Est-il vrai que pour croire en Dieu et en Jésus, il faut se suicider intellectuellement ? On a cette idée que la religion, c’est pour les faibles et les ignorants. On se dit que les chrétiens sont des gens qui ont renoncé à utiliser leur cerveau, parce qu’ils croient à des choses complètement absurdes, du genre que Jésus est né d’une vierge, qu’il est ressuscité, qu’il a accompli des miracles… Et puis les chrétiens, ils font des choses tout à fait irrationnelles, comme fermer les yeux et parler à quelqu’un d’invisible, croire que la Bible c’est la Parole de Dieu, et aller à l’église tous les dimanches matin au lieu de faire la grasse matinée comme n’importe quel être humain équilibré ! L’idée que la religion entre en contradiction avec la raison, que pour croire il faut arrêter de penser, circule tellement autour de nous qu’on est tenté, même si on est chrétien, de croire que c’est vrai. Tout ce qu’on fait ou croit qui n’est pas « rationnel », on l’excuse en disant que c’est « spirituel ». En réalité, ce qu’on fait, c’est qu’on dissocie notre religion du reste de notre vie ; et soit on met notre cerveau au placard une bonne fois pour toutes, soit on le laisse au vestiaire le temps de nos pratiques religieuses, soit encore on subit ce que certains appelleraient un lavage de cerveau, pour nous permettre de vivre très confortablement dans l’illusion que ce qu’on croit est vrai alors qu’en réalité, c’est absurde, voire dangereux.
Pour être chrétien, faut-il mettre son cerveau au placard ? Faut-il arrêter de penser, de réfléchir, d’utiliser notre raison et notre intelligence ? Est-il vrai que ce sont les ignorants, ou les faibles d’esprit, qui croient que Jésus est Dieu, qu’il est né d’une vierge, et qu’il est vraiment ressuscité après avoir été crucifié et enseveli ? Regardons autour de nous. Si les gens intelligents ne peuvent pas croire en Dieu, ça veut dire que 90% de la population du monde est bête. Si les gens sensés et éduqués ne peuvent pas croire que Jésus est Dieu, qu’il est né d’une vierge et qu’il est ressuscité des morts, ça veut dire que Jean-Sébastien Bach, le compositeur, Blaise Pascal, le philosophe, Shakespeare, le dramaturge, Dostoïevsky, l’écrivain, Rembrandt, le peintre, et Carl Lewis, l’athlète, sont tous des idiots ! Isaac Newton a découvert la loi de la gravité, ainsi que d’autres lois qui sont à la base de la science aujourd’hui, et il lisait la Bible tous les jours. C.S. Lewis a écrit la série de livres qui sont à l’origine du film Le Monde de Narnia, et il allait à l’église et il priait. Mika Hakkinen a été plusieurs fois champion du monde de Formule 1 et il croyait en la résurrection de Jésus. Il ne faut pas croire qu’on ne peut pas être chrétien et intelligent. Beaucoup parmi les plus grands scientifiques et les plus grands philosophes dans l’histoire étaient chrétiens, et beaucoup le sont aujourd’hui aussi. Les textes de la Bible s’adressent à notre intelligence. La Bible contient des explications détaillées et logiques concernant Dieu, concernant Jésus, concernant la doctrine chrétienne, et la Bible n’appelle jamais à une foi aveugle ou à croire sans réfléchir. L’apôtre Pierre écrit aux chrétiens, Soyez toujours prêts à vous défendre contre quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous (1 Pi 3 : 15). La Bible ne nous invite pas à mettre notre cerveau au placard, mais plutôt à l’utiliser, et à l’utiliser beaucoup, et à l’utiliser même pour expliquer et défendre notre foi auprès des gens incrédules.
Vous me dites, Oui, mais ça se trouve, Newton mettait de côté ses facultés intellectuelles lorsqu’il allait à l’église, qu’il lisait la Bible et qu’il priait. Autrement dit, Newton, comme d’autres grands scientifiques chrétiens, aurait eu une espèce de double vie ; une vie intelligente et rationnelle d’un côté, une vie spirituelle et mystique de l’autre, qui n’a pas besoin d’être justifiée puisque le spirituel, c’est tellement subjectif et mystérieux. De cette façon, on peut passer du mode « scientifique » au mode « spirituel » sans aucun problème et croire à la fois à la science et à des choses contraires à la science, à condition qu’au moment de croire à des choses contraires à la science, on laisse son cerveau au vestiaire pour le récupérer après. Pratique. Mais qui a dit que la foi chrétienne était contraire à la science ? Prenons un exemple flagrant. La résurrection de Jésus. Bigre, en voilà une chose que les chrétiens croient et qui entre en contradiction avec beaucoup de lois scientifiques ! Est-ce que les morts ressuscitent ? Vous pourriez m’affirmer que cette peluche de Greg la grenouille peut prendre vie et devenir une vraie grenouille vivante ; moi, je vais me livrer à toutes les expériences possibles sur cette peluche, lui faire un massage cardiaque, des électrochocs et même du bouche à bouche et je vais en conclure que non, il est impossible que cette peluche devienne une vraie grenouille vivante. De la même façon, la science va se pencher sur un millier de cadavres, et leur injecter toutes sortes de substances, et leur faire une multitude de chocs électriques, et les cadavres vont rester des cadavres, et la science va conclure : un mort ne ressuscite pas. Mais interrogeons la science autrement : est-il possible à un mort de retrouver la vie ? La science, si elle est consciente de ses propres limites, va répondre (tenez-vous bien)… Je ne sais pas. Je m’explique. D’un point de vue théorique, la science n’entre pas en contradiction avec l’existence de Dieu, parce que logiquement, la science ne peut pas mesurer ce qui dépasse les limites de sa compétence. Et d’un point de vue théorique toujours, si Dieu existe, il a par définition le pouvoir d’accomplir des choses tout à fait étonnantes et improbables, qu’on qualifierait, de notre côté, de surnaturelles ou miraculeuses. La science dit donc, Je ne sais pas si Dieu existe, donc je ne sais pas s’il est possible à un mort de retrouver la vie. En tout cas, pour qu’un mort ressuscite, il faudrait que Dieu existe et qu’il le fasse lui-même. La science ne sait pas. Mais cela ne veut pas dire que c’est impossible. Alors posons la question autrement encore : Est-ce que Jésus de Nazareth est ressuscité après avoir été crucifié et enseveli ? La réponse de la science : Demande à ma copine, l’histoire. Nous avons établi qu’il est possible à un mort de retrouver la vie, à condition que Dieu existe et qu’il l’accomplisse lui-même. Alors la question de la résurrection de Jésus appartient en effet à l’histoire et non à la science. Certes, ce n’est pas courant de voir un mort ressusciter, mais, concernant Jésus, est-ce que ça s’est produit ?
Vous me dites, Ah, mais c’est trop facile ! Moi aussi, alors, je peux manipuler les gens et leur faire croire n’importe quoi puisque, à condition que Dieu existe, n’importe quoi peut arriver. Vous pourriez par exemple développer le culte de Greg la grenouille, en enseignant aux gens qu’autrefois, cette peluche était une vraie grenouille, qu’elle a accompli des miracles, qu’elle est morte et ressuscitée, et qu’elle a aujourd’hui le pouvoir de transformer votre vie et de vous donner la paix et la joie que vous recherchez tant. Bon. Il me semble important de savoir si ce que vous me dites est vrai. Alors j’interroge l’histoire : est-ce que cette grenouille a existé, si oui, est-ce qu’elle a accompli des miracles, et est-ce qu’elle est ressuscitée des morts ? Quels sont les outils de l’histoire pour me répondre ? Elle va essayer de confirmer cette thèse d’abord par des témoignages oraux, par exemple de gens qui ont côtoyé Greg et qui l’ont peut-être vu accomplir des miracles. Si ça ne marche pas, l’histoire va peut-être me fournir des témoignages écrits, par exemple des articles dans des journaux de l’époque qui racontent les miracles de Greg et éventuellement sa résurrection… Si ça ne marche toujours pas, alors l’histoire peut essayer de me fournir des éléments matériels du passage sur terre de Greg, comme les lieux de sa naissance et de sa mort, des objets qui lui ont appartenu… Mais déjà, si personne n’a jamais entendu parler de lui, il y a de très faibles chances que ce que vous m’avez affirmé concernant Greg la grenouille soit véridique. Par contre, en appliquant la même méthode à Jésus, les éléments historiques qui témoignent, entre autres, de sa naissance, de ses miracles et de sa résurrection, sont tellement importants qu’on peut croire ces choses de façon tout à fait objective et intelligente, sans subir un lavage de cerveau. Quand on est chrétien, on ne croit pas n’importe quoi, mais on croit, de manière intelligente, à des choses qui sont attestées par l’histoire.
Mais concernant Greg la grenouille, il y a quand même un élément qui m’interpelle. Vous m’avez dit que Greg pouvait m’apporter la paix et la joie que je recherche. Ça, c’est un argument très fort pour moi. Et on entend dire la même chose de Jésus… Mais c’est tellement subjectif… comment savoir si c’est vrai ? Une impression subjective est toujours liée à une réalité objective. Par exemple, la sauce au piment de mes amis brésiliens, c’est une réalité objective ; quand je la mange, elle suscite en moi l’impression subjective que j’ai la bouche en feu. Est-ce que c’est vrai ? Et bien je vais faire goûter cette sauce à mille personnes et voir combien me disent la même chose concernant l’impression subjective que leur suscite cette réalité objective. Et je pourrai établir, presque en certitude, que cette sauce au piment est réellement piquante. Concernant Greg, combien de personnes peuvent me dire qu’à eux aussi, Greg leur a donné la paix et la joie qu’ils recherchaient ? Pas grand’ monde. Je n’ai pas de raisons de croire que Greg est vivant et qu’il a la puissance de transformer ma vie. Et concernant Jésus ? La réponse est : des millions et des millions de personnes témoignent d’un changement de vie, et de la paix et de la joie uniques que Jésus leur a procurées. Lavage de cerveau ? Peut-être… Mais si des millions de personnes, d’époques, de cultures, de langues, d’éducations différentes rendent quasiment tous le même témoignage de la puissance de Jésus dans leur vie, je préfère croire, personnellement, et en toute logique, que cette impression subjective est bel et bien liée à une réalité objective, la réalité d’un Jésus qui est ressuscité et vivant aujourd’hui, et qui s’intéresse à nous, et qui veut nous faire connaître la paix et la joie que nous recherchons tant, à travers une relation vivante et personnelle avec Dieu. Et pour ça, il n’y a pas besoin de mettre son cerveau au placard, ou au vestiaire, ou au lavage, mais il suffit de croire, avec intelligence, à Jésus, et à ce qu’il a accompli à la croix pour nous, et de placer en lui toute notre confiance.