Ce n’est pas par hasard que vous vous trouvez ici ce matin. Que vous en ayez conscience ou non, que vous soyez d’accord ou non, c’est Dieu qui a tout orchestré pour que vous vous trouviez en ce moment-même confortablement assis dans ce petit local à écouter sa Parole, du moins, à l’entendre avec vos oreilles. Dieu a suscité cette petite église il y a quelques années. Dimanche après dimanche, il y a au moins une poignée de personnes qui viennent ici chanter les louanges de Dieu et écouter sa Parole. Mais vous, ce matin, dans quel état d’esprit êtes-vous ? Quelle est votre motivation, et votre attente ? Seriez-vous venu ici à contre-cœur ? Seriez-vous venu ici dans un esprit de critique ? Seriez-vous venu ici dans un esprit cynique ou désabusé, en vous disant que vous n’avez plus rien à attendre de l’Église ? Le récit d’aujourd’hui raconte comment l’Évangile est parvenu à Corinthe. Lorsque l’auteur écrit ces lignes, il sait bien que l’Église de Corinthe, à ce moment-là, est une église divisée, remplie de chrétiens ingrats, contestataires, endurcis ; et cette ingratitude, cette contestation, cet endurcissement sont autant de symptômes de l’indifférence générale qui s’est installée là-bas vis-à-vis de l’Évangile. Et l’auteur sait bien que ces mêmes chrétiens vont lire ces lignes, et il veut à travers ce récit, briser l’indifférence qui règne là-bas, et l’indifférence que beaucoup de chrétiens ont laissé s’installer dans leur vie vis-à-vis de Dieu et de sa Parole. Avant de commencer, je veux simplement vous poser une question-diagnostic, qui va vous aider à savoir à quel point vous devez prêter attention à ce message. Si je vous dis qu’il y a quelque chose dans votre vie qui déplaît à Dieu (une habitude, un comportement, une dépendance secrète), quelque chose que Dieu voudrait changer radicalement, êtes-vous capable de nommer précisément cette chose en moins de trois secondes ? Un, deux, trois. Si vous n’avez pas pu, pendant ces trois secondes, mettre le doigt précisément sur au moins un élément de votre vie qui déplaît à Dieu, c’est que vous avez développé une forme d’indifférence spirituelle. Et ce message vous concerne tout particulièrement. Regardons le texte.
L’Église de Corinthe n’était pas un exemple de paix, d’unité et de piété. Les chrétiens ont perdu leur premier amour. C’est pour remettre les choses en ordre que Luc raconte comment l’Évangile est arrivé dans cette ville. Et la première chose qu’il montre, c’est que l’Évangile est arrivé entièrement à l’initiative de Dieu. Ce ne sont pas les Corinthiens qui ont cherché à connaître l’Évangile ; Paul est arrivé et a prêché, gratuitement, en subvenant à ses propres besoins. L’Évangile est un message de grâce, et ce message est arrivé à Corinthe sans que cela ait coûté le moindre effort ou centime aux Corinthiens.
Imaginez : vous êtes atteint d’une maladie mortelle. Il existe un remède, entièrement gratuit, mais il vous faut prendre ce médicament tous les jours. C’est ce que vous faites pendant quelques années, jusqu’à ce que cela commence à vous ennuyer un peu. Vous n’allez pas si mal, après tout ! Mais un jour, votre médecin traitant, qui sait bien que votre état se dégrade, vous raconte l’histoire de ce médicament : un homme a perdu son fils à cause de cette maladie, il y a longtemps. Cet homme a ensuite consacré toute sa vie et toutes ses possessions à la recherche d’un remède, et une fois trouvé, il a décidé de le mettre gratuitement à disposition des malades. Et maintenant, vous voudriez vous en passer ?
De la même façon, Dieu veut que nous reconnaissions la valeur de sa Parole. Dieu a orchestré votre vie pour vous amener le message de l’Évangile. Rien ne disposait Dieu à faire cela pour vous, sinon son amour pour vous. Dieu s’est révélé à nous de sa propre initiative. Dieu nous offre gratuitement sa Parole, qui est le remède à notre maladie. Dieu nous a amenés ici ce matin pour l’entendre. Cela ne nous coûte rien ! Comment réagissons-nous à cela ?
C’est la première chose que l’auteur veut nous montrer, pour combattre l’indifférence spirituelle qui s’insinue insidieusement dans notre vie et dans notre relation avec Dieu. Tout est de Dieu. C’est Dieu qui nous donne la chance de pouvoir le connaître. Cette réalité est la plus précieuse de toutes, et votre présence ici ce matin est d’abord la preuve de l’amour de Dieu pour vous, non de votre amour pour lui ! Dieu nous propose un médicament qui ne nous coûte rien, mais qui lui a coûté cher à lui. Mais l’auteur poursuit son histoire et nous montre que l’indifférence spirituelle que nous développons n’est pas sans conséquence.
Dans la providence de Dieu, Paul se consacre entièrement à la Parole (v. 5), mais les Juifs de Corinthe, qui l’entendent, ne veulent pas la recevoir (v. 6). Notons la réaction de Paul : il considère que ces gens ont eu leur chance ; il leur dit qu’ils devront assumer les conséquences de leur résistance, il claque la porte et de manière très visible, commence à se consacrer à d’autres personnes (v. 6, 7).
Vous vous dites que Paul est un peu dur ; qu’il manque de patience. En réalité, l’attitude de Paul a une valeur pédagogique. Dans l’éducation d’un enfant, il est bon d’être patient, de ne pas punir l’enfant hâtivement ; mais à un moment donné, il faut savoir dire : « je t’ai prévenu plusieurs fois, maintenant c’est trop tard, tu vas être puni ». Faire cela, c’est manifester l’importance, ou le sérieux, de la parole qui avait été donnée.
Dieu agit de la même façon pour nous montrer le sérieux de sa Parole. Il nous l’offre de sa propre initiative, sans que cela nous coûte, par amour pour nous parce que c’est le remède à notre maladie. Mais si nous persistons dans l’indifférence, dans les excuses, dans l’ingratitude, bref, dans la résistance à sa Parole, il y a un moment où Dieu va nous laisser mesurer les conséquences de nos choix.
Nous avons tous des combats différents par rapport à la Parole de Dieu. Il y a des domaines dans notre vie qui font mal lorsque Dieu les confronte à sa Parole. La tentation, c’est de se protéger, et il y a des tas de façons de le faire. Mais Dieu ne se satisfera pas de cette situation. Sommes-nous prêts à assumer les conséquences de notre résistance, et à risquer de devenir tellement endurcis que serons imperméables à la Parole de Dieu et au Saint-Esprit lui-même ?
Mais l’auteur veut nous montrer autre chose encore. C’est que sous l’effet de ce « jugement » de Dieu, qui veut nous montrer le sérieux de sa Parole, il y en a qui seront touchés au plus profond d’eux-mêmes. Quoi qu’il arrive, l’œuvre de Dieu se poursuivra ; la question est, « qui en fera partie ? ». Crispus, le chef de la synagogue, croit au Seigneur (v. 8) avec sa famille, ainsi que beaucoup d’autres. Puis le Seigneur rassure Paul et lui dit de persévérer (v. 9 – 11).
Imaginez que quelqu’un gagne le gros lot au loto, mais ne réclame pas son prix. Les organisateurs ne vont pas jeter les millions d’euros à la poubelle ! Ils vont les redistribuer aux gagnants suivants, ou les remettre en jeu. Imaginez qu’on vous offre deux places pour la finale de la coupe du monde de rugby, en tribune VIP, mais que vous ne pouvez pas y aller : vous aller chercher quelqu’un qui pourra y aller, et à qui vous donnerez ces places.
À travers sa Parole, Dieu nous adresse une invitation qui vaut bien plus que les millions d’euros du loto. Il nous invite à le connaître, à être réconciliés avec lui à travers la foi en Jésus, et à grandir, jour après jour, dans cette foi, jusqu’à passer l’éternité avec lui dans la gloire du ciel. Luc 14 : 15 – 24. Dieu nous adresse cette invitation de sa propre initiative, et il nous l’adresse tous les dimanches à travers sa Parole, et même tous les jours, et il nous invite à entrer dans son royaume, c'est-à-dire à céder notre vie au règne de Jésus, mais quelle est notre réponse ? Nos préoccupations égocentriques nous ont-elles rendus indifférents ?
L’auteur raconte cette histoire pour nous amener à reconsidérer l’importance que nous accordons à Dieu, à sa Parole, et à l’action qu’il veut mener dans notre vie. Ce texte veut combattre l’indifférence qui s’est installée dans notre vie et qui fait que nous nous satisfaisons plutôt bien de notre situation actuelle, alors qu’il y a dans notre vie des habitudes, des comportements, des dépendances secrètes qui déshonorent Dieu, mais auxquels nous sommes devenus insensibles, voire même une situation nette de péché ; ou encore nous sommes peut-être assis ici et nous ne connaissons même pas Dieu ! Ce n’est pas un hasard si nous nous trouvons ici ce matin ; ce n’est pas un hasard si vous avez l’occasion d’entendre la Parole de Dieu, peut-être de ré-entendre l’invitation qu’il vous adresse à placer toute votre confiance en Jésus et à la laisser gouverner votre vie. C’est Dieu qui a orchestré votre vie, et toutes choses, pour que cette situation se présente, parce que votre vie a de la valeur à ses yeux, et il veut que vous reconnaissiez la valeur de ce que lui a à vous offrir. Vous avez peut-être fait le diagnostic d’une résistance à Dieu ce matin ; il faut que nous puissions reconnaître comme tel notre orgueil, et le confesser à Dieu. Lui demander de détruire cette résistance qui nous empêche de recevoir sa Parole, et lui demander de nous montrer ces fameux domaines de notre vie qui le déshonorent, pour le laisser ensuite, à travers son Saint-Esprit, et même si ça fait mal, nous transformer à l’image de Jésus-Christ. Est-ce que vous avez perdu votre premier amour pour Dieu ? Jésus s’est adressé à une jeune église dont c’était le cas : Ap 2 : 4, 5. Jésus nous rappelle encore ce matin qu’il est le bon berger. Les brebis entendent sa voix ; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent et les mène dehors. Lorsqu’il a fait sortir toutes celles qui lui appartiennent, il marche devant elles ; et les brebis le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix (Jn 10 : 3, 4).