifesté à travers des guérisons miraculeuses, et des mauvais esprits qui quittent des personnes possédées (v. 11, 12).
Vous avez peut-être déjà joué dans un torrent à la montagne, à aligner des pierres pour constituer un barrage. Lorsque vous posez une pierre dans le lit du torrent, l’eau la contourne aussitôt sous l’effet de son propre courant. Impossible d’y changer quoi que ce soit, et pourtant, une pierre ça paraît bien plus solide que de l’eau. Et plus vous mettez de pierres, plus le lit du torrent va s’élargir pour permettre à l’eau de passer.
Il se passe la même chose dans ce texte. Les obstacles sont là : opposition des Juifs, maladies, démons, mais comme l’eau du torrent, l’expansion du royaume de Jésus est irrépressible. Il n’y a aucun obstacle qui puisse dominer sur Jésus, même des forces démoniaques, car son règne est suprême. La Bible dit qu’au moment de son ascension, Jésus s’est assis à la droite de Dieu dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, autorité, puissance, souveraineté, au-dessus de tout nom qui peut se nommer (Ép 1 : 20, 21).
Toute puissance invisible, toute force occulte, aussi puissante et efficace qu’elle puisse paraître, est elle-même dominée par Jésus ; c’est la première leçon de ce texte. La suprématie de Jésus sur l’univers tout entier, le monde visible et le monde invisible, doit orienter toute notre perspective de la vie. La Bible présente les forces occultes comme une réalité : le monde invisible existe. Mais ce ne sont pas des forces qui peuvent, d’aucune manière que ce soit, résister à la domination de Jésus. Est-ce que ça veut dire que ces forces sont inoffensives ?
Il y a des gens qui ont constaté la domination de Jésus sur les forces occultes. Quelques exorcistes ambulants, venus à Éphèse sachant qu’il y avait là une part de marché importante pour leur activité. Ils invoquent le nom de Jésus, comme une formule magique, et se prennent une raclée phénoménale, bien qu’ils étaient sept contre un. Qu’est-ce qui s’est passé ? Ils ont invoqué le nom suprême de Jésus, et pourtant le démon leur a résisté !
Parfois je vois des gens qui conduisent comme des cochons ; j’ai envie de sortir mon sifflet, de les arrêter et de leur coller une amende. Imaginez que je le fasse : « Au nom de la loi, je vous arrête pour excès de vitesse ! ». Vous imaginez bien qu’on me rira au nez. La loi ne les condamne-t-elle pas, pourtant ? Ne sont-ils pas en infraction ? Mais j’ai beau invoquer l’autorité de la loi, si je ne suis pas son représentant légitime, c’est-à-dire un policier, avec une carte en bonne et due forme, je ne peux rien contre les chauffards.
C’est la même chose dans ce texte. Les exorcistes invoquent le nom de Jésus, mais sans être son représentant légitime. Ils invoquent son nom comme une formule magique, mais sans le connaître vraiment, personnellement, à l’inverse de l’apôtre Paul qui est disciple de Jésus. L’auteur raconte cette anecdote, pour nous montrer la nécessité d’une foi personnelle en Jésus. Il a montré que Jésus régnait de façon suprême sur toute la création, monde visible et invisible. Mais moi, est-ce que je suis à l’intérieur, ou à l’extérieur des portes de ce royaume ? Cette question est absolument essentielle. Paul, dans une lettre, a rappelé aux chrétiens d’Éphèse ce qu’ils étaient sans la foi en Jésus : Vous étiez morts par vos fautes et par vos péchés dans lesquels vous marchiez autrefois selon le cours de ce monde (Ép 2 : 1, 2). Mais ensuite il leur rappelle ce qu’ils sont, avec la foi en Jésus : Nous qui étions morts par nos fautes, Dieu nous a rendus à la vie avec le Christ – c’est par grâce que vous êtes sauvés – il nous a ressuscités ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ-Jésus (Ép 2 : 5, 6).
Faut-il craindre l’occultisme ? Oui, sauf si nous avons placé notre foi en Jésus-Christ, qui est le moyen pour lui de nous accueillir dans son royaume et de nous revêtir de son uniforme, faisant de nous ses représentants légitimes. Est-ce que ça veut dire que les chrétiens peuvent donc s’adonner à des pratiques occultes, aux médecines parallèles ou à la magie blanche, par exemple, en toute confiance et sécurité ? Le texte va nous montrer que non, essentiellement pour une raison toute simple : c’est que Dieu nous l’interdit, et que la foi authentique est une foi obéissante.
Le texte raconte que cette anecdote avec les sept exorcistes a servi de témoignage dans toute la ville, pour montrer l’autorité et la puissance de Jésus. Le résultat, c’est la crainte (v. 17) due au Roi suprême, et l’exaltation de son nom. Voyant l’antagonisme entre Jésus et les démons, ils comprennent que leurs pratiques occultes ne sont pas anodines : ces pratiques sont démoniaques et anti-Dieu. Spontanément, ils viennent confesser et déclarer, publiquement semble-t-il, leurs pratiques, avant de brûler leurs livres de sorcellerie (v. 18, 19).
L’auteur veut montrer que le rejet de l’occultisme doit être radical. C’est un peu comme quand les douanes saisissent du caviar de contrebande : malgré sa valeur commerciale, ce caviar est illégal et il doit être officiellement détruit, en présence de la personne fautive.
La radicalité des mesures présentées dans le texte montre l’importance d’une position radicale vis-à-vis de l’occultisme. Le texte de Deutéronome 18 : 9 – 14 a montré que Dieu excluait totalement toute pratique occulte de la vie de son peuple. Pourquoi ? Le texte le dit : Tu seras entièrement consacré à l’Éternel, ton Dieu (Dt 18 : 13). La foi authentique est une foi radicale, une « entière consécration », une relation de dépendance absolue de Jésus. Toute pratique occulte doit être absolument rejetée, et des mesures concrètes doivent être prises pour éloigner de nous ces pratiques, non par superstition, ni par peur, mais par obéissance.
On se demandait en introduction quelle doit être notre attitude en tant que chrétiens vis-à-vis des idéologies et des pratiques occultes. Ce texte nous a enseigné tout d’abord à garder sur notre vie la perspective du règne suprême de Jésus sur toute la création, le monde visible et le monde invisible. Jésus domine sur toute force occulte. Puis, le texte nous a montré l’absolue nécessité d’une foi personnelle en Jésus pour être du bon côté de la porte de son royaume, sous le règne bienfaisant du Roi des rois, face au danger bien réel des forces occultes auxquelles, de nous-mêmes, nous serions bien incapables de résister. Enfin le texte nous a montré que la foi authentique est une foi obéissante, que le royaume de Jésus devait s’incarner dans notre vie, et que toute pratique occulte devait être rejetée de façon radicale, notre consécration devant être entièrement à Dieu. Les Éphésiens ont brûlé leurs livres de sorcellerie, pour une valeur totale équivalente de nos jours à 2 millions d’euros ; quelles mesures prendrons-nous dans notre vie quotidienne pour rejeter toutes ces formes d’occultisme, de façon aussi radicale et manifeste ? Je vous suggère d’éteindre la radio lorsque l’horoscope est présenté ; de jeter à la poubelle les pages de vos magazines qui vous proposent les services de médiums ; de ne jamais consulter les parapsychologues et de ne pas fréquenter les cabinets de médecine parallèle tels que radiesthésistes, acupuncteurs, hypnotiseurs, sophrologues, etc. ; de vous méfier des jeux, des films, de la musique qui mettent en avant des idéologies ou des pratiques occultes ; de supprimer de votre vocabulaire et de vos habitudes tout ce qui pourrait relever de la superstition, par exemple, faire un vœu lorsque vous voyez une étoile filante ; enfin d’user d’un extrême discernement pour reconnaître les idéologies qui sous-tendent bon nombre de nouveaux loisirs qui se sont installé dans notre culture, par exemple la méditation zen, le yoga, la fascination avec le paranormal, certains massages où il est question d’énergie, de chakras, etc. Au lieu de tout cela, la Bible nous invite à nous confier en Jésus et à cultiver notre relation personnelle avec lui. Paul l’explique mieux que moi, comme il l’a fait aux Éphésiens : Éphésiens 6 : 10 – 13.