La dernière fois on a parlé des raisons pour lesquelles non seulement on peut croire la Bible, mais aussi pour lesquelles on devrait croire la Bible. On a parlé notamment de la place unique et centrale qu’occupe la Bible dans l’histoire du monde. On a aussi dit qu’au cœur de ce livre il y a un personnage, le personnage de Jésus. La Bible dit beaucoup de choses au sujet de Jésus. La Bible raconte notamment l’histoire de Jésus, à la manière d’une biographie, à travers les Évangiles. Le personnage de Jésus est au cœur de ce document exceptionnel qu’est la Bible, mais Jésus occupe aussi lui-même une place particulièrement importante dans l’histoire du monde ! Un tiers de la population du monde se dit « chrétien », c’est-à-dire porte le nom de Jésus-Christ. L’année 2005, c’est l’année 2005 après Jésus-Christ. Noël, c’est la commémoration de la naissance de Jésus. Y a-t-il un personnage dans l’histoire du monde qui mériterait plus notre attention que Jésus ? Si je cherche des réponses à mes questions, peut-être que je devrais commencer par consulter le plus important document du monde, la Bible, et m’intéresser au plus important personnage de l’histoire, Jésus. Alors la première question qu’on peut se poser concernant Jésus, c’est Qui est-il ?
Mais avant de se poser la question de l’identité de Jésus, peut-être devrait-on d’abord se demander si Jésus a vraiment existé. Il arrive que des personnes pensent que Jésus n’a pas vraiment existé, ou s’il a existé, que ce qu’on raconte sur lui n’a pas vraiment eu lieu. Si on refuse malgré tout de se baser sur la Bible (dont la valeur historique et l’authenticité sont largement établies) pour croire que Jésus a vraiment existé, alors on sera peut-être surpris de voir que les historiens antiques, même non-chrétiens, parlent aussi de Jésus. Des écrivains romains, grecs et Juifs des tout premiers siècles mentionnent Jésus dans leurs livres, en disant de lui qu’il est le fondateur du christianisme. Exemple. Vers l’an 100, Tacitus (historien romain de renom) écrit : Néron accusa les gens qu’on appelle chrétiens, et qu’on haïssait, d’être responsables des incendies de Rome, et il les châtia avec les tortures les plus horribles. Christus, le fondateur du nom [chrétiens], fut mis à mort par Ponce Pilate, le procurateur de la Judée sous le règne de Tibère : mais la superstition pernicieuse [le christianisme], réprimée pour un temps, apparut de nouveau, et non seulement dans la Judée où les problèmes avaient commencé, mais aussi dans la ville de Rome. En fait il n’y a personne aujourd’hui parmi les historiens, qui ne croit pas que Jésus ait existé. Alors certains se mettent à dire que ce qu’on raconte à son sujet est largement légendaire : les choses qu’il a dites et qu’il a faites. Mais les textes qui nous rapportent ces choses ont été écrits du vivant des gens qui ont été les témoins de ces choses. Alors si ces choses n’étaient pas vraies, ce serait comme si j’écrivais un livre où je raconte que François Mitterrand disait être Dieu, qu’il guérissait les malades et qu’il était ressuscité des morts. Ne croyez-vous pas que mes thèses seraient rapidement réfutées et qu’elles n’auraient aucune chance de survivre dans l’histoire ?
On peut donc se pencher avec confiance sur les textes bibliques qui nous parlent de Jésus, en tout cas ceux qui nous racontent sa vie. Les gens font généralement une fixation sur ce que les textes prétendent que Jésus a fait (être né d’une vierge, avoir accompli des miracles, être ressuscité des morts), et comme ils se disent que ce n’est pas possible, ils rejettent tout en bloc, et ils ne font pas attention à ce que Jésus a dit. Mais il est important, avant de regarder ce que Jésus a fait, de regarder ce qu’il a dit. Et en effet, dans la Bible, il est dit un truc étonnant : ce n’est pas à cause de ce que Jésus a fait que les gens ont voulu le faire mourir, mais plutôt à cause de ce qu’il a dit, et tout particulièrement à cause de ce qu’il a dit au sujet de qui il était. Voilà vraiment ce qui a dérangé les gens à son époque. Les Juifs ramassèrent des pierres pour le lapider. Jésus leur dit : je vous ai fait voir beaucoup d’œuvres bonnes venant du Père. Pour laquelle des ces œuvres me lapidez-vous ? Les Juifs lui répondirent : ce n’est pas pour une œuvre bonne que nous te lapidons, mais pour un blasphème, et parce que toi, qui es un homme, tu te fais Dieu (Jean 10 : 31 – 33). Ce qui a vraiment dérangé, c’est que Jésus prétendait être Dieu. En voilà une affirmation ! Saviez-vous que parmi tous les gens qui ont été des grands dirigeants religieux ou les fondateurs d’une religion, comme Moïse, Mahomet ou Bouddha, aucun n’a jamais prétendu être Dieu lui-même ? C’est une affirmation tellement folle que jamais personne ne pourrait espérer être pris au sérieux. Pourtant, c’est l’affirmation de Jésus, et c’est pour cela qu’il a été mis à mort. Cette affirmation, venant du personnage le plus important de l’histoire, mérite bien d’être examinée, et on a plutôt intérêt à se positionner par rapport à une telle idée.
Quel genre de personne pourrait affirmer une chose pareille ? Il n’y a pas trente-six possibilités. Soit Jésus a affirmé cela en sachant très bien que ce n’était pas vrai ; soit il l’a affirmé en étant convaincu que c’était vrai alors qu’il se trompait ; soit il l’a affirmé et c’était bien le cas. Si Jésus a affirmé être le Fils de Dieu en sachant très bien que ce n’était pas vrai, ça voudrait dire que Jésus était un menteur. Mais si c’était le cas, ça poserait deux problèmes. D’abord, il y aurait une grande contradiction entre son rôle de menteur et le fait que Jésus a été par ailleurs quelqu’un de moralement remarquable. Les gens qui ne croient pas que Jésus est Dieu, croient néanmoins, généralement, qu’il a été un grand homme, d’une grande vertu, avec un enseignement moral d’une très grande valeur, ou un grand prophète. Mais comment croire cela, et croire en même temps que Jésus a trompé tout le monde avec le plus grand mensonge de tous les temps, pire même, le plus grand blasphème pour le Juif qu’était Jésus. Ensuite, il faudrait qu’on se demande pourquoi Jésus aurait voulu affirmer être Dieu ; quel intérêt y avait-il pour lui d’affirmer cela ? Ca ne l’a pas enrichi, ça ne lui a pas attribué un grand pouvoir politique, mais au contraire, ça ne lui a attiré que des ennuis ! Quel escroc pousserait son mensonge jusqu’à la torture et la mort, tandis qu’il n’a aucun intérêt à en tirer ? Ce serait comme si je me rendais à la police pour avouer un crime que je n’ai pas commis.
Si Jésus affirmait être le Fils de Dieu, que ce n’était pas vrai mais qu’il a continué de l’affirmer tandis qu’on voulait le condamner à mort précisément à cause de cela, ça voudrait dire qu’il n’était pas vraiment un menteur, mais plutôt un fou. Un mégalomane sincère, qui souffrait vraiment d’un trouble de la personnalité. Ca expliquerait pourquoi il est resté tellement convaincu qu’il était Dieu, même jusqu’à la mort. Mais ça soulève un autre problème. En-dehors de la question de son identité, Jésus ne présente aucune autre caractéristique de quelqu’un de mentalement dérangé. On ne peut pas lire l’histoire de Jésus et le diagnostiquer comme étant atteint de schizophrénie. Un fou n’aurait pas pu donner un enseignement aussi riche et ordonné. Un fou n’aurait sûrement pas pu entraîner des foules à sa suite, mais il aurait été considéré comme un marginal, quelqu’un de bizarre au moins. Au contraire, non seulement des foules le suivaient et étaient captivées par sa prestance et le contenu de son enseignement, mais des gens après lui ont été près à mourir eux aussi pour cet enseignement. Un jour, quand l’Église chrétienne était toute petite, les responsables Juifs se demandaient ce qu’ils devaient faire par rapport à l’enseignement de Jésus qui se propageait de plus en plus. Et un des responsables a dit : Il n’y a pas longtemps que se leva Theudas, qui se disait quelqu’un, et auquel se rallièrent environ 400 hommes ; il fut tué, et tous ceux qui lui obéissaient furent mis en déroute, et il n’en resta rien. Après lui, se leva Judas le Galiléen… et il entraîna du monde à sa suite ; il périt aussi, et tous ceux qui lui obéissaient furent dispersés… Si cette entreprise-ci ou cette œuvre-ci vient des hommes, elle se détruira, mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les détruire (Actes 5 : 36 – 39). Peut-on vraiment croire que l’homme le plus influent de l’histoire du monde était dérangé mentalement ?
Il ne reste plus qu’une possibilité. Et cette possibilité, choquante, bouleversante, dérangeante, difficile à accepter, c’est que Jésus avait raison lorsqu’il se présentait comme étant le Fils de Dieu, Dieu lui-même sous la forme d’un homme. Jésus a dit un jour : Moi et le Père, nous sommes un (Jean 10 : 30). Comment peut-on encore valider cette hypothèse ? Si Dieu s’était fait homme, il aurait été l’homme parfait, il n’aurait jamais commis de péché ; et Jésus est la seule personne dont on peut dire cela. Les gens qui l’ont côtoyé (de près !) ont écrit plus tard : Il n’a pas commis de péché, et dans sa bouche il ne s’est pas trouvé de fraude (1 Pierre 2 : 22), Il n’y a pas de péché en lui (1 Jean 3 : 5), Il n’a pas connu le péché (2 Corinthiens 5 : 21). Si Dieu s’était fait homme, il aurait pu maîtriser les forces de la nature ; et la Bible raconte comment Jésus a calmé la tempête (Marc 4 : 39), comment il a transformé de l’eau en vin (Jean 2 : 1 – 11), comment il a ressuscité Lazare (Jean 11), comment il a guérit des paralytiques, des lépreux et des aveugles, et accompli bien d’autres miracles encore… C’est pour cela que Jésus a dit à un moment donné, concernant son affirmation d’être le Fils de Dieu : Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas ! Mais si je les fais, même si vous ne me croyez pas, croyez au moins à ces œuvres, afin de savoir et de reconnaître que le Père est en moi, et moi dans le Père (Jean 10 : 37, 38). Enfin si Dieu s’était fait homme, même la mort n’aurait pas pu le vaincre ; et la Bible raconte que Jésus est ressuscité, après pourtant avoir été tué et enseveli.
La dernière fois, on a vu toutes sortes de raisons objectives pour lesquelles on peut affirmer que la Bible est un document authentique et parfaitement digne de confiance, et que non seulement on peut croire la Bible, mais on devrait croire la Bible, ou du moins s’y intéresser si l’on cherche à trouver des réponses aux questions les plus sérieuses de la vie : qui je suis, d’où je viens, où je vais, est-ce que Dieu existe, s’il existe, qui est-il, comment est-il, qu’attend-il de moi ? Et qui est ce personnage de Jésus, qui occupe la place centrale dans la Bible, qui est si intriguant, et tellement important dans l’histoire du monde ? Si la Bible est digne de confiance, on peut la croire lorsqu’elle raconte l’histoire de Jésus. Et sur la base de ce document historique et digne de confiance, on a toutes les raisons de croire Jésus lorsqu’il se présente comme étant le Fils de Dieu, parce que c’est la plus vraisemblable des alternatives. Jésus n’est pas un mythe ou une légende ; il n’est pas un menteur ou un démon ; il n’est pas illuminé ou mentalement dérangé ; alors, que peut-il être d’autre que ce qu’il prétend être : le Fils de Dieu, Dieu le Fils, Dieu lui-même sous la forme d’un homme, né d’une vierge à Bethléhem il y a deux mille ans, venu dans le monde pour se révéler à nous et pour ouvrir pour nous un chemin auprès de lui-même, un chemin que personne d’autre n’aurait jamais pu ouvrir à sa place ? Alors la question qui se pose à nous aujourd’hui, c’est la même que Jésus a posée à ses disciples un jour, après leur avoir demandé ce que les gens disaient à son sujet : Mais vous, qui dites-vous que je suis (Matthieu 16 : 15) ? La réponse que nous donnons chacun à cette question va déterminer la façon dont nous allons ensuite considérer tout l’enseignement de Jésus et toutes les choses qu’il a accomplies.